Dans les années fin 60, c'était "nouveau", pour ne pas dire révolutionnaire, mais aujourd'hui c'est ringard et plouc! Le scénario est léger et la psychologie des personnages, sans grande densité, est trop prévisible pour créer du suspens. Cela enlève tout le charme d'un film qui se veut policier. L'enquête policière est archi nulle. Il n'y a rien de crédible dans ce film et l'on se demande dans quel monde a évolué Chabrol pour être si mal en phase avec celui-ci. C'est à se demander s'il a été à l'école! Une scène résume l'insanité du film. Mademoiselle Hélène est dans sa classe et monsieur Popaul, le boucher du coin, vient l'interrompre pendant la dictée. A des gamins de la communale, elle lisait "la Femme de Trente ans" de Balzac que Chabrol venait sans doute de découvrir! Autant que je me souvienne, Balzac, c'était au lycée, pas à la communal, et c'était Eugénie Grandet et non la Femme de Trente ans, une femme finie, foutue, fanée et qui n'intéressait plus les hommes! "Mademoiselle Hélène, je vous ai apporté un rôti' (sic). Jamais, ni avant, ni aujourd'hui, une personne extérieure à l'école, ne vient interrompre un cours... surtout pour un rôti et surtout, aussi, en province à cause des commérages. Pensez! Une directrice d'école, pas mariée, qui reçoit dans sa classe, pendant la leçon, un homme qui, sous couvert de lui livrer un rôti, semble lui faire la cour pour plus si affinité! Grotesque. Cependant, d'un point de vue ethnographique, ce film est intéressant et agréable à regarder. Chabrol filme bien la province pour laquelle il a une appétence, la France d'avant (France moisie?) qu'on regarde avec beaucoup de nostalgie. Le village, en ce temps, avait le bonheur d'avoir une boucherie avec de la bonne viande, coupée sous vos yeux, et non de la viande dans des barquettes en plastique (faut pas s'étonner qu'on ait des microbulles de plastique dans nos cellules), on assiste à un mariage où tout le village est invité, à un enterrement avec corbillard tiré par un cheval. Et de belles vues du Périgord et de la Dordogne.