Mon compte
    Le Diable probablement
    Note moyenne
    3,0
    90 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Le Diable probablement ?

    20 critiques spectateurs

    5
    3 critiques
    4
    7 critiques
    3
    3 critiques
    2
    3 critiques
    1
    4 critiques
    0
    0 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    max6m
    max6m

    62 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 août 2009
    "Ce qui m'a poussé à faire cette œuvre, c'est le gâchis qu'on fait de tout. C'est cette civilisation de masse où bientôt l'individu n'existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. C'est aussi la stupéfiante indifférence des gens sauf de certains jeunes plus lucides". Bresson, 1977. Aujourd’hui, l’agitation folle, l’entreprise de démolition, la stupéfiante indifférence, n’ont jamais été autant d’actualité. Le suicide de notre civilisation n’a jamais été aussi proche. Quand Bresson décide de se dresser contre la société industrielle, l’aliénation de l’homme qu’elle engendre par la perte de toute conscience morale, cela donne un chef d’œuvre d’une noirceur et d’un pessimisme sans équivalent, qui imprègne durablement nos consciences endormies. Le propos n’est pas nouveau, simplement oublié, par facilité, et ce que Bresson voyait comme une crise générationnelle s’est dramatiquement aggravée, se transformant en une véritable crise de civilisation, voire une crise anthropologique. La crise de sens que traverse Charles, matérialisée par le conflit qui oppose son monde intérieur à la réalité physique du monde qui l’entoure -monde qu’on pourrait appeler, à la suite d’Ivan Illich, "l’Absurdistan"- n’est plus la crise d’une adolescence bourgeoise, mais bien la crise de toute notre civilisation occidentale. "La croissance? La croissance de quoi? Du bonheur? Par la carte de crédit?" dira Charles à son psychanalyste. Combien juste est cette réflexion, et combien nous ne sommes même plus capables de nous la poser, tant la société a éclaté, fragmenté et piétiné nos rêves d'émancipation. On va devoir se reposer ces questions rapidement: espérons qu'il ne sera pas trop tard. "Le diable probablement", ou quand Bresson met son immense talent au service d'un riche propos. Un film d'une incroyable force (exprimée avec les moyens les plus sobres), qui, lorsqu'il s'achève, nous laisse définitivement bouleversés.
    soulman
    soulman

    69 abonnés 1 155 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 juin 2015
    L'avant-dernier film de Bresson, d'une modernité étonnante encore de nos jours.
    Nihilisme et amour-fou caractérisent des personnages très représentatifs des années 70, jeunes gens désabusés en rupture d'études.
    Tranchant comme la lame d'un rasoir et terriblement lucide sur des lendemains qui ne chanteront peut-être plus jamais...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Robert Bresson au sommet de son art : épuré, humble, poétique (" Ne cours pas après la poésie. Elle pénètre toute seule par les jointures (ellipses)" (Robert Bresson, Notes sur le cinématographe). A mon sens, l'un des dix plus beaux films de l'histoire du cinéma.
    Jipis
    Jipis

    33 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2012
    "« Qui est-ce donc qui s'amuse à tourner l'humanité en dérision ? Oui, qui est-ce qui nous manoeuvre en douce ? Le diable probablement ! »

    Quelques esprits anarchistes visionnent en super 8 une entreprise journalière en démolition. Océans mazoutés, Bébé phoques matraqués, champignons atomiques, usines polluantes. La liste est longue notre terre agonise sous les yeux d'adolescents impuissants réactivant les braises révolutionnaires d'une révolte par le slogan déterré et réactualisé. L'Agora stipule que ce sont les masses qui gouvernent et non la politique, Tout cela rappelle les propos d'un père des peuples aux slogans réenclenchés.

    Une jeunesse devenue anarchisante suite au manque d'opportunité d'être exceptionnelle dans une époque exceptionnelle se rue sur les ingrédients artificiels de son temps, reformate l'atmosphère glauque des possédés de Dostoïevski, se drogue, paresse sous les ponts en alternant euphories et larmes, absences et lucidités le tout ressemblant curieusement à un contexte Alzheimer en devenir. Fait des ronds dans l'eau en admirant les effets concentriques d'un dynamisme qu'elle a perdu. S'extasie devant la vivacité de survivre d'un poisson pris au piège

    « Il est vivant ».

    Des êtres en conflit intérieurs ne sont plus capables d'activer une procédure s'inspirant de quelques repères encore existants mais devenus invisibles. La vie est ses attraits sont toujours la, dans les rues, dans les autobus. Il suffit de s'extraire de ces propos auto suicidaires d'anarchistes récitants ou l'on aime son prochain en exigeant une soudaine solitude.

