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Le Cliopathe
9 critiques
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3,5
Publiée le 6 mai 2024
Escapade dans les méandres du passé.
D'habitude, je suis assez rebuté et grimace quand j'ai à faire à un film muet, (je n'y suis pas encore assez familier) mais pour le coup, j'ai été captivité par le film de Murnau, qui m'a, par la même occasion, fait découvrir le mythe de Faust dont je n'avais que vaguement entendu parler.
L'histoire tragique spoiler: (ou romantique, vu la fin ?) de ce vieil homme qui, prit de désespoir à une époque malmenée par la peste, pactise avec le diable, est d'autant plus touchante avec cette bande son qui nous plonge dans une profonde mélancolie.
Les jeux d'acteurs, théâtraux, romanesques à l'excès, peuvent faire rire et paraitre bien décalés pour aujourd'hui, mais l'expérience dans sa globalité m'a été bien agréable.
Des effets visuels d’une qualité et d’une créativité étonnantes pour ce film expressionniste de 1925 à ranger dans les incontournables d’une culture cinématographique digne de ce nom. A noter dans la distribution la présence de la chanteuse Yvette Guilbert dans le rôle de la tante.
Si le film a forcément beaucoup vieilli au niveau du scénario ( qui synthétise habilement de nombreuses variations du mythe) et déroule sa deuxième partie longuement , néanmoins c'est un monument du cinéma : un festival de techniques nouvelles et d'inventivité , une merveille visuelle mêlant expressionisme , références à Rembrandt ou Gustave Doré, travail d'orfèvre sur les décors ... Bref un peu long au niveau narratif mais un régal absolu pour les yeux .
La justesse absolue de la mise en scène justifie à elle seule le visionnage de ce film remarquable dans son traitement des lumières et des symboles, de même que la prestation d'Emil Jannings en Méphistophélès, terriblement loufoque. Mais le didactisme appuyé, la théâtralité de certains interprètes et la redondance de quelques effets ancrent ce Faust dans son temps, nous le rendant moins puissant, voire longuet. A visionner sans conteste, avec une remise en contexte.
je me fais toujours un peu violence quand je décide de voir un film muet mais en l'occurrence, putain que c'est beau !!! ( excusez mon langage, c'est parti tout seul) Comme la peinture , le cinéma est aussi un art pictural et à ce niveau le Faust de Murnau est un véritable chef d'œuvre. Un des plans les plus marquants ( il y en a plein d'autres) est celui de la scène magistrale de Méphisto qui tendant ses ailes sur le village et bloquant le soleil émet le brouillard de la peste noire sur les habitants. Mais quand Mephisto reprend sa dimension humaine pour tenter Faust, le film n'en reste pas moins grand mélangeant des scènes d'ordre naturalistes à d'autres expressionnistes plus spectaculaires et permettant ainsi de lui donner un équilibre et d'éviter de tomber dans la grandiloquence . L'autre intérêt du film est qu'ayant tous un peu entendu parler de Faust sans savoir trop de quoi il en retourne ( sauf pour des gens plus cultivés que moi) le film est à la dimension de la légende et lui donne l'ampleur qu'elle mérite Dorénavant j'aurai marqué à jamais en mémoire le plan de Marguerite qui à l'image d'une pietà incarne la douleur absolue en tenant ( ou en croyant tenir) son enfant mort dans les bras. En gros c'est tellement beau que Murnau a du sans doute passé un pacte avec le diable pour réaliser ce film.... .
Il suffit parfois d'un plan pour qu'un film bascule, pour que notre perception change, comme un élan soudain qui nous fait dire le mot "chef-d'oeuvre". Il suffit d'un mot s'illuminant sur l'écran comme le cri de rage d'une victoire étincelante pour que "Faust" ne soit plus seulement un grand film incontestable, formellement abouti, mais bien le chef-d'oeuvre suprême qui, pour faire éclater la lumière, aura dû aller au tréfonds des ténèbres. Le mythe est bien connu, le pacte faustien consistant à vendre son âme au diable en échange d'une jeunesse éternelle : toute la première partie du film s'emploie à décrire le rapport de Faust aux opprimés de sa ville puis sa rencontre avec Méphisto et la manière dont le savant cède à la tentation. Lors de ces quarante-cinq premières minutes, chaque plan fait événement, regorge d'une trouvaille visuelle novatrice; le film s'apparente alors à un pur objet de mise en scène absolument sidérant, jusqu'au point où l'on se demande comment Murnau va pouvoir relancer la machine et tenir une heure de plus. C'est alors que la noirceur visuelle, celle qui gagne le ciel et les toits des maisons, va s'inviter dans le mélodrame, soit la rencontre entre un Faust rajeuni et l'innocente Marguerite. Les apparitions de Mephisto prennent alors une tournure aussi grotesque que glaçante et prolongent le mal jusque dans l'histoire d'amour avortée, devant soudainement s’éclipser pour laisser place au drame. Apogée de l'expressionnisme allemand dans la mesure où l'architecture suggère à des degrés variables un monde en perdition et le vertige d'une descente aux enfers, "Faust" emploie sa structure plastique pour réfléchir sur l'opposition entre le bien et le mal, sur les moyens de combattre les forces obscures.
