Le Diable Probablement débute par une image noire, quelques points de lumières et certains sons viennent pour autant nous dire de suite qu'il faut prêté attention à ce qu'il s'y passent néanmoins. Robert Bresson n'est pas pour rien un cinéaste mimétique, le moindre fait et geste à un sens explicite ou implicite, cette introduction n'y échappe pas, d'ailleurs
elle sa fin !
Viens ensuite le temps du Journal, de cette Mort annoncée, " Suicide " ou " Assassinat " truste ses unes de gazettes et nous refile l'info que l'on devra suivre entre dénouement fatidique et réflexion sur les motivations du terme de cette vie. A bien des égards, Robert Bresson décide de filmer cette dernière avec une avance acharnée sur son temps ! Il constitue de par la posture, une non imposture et raconte la fin des illusions d'un jeune bourgeois et de sa pulsion de mort et/ou de vie qui se questionne tour à tour. A la fois éclaircis et indécis il se livre à une analyse froide des blocs qui l'entourent, en y prenant part, mais qu'à moitié, à peine en vérité ...
L'avant dernier film de Robert Bresson ( le quatrième pour moi ) dresse plus globalement que de par les yeux de son protagoniste principal tout un portrait d'un Monde qui prolifère mais qui se désagrège par l'autre bout. Tout y passent, de la catastrophe écologique, des missiles thermonucléaires, au désespoir générale du manque de solution et de réflexions quand à celle-ci. Le film là-dessus est très froid, notamment au début. Le ciblage en boucle tranquillement assis sur fond d'images choc fait l'effet escompté et rappel la perdition de la fin des rêves et du début de la croyance mortifère en l'argent comme protection.
De cela il n'y a pas de honte, l'intelligence de la mise en scène de Bresson de condamne jamais vraiment qui que se soit mais crée une gène significative et dresse toutefois quelques tords et redressage de formule et de listes qu'il déplore un peu plus loin pourtant. L'horreur passe aussi par la contradiction, le tir dans l'eau, le tract froissé lors de l'arrestation, le refus de toutes politiques et de statistiques et sondages assimile à de l'esclavage résulte du parcours et de l'expérience mais jugule parfois les ambitions de son opératoire. Néanmoins, le manifeste est visionnaire !
La destruction de l'Espèce pour le Profit comme il est plus ou moins dit ( je paraphrase ) sans prend à toute trace d'histoire, passé, présent et avenir. La jeunesse en prend pour son grade dans la manifestation étant taxé de " cons " à maintes reprises par un Charles qui en a pourtant les traits et us de ses congénères. La religion aussi s'en prend pleine figure, son procès en modernisme est lui aussi recraché vivement, le " Vivre avec son temps " encore plus. Le mal d'être se raconte jusque dans les liens entretenues par tous, la encore j'ai quelques reproches à faires se film qui tire sur la cordes avec certaines jérémiades franchement dispensables. Fin des Griefs.
Le Diable probablement regorge de grande questions pour une Génération qui ne les aiment pour autant pas vraiment. Les fausses réponses sont bien plus nettement sollicités et salués, Bresson lui ne s'y intéresse même pas. Il fonce dans le tas des problèmes embrasse la culpabilité pour en établir une bannière. De par se fait, considéré que fichu pour fichu, il faut être vivant pour vivre la seul férocité est à brandir. L'arrogance n'est pas une suffisance dans son cinéma, il en fait une sorte d'éloge un peu brutale mais adoucie par la vaillance de la volonté. Il s'entoure de connaissances, ici des livres, de la musique, mais c'est belle et bien dans le combat de la pensée qu'il trouve ses réponses. Toutes les prisons n'y peuvent rien contre.
La Révolution qui est ici susurré ne viendra pas. Non pas à cause de la mort, mais parce que le créneau est passé et que que cette dernière pour faire cours s'est empressé de rentrée dans le rang. Par le savoir ou l'ignorance, avec ou sans argent, ne toutes façons, ces dernières laissent place au même mal, la désolation. La scène du bus est manifestement celle qui abonde invariablement à cette description, le titre en proviens toujours. " Les Masses régissent les forces obscures. Il faut marcher, marcher _______ Le Diable Probablement ! " Je paraphrase encore, je n'ai pas eu le temps de tout noté et la flemme m'empêche d'y revenir de trop près, alors ... Le billet est en tout les cas composté.
Dans ce marasme le vol est une nouvelle fois regardé par les vues de la caméra du cinéaste. Le vol des pommes n'est toutefois pas reconnu comme celui des portes feuilles dans Pickpocket, les raisons de son emploi y sont pour quelques choses. Ce geste signe la fin du film, enfin pas encore tout à fait, mais il s'agit du début de cette dernière. La résolution de l'affaire n'est pour autant pas l'enjeu premier mais reste un passage obligé pour justifié ces paroles : " J'aurai imaginé que dans un moment si grave, j'aurais de sublimes pensées ... "
On en reviens à la nuit noire mais aussi au" Comment marcher " suivant. La description de cette vie est un braquage qu'il faut imputé à d'autres ... C'est tout du moins, ce que j'ai cru percevoir de cette découverte dont il me faudra retrouvé dans de prochaines projections.
J'en oubliais ma conclusion partagée avec Charles. Le désespoir n'est pas une dépression, il n'y a donc pas de symptômes psychomoteur comme l'affirme son très chère psy, mais belle et bien une aversion et pour la mort et la vie. Le croisement entre plaisir et ce désordre restitue une drôle de compote aigre et sucré qui signe le désaccord de Charles avec la société comme énoncé.
Il achète l'arme comme il paye son analyse, il laisse les autres se chargés des détails ...