    Robert Bresson qualifie son œuvre de « Vertige suicidaire collectif » un violent réquisitoire sur une époque industrielle éprouvante pour de nouveaux arrivants terrestres sans remèdes devant des fumées diaboliques crachées par des cheminées conditionnées interfaces entre une terre exangue et un ciel silencieux.

    « Ce qui m'a poussé à faire cette oeuvre, c'est le gâchis qu'on a fait de tout. C'est cette civilisation de masse où bientôt l'individu n'existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. C'est aussi la stupéfiante indifférence des gens sauf de certains jeunes plus lucides »

    Voila le remède, quelques lucidités à la barre afin de garder un cap d'espérance.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    130 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2017
    Ça y est, je peux le dire maintenant, le cinéma de Robert Bresson m'a enfin complètement conquis. Non pas que je le sous-estimais ou que je l'aie eu en horreur, mais si certains de ses films («Mouchette», «Le Procès de Jeanne d'Arc») m'avaient touché au plus haut point, je gardais une distance respectueuse quoique guère passionnée envers son art. Maintenant je réalise avec «Le Diable Probablement», peut-être même pas l'un de ses tous meilleurs films d'ailleurs, ce qui en fait la force et l'intérêt. Existe-t-il cinéaste plus exigeant et plus seul, sans prédécesseur ni héritier particulier, dans toute l'histoire du cinéma? Alors bien sûr ses adeptes sont nombreux, avec au premier chef Andreï Tarkovski dont Bresson était le cinéaste préféré. Mais personne n'a jamais poursuivi dans cette voie si particulière, cette façon de faire qui n'appartient qu'à lui. Donner au 7e art ses lettres de noblesse en lui conférant une pureté absolue, en cette idée repose tout le cinéma de Bresson : comment employer le cinématographe sans faire du « théâtre filmé » ou de la « littérature filmée », comment l'expurger de toutes ses scories, de la fausseté du jeu dramatique... L'une de ses réponses a été le refus d'un jeu de la part de ses acteurs, ou plutôt "modèles", et ce qui à première vue constitue le principal défaut de son art se révèle à la longue l'un de ses points forts. Car Bresson frappe directement au coeur, ses longs métrages ne s'embarrassent pas des convenances mais nous touchent au plus profond de notre être, comme un poète délivrant une vérité insoutenable. Et «Le Diable Probablement» est de ses oeuvres qui nous bouleversent par leur lucidité et leur honnêteté : qu'avons nous fait de notre monde, de notre vie? Plus que jamais ce film est d'actualité, et révèle une fois de plus l'importance que joue l'art dans une époque où la réflexion est quasiment absente dans bien des domaines. Sans compter une fois encore la grâce de la mise en scène dépouillée du cinéaste. À voir impérativement! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 828 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 novembre 2010
    Le film m'a plus fait pensé à un Godard moyennement inspiré qu'à un autre film de Bresson, c'est pas mauvais, les dialogues sont sympas, mais ça oscille entre le très bon et le moyen selon les scènes, on a des très belles séquences où Charles doit choisir entre deux filles ou des discussions politiques intéressantes et d'autre où c'est pas folichon folichon. C'est le premier Bresson que je vois en couleur, ça m'a assez perturbé. à noter que le titre est magnifique.
    ronny1
    ronny1

