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    Le Diable probablement
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    David Chollet
    David Chollet

    5 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 février 2023
    Curieusement, un des premiers films français à témoigner de la naissance de la conscience écologique. Par ailleurs, une merveille sur le désenchantement de la jeunesse catholique post-Vatican II
    Christophe Marti
    Christophe Marti

    4 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 janvier 2023
    Le nombrilisme affolé, où lon depasse le centre de Paris pour n apercevoir qu'une campagne misérable. Cest sympathique, la fin est annoncée dès le debut. Beaucoup de librairies et de bavardages qui finissent même par lasser le réalisateur qui abat son comédien avant de lui avoir laissé terminer sa phrase. Pour ce beau geste une étoile.
    Pascal
    Pascal

    125 abonnés 1 420 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mai 2022
    Robert Bresson tenta d'apporter en 1977 avec ce film, une réponse à ceux qui s'interrogeaient sur le malaise de la civilisation occidentale.

    Le réalisateur voyait ( et l' écrivait) : " dans la société contemporaine l'expression du gâchis de tout". Pour lui, était a l'oeuvre une société de masse où l'individu n'existera bientôt plus.

    Bresson poursuivait :" nous sommes face à l'expression d'une entreprise de démolition ou nous perirons par là ou nous avons voulu vivre". Il soulignait l'indifférence des gens, sauf de la part de certains jeunes plus lucides.

    Presque un demi siècle après la réalisation de ce film on reste pantois devant sa modernité et son caractère prophétique.

    On sait que Bresson n'a dans son expression cinématographique aucun souci de réalisme, mais celui de la rapidité, de l'exactitude.

    Son désir est sa recherche d'une émotion fondée sur la simple rencontre des êtres et sur la rencontre de ces derniers avec les images, que tout au long de son œuvre, il n'a jamais cessé d'approfondir.

    "Le diable probablement " ( le titre est tiré d'une réplique prononcée par le personnage pivot ou il donne son sentiment sur l'origine du monde et sur son créateur) est un très grand film.

    Plus le temps passe et plus Bresson me parait conforter la place sommitale qu'il occupe dans l'histoire du cinéma français.
    maxime ...
    maxime ...

    202 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mai 2022
    Le Diable Probablement débute par une image noire, quelques points de lumières et certains sons viennent pour autant nous dire de suite qu'il faut prêté attention à ce qu'il s'y passent néanmoins. Robert Bresson n'est pas pour rien un cinéaste mimétique, le moindre fait et geste à un sens explicite ou implicite, cette introduction n'y échappe pas, d'ailleurs spoiler: elle sa fin !


    Viens ensuite le temps du Journal, de cette Mort annoncée, " Suicide " ou " Assassinat " truste ses unes de gazettes et nous refile l'info que l'on devra suivre entre dénouement fatidique et réflexion sur les motivations du terme de cette vie. A bien des égards, Robert Bresson décide de filmer cette dernière avec une avance acharnée sur son temps ! Il constitue de par la posture, une non imposture et raconte la fin des illusions d'un jeune bourgeois et de sa pulsion de mort et/ou de vie qui se questionne tour à tour. A la fois éclaircis et indécis il se livre à une analyse froide des blocs qui l'entourent, en y prenant part, mais qu'à moitié, à peine en vérité ...

    L'avant dernier film de Robert Bresson ( le quatrième pour moi ) dresse plus globalement que de par les yeux de son protagoniste principal tout un portrait d'un Monde qui prolifère mais qui se désagrège par l'autre bout. Tout y passent, de la catastrophe écologique, des missiles thermonucléaires, au désespoir générale du manque de solution et de réflexions quand à celle-ci. Le film là-dessus est très froid, notamment au début. Le ciblage en boucle tranquillement assis sur fond d'images choc fait l'effet escompté et rappel la perdition de la fin des rêves et du début de la croyance mortifère en l'argent comme protection.

