Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
keating
52 abonnés
582 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 21 janvier 2013
Quand on connait un peu l'expressionnisme allemand et Murnau, il n'est guère étonnant que le cinéaste ait choisi le mythe de Faust pour en faire une adaptation cinéma. Personnage mythique de la littérature allemande, Faust traduit à merveille le combat entre ombre et lumière propre à fasciner les expressionnistes. Disons-le d'entrée de jeu : au niveau visuel, c'est une claque! On pourrait prendre quasiment n'importe quel plan de ce film et le comparer avec un tableau, la puissance visuelle sera la même. Il y a les confrontations entre l'archange et Mephisto, au niveau le plus aérien, et il y a les images entre Faust et des femmes mortelles, au niveau le plus terrestre. Mais quel que soit le niveau, Murnau sublime chaque image par son génie cinématographique. L'ombre et la lumière se mélangent avec brio. Le rapport entre les personnages et l'espace est d'une grande intelligence. La scène où Méphisto répand son ombre sur la ville restera gravée dans les mémoires. Il faut aussi souligner la qualité de l'acteur qui joue Méphisto, qui a apparemment pris beaucoup de plaisir à le faire. Il efface presque les autres acteurs, pourtant très bons. Il n'y a pas de problème de manichéisme, de mon ressenti, car même si l'opposition diable-ange parait classique, elle est nuancée par la figure centrale de Faust. Celui-ci incarne une sorte d'intermédiaire entre le divin et l'humain, entre le bien et le mal. On ne sait jamais vraiment si on le condamne ou si on lui pardonne. Un personnage bien plus profond qu'on ne pourrait le croire. Un film audacieux et très puissant, qui impressionnera encore de nombreuses générations.
Je n'en suis pas à mon premier Murnau et pourtant à chaque fois que j'en découvre un nouveau, je suis surpris.
Faust est un chef-d’œuvre brillant et véritablement fascinant.
Rien que les premières images sont mémorables, c'est simple pendant quelques instants j'en étais même venu à oublier que j'étais assis sur mon siège, mais j'avais vraiment l'impression d'être dans un rêve ou plutôt un cauchemar étant donné ce qu'il se passe.
Je ne connaissais absolument rien de Faust et bien la vision de ce film m'a donné envie d'en savoir plus sur cette incroyable légende.
Chaque image est un tableau.
J'ai rarement eu l'impression de voir quelque chose d'aussi fort que la scène ou Faust monte au ciel et survole la terre.
C'est dingue ce qu'on peut faire avec un bon éclairage.
Ca rend crédible les effets spéciaux et les maquettes de l'époque.
Quand on regarde les films d'aujourd'hui et qu'on compare avec la belle époque du cinéma, on se dit qu'il est en régression.
N'importe quel mec n'arrivera jamais à faire aussi fort avec les gros budgets dont ils disposent.
L'histoire est passionnante cette dualité entre le bien et le mal qui déchire un monde sans amour.
Je crois que je préfère toujours "City girl" "Nosferatu" et "l'aurore".
Question de gout certainement.
Car il faut reconnaitre que ce film est aussi important que les autres dans la carrière de Murnau et dans l'histoire du cinéma.