    30 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 juin 2020
    Robert Bresson fut un grand réalisateur du noir et blanc. Le passage à la couleur n’apporta aucun grand film et « Lancelot du Lac » frôla même la nullité. Trois ans plus tard « Le diable probablement » marque enfin le retour de l’austère cinéaste au cinéma de qualité. Son style dépouillé a le mérite d’aller à l’essentiel, ce qui convient parfaitement à la réalisation d’un scénario décrivant sans concession aucune le nihilisme de notre époque. Bilan lucide sur la perte de sens du soubresaut petit bourgeois soixante- huitard au milieu de la décennie qui suivit, avec son retour à la vision individuelle forcenée, les égoïsmes et un emballement de la société de consommation que le réalisateur dénonce avec force. La perte d’influence de l’église et l’échec du message marxiste laisse une jeunesse éparpillée et désemparée face à un mouvement punk qui enterre définitivement les hippies et leur retour vers la nature. « Le diable probablement » est encensé de nos jours par sa dénonciation des problèmes environnementaux. C’est réduire le film aux conséquences pour la planète, alors que Bresson dénonce sa cause principale : le culte de l’argent. Obsédée par le gain, la classe dominante de la société moderne a instaurée comme seul mode de vie la consommation, réduisant l’humanité à cette fonction unidimensionnelle, au grand profit de quelques uns. Le Dieu argent n’offre aucun discours moral, ni métaphysique, mais un vide moral absolu, élision de la réflexion, des actions et de l’espoir. Charles ne peut donc que se suicider car il continue de penser, entouré de personnages appartenant sans convictions à divers mouvements mourants qui se meuvent encore, sur leur seule force d’inertie. Malheureusement, le jeu inexistant de certains acteurs et l’habitude de filmer les pieds et le bruit des pas qui va avec, enlève de la force à cet exercice très ramassé (85 minutes). Au sein des différentes composantes vertes, très peu ont compris que si nous ne tournons pas le dos à la consommation et à la production de masse qui l’alimente, l’humanité cessera d’exister. Ils devraient voir « Le diable probablement » et « Soylent Green » (Soleil vert) que Richard Fleischer réalisa en 1973.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 016 abonnés 4 093 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2018
    "No future" hurlaient en 1975 les Sex Pistols porte-étendards du mouvement punk comme une réaction violente aux désillusions engendrées par la vague hippie qui s'était gentiment échouée sur l'embourgeoisement qui avait récupéré sans trop de difficultés la plupart de ses leaders d'opinion. Robert Bresson est un homme d'une autre génération et son expression est bien sûr très différente sur la forme de celle de ces jeunes gens à crête d'Iroquois, tatoués et aux joues transpercées par des épingles à nourrice. Mais le vieil homme à l'aube de réaliser son avant-dernier film possède le recul que lui confère ses 77 ans. Ayant traversé deux guerres mondiales et observé la profonde mutation de nos sociétés occidentales, il peut à raison dresser le même constat amer que Sid Vicious et ses émules même s'il n'y mettra pas la même rage et le même nihilisme de par ses profondes convictions chrétiennes. Il propose donc "Le diable probablement" en 1977 alors que le mouvement punk est lui aussi en passe d'être écrasé par le rouleau compresseur de l'affairisme qui ne nous laissera plus à partir des années 80 et la mort de John Lennon que des concerts de charité comme dernière et dérisoire illusion que le rock peut changer le monde. Toujours fidèle à son style ascétique qui perd malgré tout beaucoup de sa force depuis qu'il a accepté en 1969 de travailler en couleur ("Une femme douce"), Bresson dresse à travers le portrait croisé de jeunes garçons et filles de bonne famille le constat d'une société occidentale qui après le renoncement de 1968 perd progressivement ses illusions pour se jeter à corps perdu dans un consumérisme sans perspective que l'on peut voir comme une simple manière de passer le temps avant que la course folle derrière le progrès technique ne la mène au bort du précipice. Pareil à Tati qui trouvera presque jusqu'au bout la force d'en rire même si c'est de plus en plus jaune, Bresson referme la porte de son œuvre cinématographique sur une succession de constats alarmants qui ont été autant de cris dans le désert. Charles (Antoine Monnier) et Michel (Henri de Maublanc) qui conversent sur un ton monocorde des ravages sur l'écosystème de l'industrialisation galopante et de la dissolution du catholicisme dans le capitalisme, c'est un peu la poursuite cent ans plus tard des conversations badines de Bouvard et Pécuchet (roman de Flaubert paru en 1881) sur un mode naviguant entre le désespéré et le désabusé. Le réalisateur donne immédiatement l'orientation de son propos, annonçant sans ambage dès l'entame de son film la mort de Charles dans la rubrique faits divers d'un journal parisien. Le mieux est encore de citer le grand cinéaste qui disait à propos du "Diable probablement" : " Ce qui m'a poussé à faire ce film, c'est le gâchis qu'on a fait de tout. C'est cette civilisation de masse où bientôt l'individu n'existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. C'est aussi la stupéfiante indifférence des gens, sauf de certains jeunes actuels, plus lucides. ». Tout est dit avec comme ultime consolation un Ours d'argent au Festival de Berlin en 1977 . Mais comme la mort de l'âne Balthazar sur un chemin de contrebande dans une vallée pyrénéenne, le suicide par procuration de Charles dans une allée du Père Lachaise n'aura servi à rien.
    Djam A
    Djam A

    14 abonnés 66 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2017
    un film qui a plus 40 ans et qui est malheureusement plus que jamais actualité.sujets abordés,écologie ,pollution ,exploitation de l'homme par l'homme, un film qui reporte a une vrai réflexion .
    bresson au sommet de son art .
    la scène des jeunes bohèmes qui rejettent tout ,le fric ,la mondialisation ,la scène sur les quai est magnifique
    un film de 1976 d'une incroyable modernité .
    Un film à voir absolument.
    velocio
    velocio

    1 182 abonnés 3 042 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 janvier 2017
    On est surpris de trouver, dans ce film qui a 40 ans, des sujets, concernant entre autre l'écologie, qui sont toujours, malheureusement, d'une cruelle actualité. Sinon, la forme et le "jeu", ou plutôt l'absence de jeu, des acteurs, que ce soit au niveau des gestes que de la voix, apparaissent aujourd'hui totalement insupportables.Mais peut-être l'étaient ils déjà à l'époque de la sortie du film !
    Nelly M.
    Nelly M.

