Pour une fois qu'un américain critique son pays et en fait l'obligé des parias, c'est jouissif. Surtout de la part d'un réalisateur qui a commis "Godzilla" et l'indigeste autant que patriote "Independance Day". Où certains dialogues étaient vraiment à la limite de l'intelligence humaine.
On pense à un méa culpa pour deux ans d'administration Bush, à moins qu'Emmerich ait eu une révélation ou ait changé de camp ?
On abandonne aussi l'obligation du prêche, pour tomber sur des personnages limites agnostiques, rares dans le cinéma hollywoodien, mais après tout, on finit par se demander si il n'y a pas une intention de règlement de compte avec beaucoup de gens et de choses, la scène du panneau Hollywood est symptomatique.
Donc, on flirte avec un grand film pour ce qui est des piques du scénario. Surtout quand il s'agit de nous faire comprendre scientifiquement et par l'image comment tout pourrait arriver si vite, et que ça fasse vraisemblable.
Le problème réside dans la durée du film. C'est trop court pour avoir une impression de déroulement temporel vraisemblable, et c'est la principale critique que l'on peut faire, ça gâche le plaisir immédiat.
Idem pour les effets numériques, sur grand écran, on voit beaucoup les incrustations, les oiseaux sont très peu naturels, et les loups, même s'ils sont parfaitement intégrés, sont une "catastrophe" au niveau réalisme.
Au niveau acteurs, on retrouve l'excellent mais sur la liste noire, Dennis Quaid, sans doute parce qu'il est peu cher, et c'est le cas de tous les autres acteurs, qui font néanmoins de leur mieux. C'est clairement le budget effets spéciaux qui prime.
Certaines scènes catastrophes sont excellentes au niveau visuel, d'autres sont particulièrement invraisemblables.
L'humour (à part un excellent gag dans la bibliothèque) est au ras des pâquerettes, heureusement, les sentiments ne sont pas grandiloquents, justes humains, ce qui permet de suivre le film avec une bonne proximité.
En tout cas un excellent film de genre par un spécialiste, dont la portée écologique et géopolitique va au delà de l'exercice de style.