Le style gothique de l'oeuvre n'est pas à son avantage dans les sorties modernes. La faute à la musique, terriblement atroce..... Sinon cinématographiquement c'est superbe et l'histoire est déjà à la base un formidable creuset pour décrire les sentiments humains au-delà de leur apparence, c'est-à-dire de leur diction. Ici c'est la façon dont s'exprime l'être qui est mies en avant et c'est très beau.
Faust demeure un véritable chef-d'oeuvre à la fois du cinéma expressionniste allemand et du cinéma tout court. Murnau signe l'un de ses films les plus aboutis aux côtés de Nosferatu le vampire et l'Aurore. Aujourd'hui encore, tout comme ces derniers films, Faust demeure toujours autant fascinant. Symbolisant le combat du Bien contre le Mal, la Lumière contre les Ténèbres, il nous fait connaître la sensation de vivre un rêve à chaque vision, avec une atmosphère absolument fantastique, des effets spéciaux étonnants pour l'époque et une photographie splendide. Un film magistral, sublime, émouvant, d'une immense beauté plastique.
Les plus grandes légendes allemandes dans le cinéma expressionniste ont de quoi promettre de belles images. Murnau apporte un grand soin à la direction artistique, que ce soit aux costumes et à la lumière. Les effets visuels et lumineux, bien que dépassés aujourd'hui, plongent le film dans une ambiance unique. Les inspirations sur les arts médiévaux se font ressentir, surtout dans les séquences de l'amante perdue dans la neige, évoquant une Piéta, et le laboratoire de Faust rappelant l'astronome de Vermeer. Les acteurs surjouent mais c'est pour une bonne cause, l'humour est présent malgré les fortes tensions dramatiques. En revanche, le scénario est presque à la ramasse. On passe d'un début intéressant avec Faust tentant d'éradiquer la peste avec le Diable, d'un retour en arrière sur sa jeunesse. Et le film se termine sur cette partie. Pourquoi n'avoir pas résolu la première intrigue ? C'est de là que sont partis les accords entre Méphisto et Faust. De plus le film semble extrêmement long par ce rajout soudain de nouvelles intrigues qui sont presque du hors-sujet. Beau, gothique à souhait, Faust de Murnau déçoit et émerveille à la fois.
Je retrouve dans ce *Faust* les mêmes qualités et défauts que j'avais relevé dans *Nosferatu*, à savoir quarante cinq première minutes très bonnes et captivantes et une seconde moitié de film jusqu'aux dernière minutes beaucoup plus lent, redondant et limite en inadéquation avec le reste du film. C'est exactement ce qui s'est passé avec ce Faust, j'ai beaucoup aimé la première moitié, extrêmement bien mise en scène, très intéressante, tant au niveau de l'histoire que du rythme installé. Une fois qu'on se retrouve dans le petit village, le film commence à tourner en rond et à s'étirer en longueur sans forcément de justifications, on s'éloigne même de la teneur symbolique de la première moitié pour tomber dans du mélo et de la comédie pas toujours très justes, du moins selon mon point de vue. Néanmoins, à la différence de *Nosferatu*, le dernier quart est très réussi et relève le niveau du second tiers. *Faust* est donc un film que j'ai globalement apprécié, j'ai d'ailleurs eu la chance de le découvrir dans le cadre d'une séance de "Ciné-Théâtre" plus que réussie. Il fait preuve de qualités techniques, narratives et rythmiques indéniables mais souffre de longueurs dans le second tiers et surtout d'un basculement dans le ton qui m'a quelque peu déçu. A voir tout de même, bien plus captivant que *Nosferatu* et plus intéressant en terme de mise en scène !
Une œuvre crépusculaire, d'une beauté visuelle absolue et marquée dans le drame par sa soif des grandeurs. À peine reprocherait-on au film, après une première demi-heure d'une noirceur et d'une puissance cinématographique insensées, de s'affaisser quelque peu dans des digressions comiques intruses, que déjà la dernière partie resurgit de façon fulgurante et tragique. Du reste, parler pour décrire Faust de son ambiance irréelle, de sa poésie glaciale et déchirante, de sa photographie ineffable ou de la composition remarquable des cadres, c'est chaque fois dire encore trop peu... sans doute vaut-il mieux parler d'un grand film, donc - peut-être le meilleur de Murnau, assurément l'un des plus beaux de l'histoire du cinéma, et quoiqu'il en soit une histoire magnifique, dite avec des images d'un chagrin et d'une splendeur à rompre l'âme, à briser le cœur.