    81 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 juin 2009
    Je trouve le fond palpitant dans sa lucidité désespérée, et on était encore qu'en 1976, l'environnement déjà bien saccagé, mais tout est relatif, hein ?... La forme est d'une austérité, d'un académisme, franchement pénible en 2009... On a par moments une folle envie de déclarer que le courage est peut-être de vivre "vaille que vaille" comme le chantait si bien Barbara dans son "mal de vivre", oui c'est peut-être ça puisqu'il s'avère si difficile de convaincre ceux qui se disent "après moi le déluge", hum... Rien à redire côté technique, des fulgurances, on en apprend de belles. Les plans fixes dans la pénombre peuvent être accélérés sous peine de décrocher d'ici le dénouement, tellement sombre qu'on reste dubitatif quant à la victime !
    Acidus
    Acidus

    629 abonnés 3 655 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 12 mars 2015
    "Le Diable probablement", avant-dernier long métrage de Robert Bresson, développe plusieurs réflexions (autour de la mort, du sens de la vie, de l'écologie) intelligemment menées notamment à travers des dialogues bien écrits. C'est bien la seul chose à retenir de ce film. Le reste laisse à désirer avec, en premier lieu, les acteurs. Chacun d'eux livrent une interprétation catastrophique. L'intrigue est assez faiblarde également et comporte de nombreuses longueurs et passages à vide. On avait connu le réalisteur plus inspiré que cela.
    DenbroughX
    DenbroughX

    53 abonnés 314 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 août 2011
    Un film d'un pessimiste ambiant très troublant et inquiétant. Le film s'amuse à instaurer un rythme lent et silencieux tout au long du film, sans doute pour y symbolisé une gravité et un malheur qu'il ne parvient jamais a véritablement expliquer. Tout semble trop survolé, trop baclé pour que le spectateur accroche vraiment à l'histoire et à ses personnages, tous plus anarchistes l'un des autres. Dommage, car le film avait une réél ambition et offrait quelques plans et idée de mise en scène très interessante, ainsi qu'un sujet des plus passionnants et intriguants. Seulement, le film nous intrigue, mais pas par sa profondeur de scénario ni par ses dialogues, qui se veulent révolutionnaires et d'une inqualilfiable dépressions, mais qui ne sont qu'au final plutôt fade et instaure un faux rythme, dans lequel l'ennui nous prend bien assez tôt. Une oeuvre fustrante donc, qui avait des ambitions et des thèmes sans doute trop importants et trop grand pour le réalisateur, qui passe à coté et qui pourtant s'appelle Robert Bresson. On aurait pu croire à du Bergman pour la reflexion auquelle s'adonne le film, évoquant le plus fréquement la déchéance d'un monde, le chaos, la violence, la pollution, la religion, la folie, la mort.. Mais malgré la volonté et le savoir-faire de Bresson, son film passe à coté par fautes de nombreuses invraisemblances et incompréhensions.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 7 juillet 2011
    En dehors du volet écologie encore rare pour l'époque, le cinéma de Bresson n'évolue plus et se dégrade au niveau des interprètres à chi***
     Kurosawa
    Kurosawa

    522 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 octobre 2021
    Robert Bresson s'attaque au capitalisme qui aliène l'individu plus qu'il ne le libère, qui détruit la planète sans que personne ne s'en inquiète. Le poids du discours peut être lourd, mais c'est dans ces plans centrés entre autres sur la disparition des phoques et la pollution causée par les centrales nucléaires que le film trouve sa pleine puissance, froide et limpide ; en revanche, "Le diable probablement" peine à incarner ses personnages, notamment Charles, dont le trajet suicidaire manque de consistance. Il est en effet aisé de ne pas expliquer concrètement, en détail, ce qui peut amener un jeune homme à se suicider, si ce n'est d'évoquer un mal-être général lié à une société malade qui n'offre rien. C'est dans ce choix de ne pas représenter une altérité à ces jeunes anarchistes que Bresson échoue en partie à sonder le malaise d'une génération sans avenir ; le cinéaste se repose sur sa mise en scène rôdée (montage homogène et sec, voix blanche des acteurs) pour évoquer la vacuité de ces vies, mais ces qualités formelles – qui suscitent presque à elles seules l'intérêt – ne suffisent pas à élever ce film au rang de manifeste politique.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top