Depuis "Nosferatu le vampire" sorti sur les écrans en 1922, Friedrich Wilhelm Murnau est un cinéaste reconnu en Allemagne, devenu presque l'égal de Fritz Lang et de George Wilhem Pabst. Remarqué par Hollywood (William Fox) où il doit se rendre prochainement pour y tourner, Murnau passé à la UFA livre avec « Faust, une légende allemande » une sorte de couronnement testamentaire de la perfection atteinte pas le mouvement de l'expressionnisme allemand. La UFA met à la disposition du réalisateur des moyens hors du commun, jamais engagés jusqu'alors par le studio. Murnau qui a reçu une formation d'historien de l'art entend faire de son film dédié au célèbre conte allemand datant du XVIème siècle et adapté pour le théâtre par Goethe en 1808, le fleuron du cinéma reconnu comme un art graphique. Les références à l'art pictural sont nombreuses et Murnau invite à sa table les grands maîtres du XVIIIème que furent Rembrandt, Vermeer ou De La Tour. Le propos du conte est une simple interrogation sur la cohabitation du bien et du mal face au défi de la mort, agrémentée d'une histoire d'amour impossible ajoutée par Goethe pour sa pièce. C'est sans doute ce dépouillement du récit qui a permis à Murnau d’orienter l'œil du spectateur sur la magnificence visuelle de son travail. Ce travail sur l'image jamais égalé par la suite dans les premières années du parlant jusqu'à "La belle et la bête" de Cocteau (1946), permet à Murnau de mettre en relief des trucages grandioses comme dans cette scène inoubliable, d'une beauté lugubre où Méphistophélès juste après la signature de son pacte avec l'archange enserre le village de ses deux larges ailes noires en présage de la peste qu'il va répandre sur sa population. L'autre moment grandiose et magique du film est le survol de la terre par Méphistophélès accompagné de son nouveau disciple, juchés sur le nuage qui les mène jusqu'à la cité des plaisirs. Ensuite c'est par un jeu subtil d'alternance entre ombre et lumière serti de différents tons de noir et de gris que Murnau décline le dilemme qui torture un Faust déambulant dans les rues tortueuses du village, flanqué en permanence de son mauvais génie joué par un Emil Jannings qui s'il ne fait pas dans la sobriété comme à son habitude, exprime parfaitement les mille tours employés par Méphisto pour parvenir à son horrible dessein. En contre-point de toute cette noirceur et sans doute par malice, Murnau introduit quelques moments jubilatoires comme celui où la tante de Gretchen interprétée par une Yvette Guilbert très en verve, fait l'assaut du diable dont elle entend qu'il lui fasse goûter à elle aussi un peu de ses vices. L'art si particulier du cinéma muet n'a jamais été porté aussi haut que par Murnau dont on peut se demander s'il aurait pu trouver à travers les moyens rudimentaires offerts par le parlant des débuts, la bonne expression de son talent graphique qui faisait de lui le seul peintre du 7ème art. On peut aussi se demander de quelle manière, revenu de nos jours, il aurait appréhendé les effets spéciaux que la technique actuelle aurait mis entre ses mains.
Dernier film de Murnau en Allemagne, adaptation de la célèbre œuvre de Goethe, Faust n'est pas le meilleur film du réalisateur mais reste tout de même intéressant à plus d'un titre. La mise en scène de Murnau, impressionnante, propose bon nombre d'images marquantes, donnant au film une atmosphère assez poétique par instants. Le réalisateur s'appuie sur certains éléments propres à l'expressionnisme (en particulier le jeu sur la lumière toujours très contrastée dans ce type de films, ou encore les décors) mais les utilisent de manière particulière. Le cinéaste n'hésite pas non plus, au sein d'un récit tragique, à apporter certaines touches comiques proches du grotesque. Emil Jannings compose quant à lui avec beaucoup de talent son personnage de Mephisto.
Dernier film allemand de Friedrich Wilhelm Murnau, qui allait s'envoler pour les Etats-Unis pour réaliser L'Aurore, Faust, une légende allemande, mis en scène juste après Le Dernier des hommes et Tartuffe, demeure non seulement l'un des plus grands films de son auteur, mais également l'un des plus beaux de l'Histoire du cinéma. A l'apogée de sa carrière, le cinéaste allemand signe peut-être son oeuvre la plus graphique, faisant appel aux effets spéciaux les plus avancés en son temps, tout en jouant habilement sur l'ombre et la lumière sur la forme (comme dans Nosferatu), et le bien et le mal sur le fond. Murnau s'empare du mythe et de l'oeuvre de Goethe pour livrer sa version de Faust, jouant avec la censure et y ajoutant même quelques touches d'humour. Expérience sensorielle enivrante, chef d'oeuvre de l'expressionnisme allemand, Faust, une légende allemande n'a absolument rien perdu de son éclat, de son pouvoir hypnotique. Les décors et les effets visuels demeurent extraordinaires.