    De cela il n'y a pas de honte, l'intelligence de la mise en scène de Bresson de condamne jamais vraiment qui que se soit mais crée une gène significative et dresse toutefois quelques tords et redressage de formule et de listes qu'il déplore un peu plus loin pourtant. L'horreur passe aussi par la contradiction, le tir dans l'eau, le tract froissé lors de l'arrestation, le refus de toutes politiques et de statistiques et sondages assimile à de l'esclavage résulte du parcours et de l'expérience mais jugule parfois les ambitions de son opératoire. Néanmoins, le manifeste est visionnaire !

    La destruction de l'Espèce pour le Profit comme il est plus ou moins dit ( je paraphrase ) sans prend à toute trace d'histoire, passé, présent et avenir. La jeunesse en prend pour son grade dans la manifestation étant taxé de " cons " à maintes reprises par un Charles qui en a pourtant les traits et us de ses congénères. La religion aussi s'en prend pleine figure, son procès en modernisme est lui aussi recraché vivement, le " Vivre avec son temps " encore plus. Le mal d'être se raconte jusque dans les liens entretenues par tous, la encore j'ai quelques reproches à faires se film qui tire sur la cordes avec certaines jérémiades franchement dispensables. Fin des Griefs.

    Le Diable probablement regorge de grande questions pour une Génération qui ne les aiment pour autant pas vraiment. Les fausses réponses sont bien plus nettement sollicités et salués, Bresson lui ne s'y intéresse même pas. Il fonce dans le tas des problèmes embrasse la culpabilité pour en établir une bannière. De par se fait, considéré que fichu pour fichu, il faut être vivant pour vivre la seul férocité est à brandir. L'arrogance n'est pas une suffisance dans son cinéma, il en fait une sorte d'éloge un peu brutale mais adoucie par la vaillance de la volonté. Il s'entoure de connaissances, ici des livres, de la musique, mais c'est belle et bien dans le combat de la pensée qu'il trouve ses réponses. Toutes les prisons n'y peuvent rien contre.

    La Révolution qui est ici susurré ne viendra pas. Non pas à cause de la mort, mais parce que le créneau est passé et que que cette dernière pour faire cours s'est empressé de rentrée dans le rang. Par le savoir ou l'ignorance, avec ou sans argent, ne toutes façons, ces dernières laissent place au même mal, la désolation. La scène du bus est manifestement celle qui abonde invariablement à cette description, le titre en proviens toujours. " Les Masses régissent les forces obscures. Il faut marcher, marcher _______ Le Diable Probablement ! " Je paraphrase encore, je n'ai pas eu le temps de tout noté et la flemme m'empêche d'y revenir de trop près, alors ... Le billet est en tout les cas composté.

    Dans ce marasme le vol est une nouvelle fois regardé par les vues de la caméra du cinéaste. Le vol des pommes n'est toutefois pas reconnu comme celui des portes feuilles dans Pickpocket, les raisons de son emploi y sont pour quelques choses. Ce geste signe la fin du film, enfin pas encore tout à fait, mais il s'agit du début de cette dernière. La résolution de l'affaire n'est pour autant pas l'enjeu premier mais reste un passage obligé pour justifié ces paroles : " J'aurai imaginé que dans un moment si grave, j'aurais de sublimes pensées ... "

    spoiler: On en reviens à la nuit noire mais aussi au" Comment marcher " suivant. La description de cette vie est un braquage qu'il faut imputé à d'autres ... C'est tout du moins, ce que j'ai cru percevoir de cette découverte dont il me faudra retrouvé dans de prochaines projections.