Drôle de pari entre l'Archande et Méphisto. Si ce dernier parvient à démontrer que l'homme est aussi sombre que lui, la Terre lui appartiendra, sinon il devra y renoncer. Il jette son dévolu sur le docteur Faust, un vieil alchimiste pieux. Méphisto déchaîne alors la peste et le mal dans le village de Faust, pour pousser ce dernier à faire appel à lui.
Adaptant la légende de Faust datant du XVIème siècle, Murnau nous envoie d'abord dans l'au-delà avant de nous faire suivre le pari de Méphisto cherchant à corrompre le meilleur des hommes. Il met en scène le combat du bien contre le mal et la façon dont l'humain devra faire des choix entre les deux "camps" à travers le parcours de Faust qui pourtant, cherche à faire le bien lorsqu'il fait appel à Méphisto. Passé ce choix, Murnau met en scène la face sombre de la nature humaine, son opportunisme et égocentrisme.
Le scénario est très bien écrit et ficelé, montrant la lente déchéance de Faust et Murnau réussit à mettre en scène et à nous intéresser aux enjeux ainsi qu'aux deux personnages principaux, Faust jeune/vieux ainsi que le diable en personne, venu sur terre au côté de Faust et regardant d'un air malin ce qu'il pense symboliser sa victoire. Il rend tour à tour le récit passionnant, cruel et beau.
Pour symboliser cette vision du mal, Murnau use autant de l’expressionnisme à travers le combat entre l'ombre et la lumière qu'à l'utilisation de symboles tels les livres religieux. Il bénéficie d'une excellente reconstitution, que ce soit dans n'importe quel monde, qu'il met très bien en valeur et ce dès la première scène où ses cadres et plans sont savamment pensés. Les acteurs donnent corps à leur personnage et la photographie en noir et blanc est superbe.
Loin d'être déçu par cette vision de la légende de Faust selon Murnau. Ce dernier met superbement en scène le combat entre le bien et le mal et maîtrise son film de bout en bout, tant sur le fond que dans la forme.
C'est mon premier Murnau, et c'est un véritable choc esthétique. Je l'ai découvert au théâtre du châtelet, avec Jean-François Zygel au piano. La mise en scène est incroyablement poétique, le jeu des lumières, entre clarté et obscurité, souligne parfaitement le propos du film. Pour faire court, pour moi, l'avenir du cinéma est de retourner à la source : l'image, rien que l'image.
Avec "Nosferatu" et "L'Aurore", je crois bien que ce "Faust" rentre aisément dans mon top 3 pour la filmographie de FW Murnau. Pour le moment, je comptabilise trois chefs d'oeuvres réalisés par le réalisateur allemand. A vrai dire, avant de démarrer le film, j'avais un peu peur. Peur d'être à nouveau déçu comme je le fus devant "Tabou" ou "Le Dernier des Hommes" (qui au demeurant sont de bons films mais n'atteignent pas la grâce des "Nosferatu" et de "L'Aurore" selon moi). Heureusement, "Faust", de l'ensemble de son oeuvre que j'ai vu jusqu'à présent, est l'un des meilleurs longs-métrages de Murnau. Mettant en vedette l'acteur suédois Gösta Ekman dans le rôle de Faust et le célèbre Emil Jannings dans le rôle de Méphistophélès, le film est premièrement porté par ces deux comédiens à la gestuelle remarquable (surtout concernant Jannings qui crève littéralement l'écran), et deuxièmement par une ambiance formidable qui nous plonge dès les premières secondes dans cette légende. En effet, le premier plan ou l'Archange et le Diable parient sur la foi de Faust est remarquable de beauté, grâce au travail sur le clair/obscur qui dominera l'ensemble du film, ainsi que sur les décors et les accessoires, rappelant les peintures et sculptures du XVIIème siècle. Je n'ai pas lu le texte de Goethe, donc en terme de fidélité scénaristique je ne peux aucunement m'exprimer. Tout ce que je peux dire, c'est que Murnau livre une histoire poignante, qui captive de fond en comble. Dans "Faust", de l'histoire aux décors, tout est splendide, tout est travaillé avec minutie, certaines scènes révélant un savoir faire solide. Avec "Faust", Murnau réalise un chef d'oeuvre intemporel. Un film fantastique (dans les deux sens du terme), passionnant et émouvant.
une grosse production qui manque de force, décevant pour du Murnau. Quelques passages comiques avec Emil Jannings rendent le film plus plaisant à suivre.