«Faust» compte assurément parmi les chefs-d'oeuvres de Friedrich Wilhelm Murnau. Oeuvre fascinante et visuellement très forte, d'un symbolisme foisonnant, il s'agit là d'un des sommets de l'expressionnisme cinématographique. Murnau ne lésine pas sur les moyens : effets spéciaux, surimpressions, maquettes, etc., rien n'est trop beau pour affirmer la grandeur de son art. Certaines séquences en deviennent du coup kitchissimes, mais pour peu que l'on fasse abstraction des quelques fautes de goût (surtout vu les moyens techniques de l'époque), on se laisse véritablement porter par cette histoire d'amour fou et de jeunesse éternelle. Le combat entre le Bien et le Mal, manichéen certes, mais ô combien représenté à la perfection, voilà tout l'enjeu de «Faust», empruntant aux légendes germaniques tout comme à la religion chrétienne ou encore à l'oeuvre de Goethe. Mais le «Faust» de Murnau vaut surtout pour l'affirmation éclatante du génie du cinéaste. La composition du plan est au dessus de toute éloge, tout comme la mise en scène. La photographie est magnifique et l'interprétation, quoiqu'un peu inégale, est tout à fait remarquable. L'esthétique de «Faust» est d'une puissance peu commune, et bien qu'assez archaïque, il s'agit là d'un chef-d'oeuvre inoubliable et d'une grande beauté. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Ce chef d’œuvre de Murnau est merveilleux, sublime! Les plans sont magnifique et une fois encore, les films anciens sont à resituer dans leurs contextes lorsqu'on les vois, et lorsque ceci est fait on est pris, embarqué dans un voyage magique, ceux pour lesquels on aime tant le cinéma! Les cinéastes tels que Murnau, sont dotés d'une imagination et d'un savoir-faire hors-norme pour montrer, provoquer, citer, par le simple biais de l'image, sans dialogues!
La perfection de l'image, une maitrise totale de l'espace, Murnau livre avec Faust un chef d'oeuvre du clair/obscur et du cinéma en général. Utilisant des effets spéciaux remarquables pour son époque et en alternant avec brio humour et sentiment, le film parvient à captiver son auditoire et laisse au final l'impression de perfection si souvent présente dans les films du réalisateur. Une mention spéciale pour le pianiste Jean François Zygel, dont la composition et la maitrise ,dans le cadre des projections Murnau/zygel, ajoutaient un peu plus à la beauté originale du film.
Friedrich-Wilhelm Murnau fut le premier à adapter au cinéma le célèbre conte germanique narrant la lutte manichéenne entre le bien et le mal à travers le parcours d’un homme vendant son âme au diable. Le maitre de l’expressionisme allemand réalisa une référence du cinéma fantastique. Outre son récit qui reste une intarissable source d’inspiration, le film est une pure réussite esthétique grâce à sa magnifique utilisation des contrastes noir/blanc, à ses effets spéciaux impressionnants pour l'époque (digne des courts-métrages de Méliès) et à ses décors dantesques. Ce chef d’œuvre du cinéma muet mêle à merveille mythologie et romantisme mais est aussi amusante grâce à l’inoubliable interprétation du malin par Emil Jannings.
Je crois malgré la somptueuse utilisation de l'espace(voir entre autres exemples, le Diable recouvrir le village de son manteau pestiféré)et l'incontestable beauté des images qu'il faut se remettre à la place du public de 1927 pour en sortir au comble de l'émotion. Ce film est une pièce de musée qui ne pourra vraiment toucher que ceux qui s'intéressent à l'histoire du cinéma et de surtout de la période du muet,Il est beaucoup plus difficile à recevoir que « l'Aurore » bien que de qualité voisine. Ce qui en fait sa force au delà des images,c'est cette faculté que possède Murnau de rendre constamment présente la condition humaine. S'il y a fort peu de décors expressionnistes,il y a en revanche une quantité énorme de plans ou savamment mélangées la lumière et les ombres créaient une ambiance surnaturelle. Et bien,malgré tout ,l'humanité demeure et le mot Amour qui précède le mot fin y est parfaitement à sa place,ce n'est pas une vaine consolation ou un contre-point dérisoire. Pour ma part ,je n'ai pas aimé Méphistophélès qui ne correspond pas du tout à l'image belle,fine et élancée de mon enfance et cette image de moine rondouillard me gène mais c'est une opinion sans importance par rapport à ce monument du cinéma muet.