    J'en oubliais ma conclusion partagée avec Charles. Le désespoir n'est pas une dépression, il n'y a donc pas de symptômes psychomoteur comme l'affirme son très chère psy, mais belle et bien une aversion et pour la mort et la vie. Le croisement entre plaisir et ce désordre restitue une drôle de compote aigre et sucré qui signe le désaccord de Charles avec la société comme énoncé. spoiler: Il achète l'arme comme il paye son analyse, il laisse les autres se chargés des détails ...
     Kurosawa
    Kurosawa

    523 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 octobre 2021
    Robert Bresson s'attaque au capitalisme qui aliène l'individu plus qu'il ne le libère, qui détruit la planète sans que personne ne s'en inquiète. Le poids du discours peut être lourd, mais c'est dans ces plans centrés entre autres sur la disparition des phoques et la pollution causée par les centrales nucléaires que le film trouve sa pleine puissance, froide et limpide ; en revanche, "Le diable probablement" peine à incarner ses personnages, notamment Charles, dont le trajet suicidaire manque de consistance. Il est en effet aisé de ne pas expliquer concrètement, en détail, ce qui peut amener un jeune homme à se suicider, si ce n'est d'évoquer un mal-être général lié à une société malade qui n'offre rien. C'est dans ce choix de ne pas représenter une altérité à ces jeunes anarchistes que Bresson échoue en partie à sonder le malaise d'une génération sans avenir ; le cinéaste se repose sur sa mise en scène rôdée (montage homogène et sec, voix blanche des acteurs) pour évoquer la vacuité de ces vies, mais ces qualités formelles – qui suscitent presque à elles seules l'intérêt – ne suffisent pas à élever ce film au rang de manifeste politique.
    ronny1
    ronny1

