Le générique, très coloré, est typique de la culture pop des années 1970’. Une adolescente de 15 ans se rend à une audition et renonce à chanter au dernier moment devant le jury à cause du trac. On a droit à une succession (un peu longue) d’apprentis chanteurs, un peu à la façon de l’émission « A la recherche de la nouvelle star ». Elle tarde à rentrer chez elle, inquiétant ses parents qui pensent à une fugue (on pourrait traduire le titre par « L’envol »).
Sur la pression de sa femme, le mari (qui essaye d’arrêter de fumer grâce à l’hypnose) cherche, en vain, sa fille dans les commissariats. Elle retourne à la maison le matin puis en repart. Son père la recherche alors dans les bars et grâce à une photo, avertit les parents d’une autre adolescente qui a disparu. Cette dernière s’enfuit avec des loubards et le père fait la connaissance de sa mère qui fait partie d’une association de parents dont les enfants ont fugué. Le soir, toute l’association participe à un dîner où un psychiatre, afin de les mettre dans la peau de leurs adolescents, les initie à fumer un joint (la scène la plus drôle du film). Les 2 couples de parents, sous l’emprise du cannabis, finissent la soirée chez les parents du début du film en jouant au strip-poker. L’adolescente rentre au moment où son père chante, nu, sur une table, « La donna è mobile » (extrait de l’opéra « Rigoletto » de Giuseppe Verdi)… La fin s’achève par un déjeuner où la jeune fille présente son amoureux, un hippy qui gagne une fortune avec ses chansons et regrette d’en donner une bonne partie au fisc… Scène finale avec le père qui chante « Stranger in paradise », chanson du film « Kismet » (1953) de Vincente Minnelli.
Malgré la collaboration de Jean-Claude Carrière au scénario, le film est raté car le sujet est traité comme une comédie alors qu’un mode dramatique aurait été plus intéressant. Ici, les parents sont niais, velléitaires, angoissés, grotesques et n’attirent, ni sympathie, ni empathie. Le sujet, celui des parents de la génération du « Flower power » est plus pertinent que celui de leurs enfants, fumant, chantant, rêvant et finalement très ennuyeux. On aurait eu un autre film s’il avait été tourné par Mike Nichols (« Le lauréat ») (1967), Mike Leigh (« Secrets et mensonges ») (1996) ou Robert Benton (« Kramer contre Kramer ») (1979). Etonnant que le film ait eu, au festival de Cannes, le Grand Prix, en même temps que le génial et bouleversant « Johnny got his gun » (« Johnny s’en va-t’en guerre ») de Dalton Trumbo. Comprenne qui pourra ! Pour l’anecdote, une scène se déroule pendant un concert de Tina Turner (32 ans à l’époque) et une autre (lever du jour) est illustrée musicalement par le « Stabat Mater » d’Anton Dvorak. .