En attendant de voir le film de Sokurov qui n'est pas un auteur que j'aime beaucoup jusqu'à présent et de lire l'oeuvre de Goethe, je me fais un petit film de rien du tout réalisé par l'anonyme FW Murnau.
Si le thème du film me passionne, si j'adore le cinéma de Murnau j'avais quand même quelques petites appréhension avant de voir ce film, la peur d'être déçu sans doute.
En tous cas la première scène m'a fait ravaler ma salive. Quelle virtuosité, quelle classe, quelle beauté. Une chose est sûre, on a là, sans doute une des plus belles lumières du cinéma muet. On a une photographie des plus admirables. On joue sur le clair obscure, on a ce Méphistophélès qui, géant, déclenche la peste. On a une composition du cadre juste admirable. C'est réellement beau et fascinant.
On sent qu'on aura quelque chose de magnifique à se mettre sous la dent. Et le film l'est vraiment, magnifique. On n'oserait plus faire ce genre de films aujourd'hui de peur de tomber dans l'excès, dans une copie de la peinture et on aurait raison, sauf que là dans ce film ça passe admirablement bien. J'irai peut-être même jusqu'à dire que visuellement il est plus beau que Nosferatu ou bien que City Girl.
Mais, car oui il faut bien qu'il y ait un mais, je n'ai pas été ému outre mesure par ce film. Là où j'ai trouvé justement City Girl déchirant. Bon après c'est pas le même genre, on est d'accord. Et je dirai qu'il y a un petit passage où le film pédale dans la semoule vers l'heure de film, ce qui m'a à ce moment sorti complètement du film, malgré sa beauté plastique indéniable.
Je dirai qu'à quelques petits moments ça manque d'âme. Et pourtant dieu lui-même sait qu'on a des moments de pure beauté.
Après ça reste du grand cinéma et Murnau et son directeur photo restent des génies incomparables, mais je ne peux pas cacher une légère déception sur le milieu du film.
Waw, quelle puissance ! Murnau dans toute sa folie créatrice... Un film incroyable où chaque plan est une oeuvre photographique et où la musique, même sans être d"époque, envoûte profondément. Un grand chef-d'oeuvre !
Murnau offre un dernier chef d'oeuvre à l'expressionnisme allemand - qui s'essoufflait déjà - à travers une histoire de lutte du bien et du mal, et de combat intérieur. Comme souvent chez Murnau, la fin est lumineuse, la lumière vainc le monde des ténèbres (on peut évoquer la désintégration de Nosferatu, l'étonnante fin positive du Dernier des Hommes, et l'ultime retournement de situation de L'aurore, son film suivant). Ici, un mot terrasse l'emprise du mal : l'Amour. En adaptant Goethe, Murnau s'approprie de nouveau un mythe germanique et crée une oeuvre dans la lignée de Nosferatu ou bien des Nibelungen de Lang. C'est l'occasion d'offrir des effets spéciaux renversants, et une mise en scène symbolique, presque dans l'abstraction. Il faut voir Mephisto répandre la peste sur la ville, ou bien le voir embarquer Faust sur son tapis volant à la découverte des splendeurs qu'il lui réserve. Les scènes finales, à l'approche du dénouement (Marguerite sous la neige, le bûcher) nous rappellent l'aptitude de Murnau à nous émouvoir.
Film d'un beauté plastique à couper le souffle, Faust est très justement considérer comme un chef d'oeuvre absolu du 7ème art. La mise en scène de F.W. Murnau est prodigieuse, et cette histoire de ce personnage qui vend son âme au diable est vraiment très captivante. Voici un long métrage muet, tout simplement prodigieux, l'image de Carl Hoffmann est magnifique, les décors époustouflants et les costumes de Méphisto ( superbement jouer par Emil Jannings ) font froid dans le dos et aide a créer la peur chez ce personnage vraiment diabolique. Il s'agit sans aucun doute de l'un des plus beaux films de l'histoire du cinéma, car cette oeuvre magistrale même si elle date de 1926, n'a pas prit la moindre ride. 20/20