    30 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 juin 2020
    Robert Bresson fut un grand réalisateur du noir et blanc. Le passage à la couleur n’apporta aucun grand film et « Lancelot du Lac » frôla même la nullité. Trois ans plus tard « Le diable probablement » marque enfin le retour de l’austère cinéaste au cinéma de qualité. Son style dépouillé a le mérite d’aller à l’essentiel, ce qui convient parfaitement à la réalisation d’un scénario décrivant sans concession aucune le nihilisme de notre époque. Bilan lucide sur la perte de sens du soubresaut petit bourgeois soixante- huitard au milieu de la décennie qui suivit, avec son retour à la vision individuelle forcenée, les égoïsmes et un emballement de la société de consommation que le réalisateur dénonce avec force. La perte d’influence de l’église et l’échec du message marxiste laisse une jeunesse éparpillée et désemparée face à un mouvement punk qui enterre définitivement les hippies et leur retour vers la nature. « Le diable probablement » est encensé de nos jours par sa dénonciation des problèmes environnementaux. C’est réduire le film aux conséquences pour la planète, alors que Bresson dénonce sa cause principale : le culte de l’argent. Obsédée par le gain, la classe dominante de la société moderne a instaurée comme seul mode de vie la consommation, réduisant l’humanité à cette fonction unidimensionnelle, au grand profit de quelques uns. Le Dieu argent n’offre aucun discours moral, ni métaphysique, mais un vide moral absolu, élision de la réflexion, des actions et de l’espoir. Charles ne peut donc que se suicider car il continue de penser, entouré de personnages appartenant sans convictions à divers mouvements mourants qui se meuvent encore, sur leur seule force d’inertie. Malheureusement, le jeu inexistant de certains acteurs et l’habitude de filmer les pieds et le bruit des pas qui va avec, enlève de la force à cet exercice très ramassé (85 minutes). Au sein des différentes composantes vertes, très peu ont compris que si nous ne tournons pas le dos à la consommation et à la production de masse qui l’alimente, l’humanité cessera d’exister. Ils devraient voir « Le diable probablement » et « Soylent Green » (Soleil vert) que Richard Fleischer réalisa en 1973.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    82 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 septembre 2018
    Dans Le diablement probablement, Robert Bresson met en scène un casting composé de jeunes acteurs non professionnels. Il n’y a là aucune composition puisque la jeune troupe est très contemporaine à ce film réalisé en 1976.
    Sur fond de crise économique s’abattant sur une jeune génération sans repère et sans guide, le propos porté est indéniablement politique et à tendance écologiste. Si l’épilogue du Diable probablement est radical, mais attendu suite à la révélation de quelques coupures de presse dès le début du film, le propos politique tenu s’avère, quarante ans plus tard, convenu mais toujours d’actualité.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 027 abonnés 4 096 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2018
    "No future" hurlaient en 1975 les Sex Pistols porte-étendards du mouvement punk comme une réaction violente aux désillusions engendrées par la vague hippie qui s'était gentiment échouée sur l'embourgeoisement qui avait récupéré sans trop de difficultés la plupart de ses leaders d'opinion. Robert Bresson est un homme d'une autre génération et son expression est bien sûr très différente sur la forme de celle de ces jeunes gens à crête d'Iroquois, tatoués et aux joues transpercées par des épingles à nourrice. Mais le vieil homme à l'aube de réaliser son avant-dernier film possède le recul que lui confère ses 77 ans. Ayant traversé deux guerres mondiales et observé la profonde mutation de nos sociétés occidentales, il peut à raison dresser le même constat amer que Sid Vicious et ses émules même s'il n'y mettra pas la même rage et le même nihilisme de par ses profondes convictions chrétiennes. Il propose donc "Le diable probablement" en 1977 alors que le mouvement punk est lui aussi en passe d'être écrasé par le rouleau compresseur de l'affairisme qui ne nous laissera plus à partir des années 80 et la mort de John Lennon que des concerts de charité comme dernière et dérisoire illusion que le rock peut changer le monde. Toujours fidèle à son style ascétique qui perd malgré tout beaucoup de sa force depuis qu'il a accepté en 1969 de travailler en couleur ("Une femme douce"), Bresson dresse à travers le portrait croisé de jeunes garçons et filles de bonne famille le constat d'une société occidentale qui après le renoncement de 1968 perd progressivement ses illusions pour se jeter à corps perdu dans un consumérisme sans perspective que l'on peut voir comme une simple manière de passer le temps avant que la course folle derrière le progrès technique ne la mène au bort du précipice. Pareil à Tati qui trouvera presque jusqu'au bout la force d'en rire même si c'est de plus en plus jaune, Bresson referme la porte de son œuvre cinématographique sur une succession de constats alarmants qui ont été autant de cris dans le désert. Charles (Antoine Monnier) et Michel (Henri de Maublanc) qui conversent sur un ton monocorde des ravages sur l'écosystème de l'industrialisation galopante et de la dissolution du catholicisme dans le capitalisme, c'est un peu la poursuite cent ans plus tard des conversations badines de Bouvard et Pécuchet (roman de Flaubert paru en 1881) sur un mode naviguant entre le désespéré et le désabusé. Le réalisateur donne immédiatement l'orientation de son propos, annonçant sans ambage dès l'entame de son film la mort de Charles dans la rubrique faits divers d'un journal parisien. Le mieux est encore de citer le grand cinéaste qui disait à propos du "Diable probablement" : " Ce qui m'a poussé à faire ce film, c'est le gâchis qu'on a fait de tout. C'est cette civilisation de masse où bientôt l'individu n'existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. C'est aussi la stupéfiante indifférence des gens, sauf de certains jeunes actuels, plus lucides. ». Tout est dit avec comme ultime consolation un Ours d'argent au Festival de Berlin en 1977 . Mais comme la mort de l'âne Balthazar sur un chemin de contrebande dans une vallée pyrénéenne, le suicide par procuration de Charles dans une allée du Père Lachaise n'aura servi à rien.
    Djam A
    Djam A

    15 abonnés 66 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2017
    un film qui a plus 40 ans et qui est malheureusement plus que jamais actualité.sujets abordés,écologie ,pollution ,exploitation de l'homme par l'homme, un film qui reporte a une vrai réflexion .
    bresson au sommet de son art .
    la scène des jeunes bohèmes qui rejettent tout ,le fric ,la mondialisation ,la scène sur les quai est magnifique
    un film de 1976 d'une incroyable modernité .
    Un film à voir absolument.
    velocio
    velocio

