Robert Bresson s'attaque au capitalisme qui aliène l'individu plus qu'il ne le libère, qui détruit la planète sans que personne ne s'en inquiète. Le poids du discours peut être lourd, mais c'est dans ces plans centrés entre autres sur la disparition des phoques et la pollution causée par les centrales nucléaires que le film trouve sa pleine puissance, froide et limpide ; en revanche, "Le diable probablement" peine à incarner ses personnages, notamment Charles, dont le trajet suicidaire manque de consistance. Il est en effet aisé de ne pas expliquer concrètement, en détail, ce qui peut amener un jeune homme à se suicider, si ce n'est d'évoquer un mal-être général lié à une société malade qui n'offre rien. C'est dans ce choix de ne pas représenter une altérité à ces jeunes anarchistes que Bresson échoue en partie à sonder le malaise d'une génération sans avenir ; le cinéaste se repose sur sa mise en scène rôdée (montage homogène et sec, voix blanche des acteurs) pour évoquer la vacuité de ces vies, mais ces qualités formelles – qui suscitent presque à elles seules l'intérêt – ne suffisent pas à élever ce film au rang de manifeste politique.
Dans Le diablement probablement, Robert Bresson met en scène un casting composé de jeunes acteurs non professionnels. Il n’y a là aucune composition puisque la jeune troupe est très contemporaine à ce film réalisé en 1976. Sur fond de crise économique s’abattant sur une jeune génération sans repère et sans guide, le propos porté est indéniablement politique et à tendance écologiste. Si l’épilogue du Diable probablement est radical, mais attendu suite à la révélation de quelques coupures de presse dès le début du film, le propos politique tenu s’avère, quarante ans plus tard, convenu mais toujours d’actualité.
Curieusement, un des premiers films français à témoigner de la naissance de la conscience écologique. Par ailleurs, une merveille sur le désenchantement de la jeunesse catholique post-Vatican II
Le nombrilisme affolé, où lon depasse le centre de Paris pour n apercevoir qu'une campagne misérable. Cest sympathique, la fin est annoncée dès le debut. Beaucoup de librairies et de bavardages qui finissent même par lasser le réalisateur qui abat son comédien avant de lui avoir laissé terminer sa phrase. Pour ce beau geste une étoile.