Le Boucher est la seconde occasion pour Claude Chabrol de diriger Jean Yanne, après La Ligne de démarcation (1966). La même année, les deux hommes se retrouveront pour Que la bête meure, mais devront ensuite attendre plus de vingt ans pour collaborer ensemble une quatrième et dernière fois : ce sera en 1991, pour Madame Bovary.
En revanche, Stéphane Audran tournera pas moins de vingt-quatre fois avec Chabrol, depuis Les Bonnes Femmes (1960) jusqu'à Poulet au vinaigre (1985).
Fidèles à Claude Chabrol, certains membres de l'équipe du Boucher apparaissent au générique d'autres films du cinéaste :
Landru en 1963 (Stéphane Audran, Pierre Jansen et Jean Rabier)
La Route de Corinthe en 1967 (André Génovès, Pierre Jansen et Jean Rabier)
Que la bête meure en 1969 (Jean Yanne, André Génovès, Pierre Jansen, Jean Rabier et Claude Zidi)
Les Liens du Sang en 1977 (Stéphane Audran, Pierre Jansen et Jean Rabier)
Les Noces rouges en 1973 (Stéphane Audran, André Génovès, Pierre Jansen et Jean Rabier)
Habitué au travail avec Claude Chabrol (il a tourné à quatre reprises sous sa direction), Jean Yanne apprécie la liberté que le cinéaste laisse à ses comédiens quant à la façon d'aborder et d'interpréter leur personnage : "Claude m'a fait lire le scénario en me disant qu'à partir de là, je n'avais qu'à parler comme je voulais, choisir mon vocabulaire. Sa force, c'est de faire un cinéma qui ne soit pas essentiellement écrit, mais qui tienne compte du physique du comédien, de la peau, du contact entre les acteurs..." Ainsi, les deux acteurs principaux (Jean Yanne et Stéphane Audran) ne se connaissaient pas avant le film, et certains dialogues ont pu prendre forme à partir de la relation qu'ils entretenaient sur le plateau.
Le Boucher marque les retrouvailles de Claude Chabrol avec le compositeur Pierre Jansen. Ce dernier, qui avait fait ses débuts en 1960 avec Les Bonnes Femmes de... Claude Chabrol, deviendra l'un de ses fidèles collaborateurs. Il signera la bande originale d'une trentaine des films du cinéaste, dont Que la bête meure, Landru, La Femme infidèle ou Les Biches.
Claude Chabrol a entretenu une longue et fructueuse collaboration avec son directeur de la photographie Jean Rabier : entamée en 1959 avec Le Beau Serge, elle se terminera en 1990 avec Dr M. et Jours tranquilles à Clichy. Soit plus d'une quarantaine de films ensemble, et une collaboration de 30 ans !
Producteur du Boucher, André Génovès est un fidèle de Claude Chabrol. Ainsi, sur la vingtaine de films qu'il produit au cours de sa carrière, onze sont signés du réalisateur, parmi lesquels Que la bête meure, La Femme infidèle, Les Innocents aux mains sales et Les Noces rouges.
De Roger Rudel, qui joue le rôle de l'inspecteur Grumbach, on connaît surtout sa voix : c'est en effet lui qui double Kirk Douglas en français.
Avec ce film et Que la bête meure, tourné la même année par Claude Chabrol, Claude Zidi achevait sa carrière de cadreur. Par la suite, il devint chef-opérateur jusqu'en 1971, année où il réalisa son premier long métrage, Les Bidasses en folie.
Joli succès public en France (près de 220 000 entrées), Le Boucher n'y a pourtant reçu aucun prix et a principalement été récompensé à l'étranger. Parmi les quelques récompenses glanées par le film de Claude Chabrol, on retiendra le Prix de la Meilleure actrice (Stéphane Audran) au Festival de San Sebastian, celui de Meilleur film européen au Festival danois des Bodil Awards, ainsi qu'une citation comme Meilleur film de l'année 1971 par les membres du New York Film Critics Circle.