    1 191 abonnés 3 043 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 janvier 2017
    On est surpris de trouver, dans ce film qui a 40 ans, des sujets, concernant entre autre l'écologie, qui sont toujours, malheureusement, d'une cruelle actualité. Sinon, la forme et le "jeu", ou plutôt l'absence de jeu, des acteurs, que ce soit au niveau des gestes que de la voix, apparaissent aujourd'hui totalement insupportables.Mais peut-être l'étaient ils déjà à l'époque de la sortie du film !
    soulman
    soulman

    70 abonnés 1 157 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 juin 2015
    L'avant-dernier film de Bresson, d'une modernité étonnante encore de nos jours.
    Nihilisme et amour-fou caractérisent des personnages très représentatifs des années 70, jeunes gens désabusés en rupture d'études.
    Tranchant comme la lame d'un rasoir et terriblement lucide sur des lendemains qui ne chanteront peut-être plus jamais...
    Acidus
    Acidus

    634 abonnés 3 661 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 12 mars 2015
    "Le Diable probablement", avant-dernier long métrage de Robert Bresson, développe plusieurs réflexions (autour de la mort, du sens de la vie, de l'écologie) intelligemment menées notamment à travers des dialogues bien écrits. C'est bien la seul chose à retenir de ce film. Le reste laisse à désirer avec, en premier lieu, les acteurs. Chacun d'eux livrent une interprétation catastrophique. L'intrigue est assez faiblarde également et comporte de nombreuses longueurs et passages à vide. On avait connu le réalisteur plus inspiré que cela.
    Jipis
    Jipis

    34 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2012
    "« Qui est-ce donc qui s'amuse à tourner l'humanité en dérision ? Oui, qui est-ce qui nous manoeuvre en douce ? Le diable probablement ! »

    Quelques esprits anarchistes visionnent en super 8 une entreprise journalière en démolition. Océans mazoutés, Bébé phoques matraqués, champignons atomiques, usines polluantes. La liste est longue notre terre agonise sous les yeux d'adolescents impuissants réactivant les braises révolutionnaires d'une révolte par le slogan déterré et réactualisé. L'Agora stipule que ce sont les masses qui gouvernent et non la politique, Tout cela rappelle les propos d'un père des peuples aux slogans réenclenchés.

    Une jeunesse devenue anarchisante suite au manque d'opportunité d'être exceptionnelle dans une époque exceptionnelle se rue sur les ingrédients artificiels de son temps, reformate l'atmosphère glauque des possédés de Dostoïevski, se drogue, paresse sous les ponts en alternant euphories et larmes, absences et lucidités le tout ressemblant curieusement à un contexte Alzheimer en devenir. Fait des ronds dans l'eau en admirant les effets concentriques d'un dynamisme qu'elle a perdu. S'extasie devant la vivacité de survivre d'un poisson pris au piège

    « Il est vivant ».

    Des êtres en conflit intérieurs ne sont plus capables d'activer une procédure s'inspirant de quelques repères encore existants mais devenus invisibles. La vie est ses attraits sont toujours la, dans les rues, dans les autobus. Il suffit de s'extraire de ces propos auto suicidaires d'anarchistes récitants ou l'on aime son prochain en exigeant une soudaine solitude.

    Robert Bresson qualifie son œuvre de « Vertige suicidaire collectif » un violent réquisitoire sur une époque industrielle éprouvante pour de nouveaux arrivants terrestres sans remèdes devant des fumées diaboliques crachées par des cheminées conditionnées interfaces entre une terre exangue et un ciel silencieux.

    « Ce qui m'a poussé à faire cette oeuvre, c'est le gâchis qu'on a fait de tout. C'est cette civilisation de masse où bientôt l'individu n'existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. C'est aussi la stupéfiante indifférence des gens sauf de certains jeunes plus lucides »

    Voila le remède, quelques lucidités à la barre afin de garder un cap d'espérance.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    131 abonnés 676 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2017
    Ça y est, je peux le dire maintenant, le cinéma de Robert Bresson m'a enfin complètement conquis. Non pas que je le sous-estimais ou que je l'aie eu en horreur, mais si certains de ses films («Mouchette», «Le Procès de Jeanne d'Arc») m'avaient touché au plus haut point, je gardais une distance respectueuse quoique guère passionnée envers son art. Maintenant je réalise avec «Le Diable Probablement», peut-être même pas l'un de ses tous meilleurs films d'ailleurs, ce qui en fait la force et l'intérêt. Existe-t-il cinéaste plus exigeant et plus seul, sans prédécesseur ni héritier particulier, dans toute l'histoire du cinéma? Alors bien sûr ses adeptes sont nombreux, avec au premier chef Andreï Tarkovski dont Bresson était le cinéaste préféré. Mais personne n'a jamais poursuivi dans cette voie si particulière, cette façon de faire qui n'appartient qu'à lui. Donner au 7e art ses lettres de noblesse en lui conférant une pureté absolue, en cette idée repose tout le cinéma de Bresson : comment employer le cinématographe sans faire du « théâtre filmé » ou de la « littérature filmée », comment l'expurger de toutes ses scories, de la fausseté du jeu dramatique... L'une de ses réponses a été le refus d'un jeu de la part de ses acteurs, ou plutôt "modèles", et ce qui à première vue constitue le principal défaut de son art se révèle à la longue l'un de ses points forts. Car Bresson frappe directement au coeur, ses longs métrages ne s'embarrassent pas des convenances mais nous touchent au plus profond de notre être, comme un poète délivrant une vérité insoutenable. Et «Le Diable Probablement» est de ses oeuvres qui nous bouleversent par leur lucidité et leur honnêteté : qu'avons nous fait de notre monde, de notre vie? Plus que jamais ce film est d'actualité, et révèle une fois de plus l'importance que joue l'art dans une époque où la réflexion est quasiment absente dans bien des domaines. Sans compter une fois encore la grâce de la mise en scène dépouillée du cinéaste. À voir impérativement! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    DenbroughX
    DenbroughX

    53 abonnés 314 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 août 2011
    Un film d'un pessimiste ambiant très troublant et inquiétant. Le film s'amuse à instaurer un rythme lent et silencieux tout au long du film, sans doute pour y symbolisé une gravité et un malheur qu'il ne parvient jamais a véritablement expliquer. Tout semble trop survolé, trop baclé pour que le spectateur accroche vraiment à l'histoire et à ses personnages, tous plus anarchistes l'un des autres. Dommage, car le film avait une réél ambition et offrait quelques plans et idée de mise en scène très interessante, ainsi qu'un sujet des plus passionnants et intriguants. Seulement, le film nous intrigue, mais pas par sa profondeur de scénario ni par ses dialogues, qui se veulent révolutionnaires et d'une inqualilfiable dépressions, mais qui ne sont qu'au final plutôt fade et instaure un faux rythme, dans lequel l'ennui nous prend bien assez tôt. Une oeuvre fustrante donc, qui avait des ambitions et des thèmes sans doute trop importants et trop grand pour le réalisateur, qui passe à coté et qui pourtant s'appelle Robert Bresson. On aurait pu croire à du Bergman pour la reflexion auquelle s'adonne le film, évoquant le plus fréquement la déchéance d'un monde, le chaos, la violence, la pollution, la religion, la folie, la mort.. Mais malgré la volonté et le savoir-faire de Bresson, son film passe à coté par fautes de nombreuses invraisemblances et incompréhensions.
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