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Pascal
159 abonnés
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4,5
Publiée le 27 septembre 2024
Prix d' interprétation féminine ( Cannes 1957) et Oscar du meilleur film étranger (1958), " les nuits de Cabiria", même s'il ne figure pas parmi les trois ou quatre titres que je préfère de Fellini, est sans nul doute un des titres majeurs de son auteur.
Interprété par l'épouse du cinéaste ( G.Massina formidable) les dialogues furent eux écrits par Pasolini, que Fellini avait sollicité en raison de la connaissance qu'il avait des milieux interlopes.
Le scénario est construit simplement : il s'agit de nous faire connaître par petites touches le caractère de Cabiria ( prostituée romantique), de susciter en nous un attachement au personnage, avant d'entrer dans le vif du sujet pendant la dernière demi-heure.
Au travers des déambulations de son personnage principal, "les nuits de Cabiria" nous propose finalement une réflexion sur les déterminismes sociaux et affectifs.
L'amour sera pour la solitaire Cabiria une conquête désespérée, tragique et interdite.
On peut noter que Fellini a beaucoup évoqué tout au long de sa filmographie la profession de Cabiria, s'en est longuement expliqué avec tendresse dans ses mémoires.
C'est mon film préféré de Fellini, avec le trop méconnu Il bidone (et son immense interprète Broderick Crawford). La première heure a vieilli même si on la suit sans déplaisir. Puis vient une sublime scène de music-hall, et comme aurait pu dire Borges, on comprend tout ce que Fellini doit à Woody Allen. Le dernier quart d'heure est absolument scotchant, terrible, rattrapé in extremis par un petit sourire inoubliable de Giulietta.
Une oeuvre très vieillissante avec des longueurs et peu de rythme. Après, certes, reste l'excellent jeux de Masina et le côté critique de la fourberie et de la bassesse de l'être humain, même si cela ne changera pas grand chose.
Cabiria, une jeune prostitué vivant dans un taudis italien des années 50 est entouré d'une galerie de personnage fort en contraste qui, chacun à leur manière, essaye de survivre en veillant les un sur les autres. Cabiria est un peu à part avec sa personnalité de feu, bien qu'un peu nigaude au premier abord, c'est avant tout une véritable femme libéré avant l'heure, pour le meilleur et pour le pire. Très attachante dès les premiers instants, on sent bien chez elle, à l'image de l'ouverture du film, que la jeune femme ne sait pas faire les choses à moitié. Cherchant avant tout à s'extraire de la misère par tout les moyens possible, elle joue de sa grande gueule mais ne ce contrôle plus quand il s'agit d'amour. C'est précisément sur ce point que Cabiria vient nous surprendre et alors qu'elle est de tout les combats pour arriver à ces fins, c'est avant tout, une grande romantique. Aveuglé par la poursuite de son idéal, la jeune femme ne fait tout simplement pas le poids.
Si les nuits de Cabiria reste léger comme son personnage tout en étant un poignant témoignage de son époque, cette petite perle en dit long sur notre société. Car le film à beau ce dérouler il à un demie siècle on se surprend à constater que rien n'a vraiment changé. Le petit théâtre de cette vie miséreuse, présenté ici comme une balade fugace aborde l'innocence sous toutes ces formes et révèle des personnages insoupçonnés qui, comme des petits trésors, sont bien souvent là ou elle ne s'y attend pas. Fellini nous décortique au passage un rapport homme/femme particulièrement malmené dans cette lutte des classes où la séquence d'hypnose restera gravé dans vos mémoires, à l'image de son final : magistral.
Excellent film qui ne peut que rappeler La Strada, pour ceux qui l'ont vu bien sûr ! Même réalisateur, même actrice principale, même mélange de désespoir et d'instinct de vie. Ou plutôt de survie, tant la noirceur est forte. Dans Les nuits de Cabiria, les scènes illustrant les conditions de vie épouvantables du sous-prolétariat romain abondent. Dans ce grand cloaque, une prostituée naïve et volontaire, Cabiria donc, tente d'émerger à sa manière, c'est-à-dire par à-coups, sans stratégie, en profitant des opportunités qui s'offrent à elle. Giuletta Masina excelle une fois de plus dans ce rôle de femme fragile, sensible, qui joue la blasée mais n'a renoncé à aucun de ses rêves. Le scénario du film ne lui épargne aucune épreuve et lui permet ainsi de montrer son grand talent d'actrice. spoiler: La fin, poignante, nous dit que la vie est plus forte que tout. Et il en faut, du courage, à Cabiria, pour se relever...
Réalisé en 1957, Les nuits de Cabiria est l’ultime film de Fellini encore marqué par les codes du néoréalisme, qu’il abandonnera définitivement trois ans plus tard pour le faste et la densité narrative de La dolce vita. Dans cette balade qui oscille entre drame et comédie, la fascination de Fellini pour le music-hall, la fête, le cirque et le foisonnement des personnages commence cependant à se faire ressentir. Porté par l’incroyable et chaplinesque Giulietta Masina, qui fut la femme du cinéaste de 1943 à sa mort, Les nuits de Cabiria est le portrait d’une prostituée peu épargnée par la méchanceté et la bassesse des hommes qu’elle fréquente, mais qui garde malgré tout une foi naïve et contagieuse en la vie. Sa silhouette de clown triste, qui erre dans les rues de Rome, est aussi l’occasion de dresser le portrait de la capitale italienne de la nuit et des quartiers populaires dans les années 50. Magistralement mis en scène, ce film dégage une douce mélancolie et une belle tristesse qui semblent résumer à elles seules toute l’ambivalence de l’existence.
Cinématographiquement c'est très bien. Belle photo, mise en scène délicate et interprétation de Giuletta Massina au top de sa carrière. Elle est juste rayonnante et fragile à la fois, belle et laide, forte et faible, attachante et agaçante. Bref elle est parfaite. Par contre ce qui me gêne dans ce film c'est le traitement que Fellini fait ici des prostituées. Qu'il filme avec légèreté et qu'il montre des femmes heureuses et assumées en évitant toute scène de leur réalité macabre et sordide. C'est l'époque sans doute qui veut cela mais en regardant ce film en 2021, ça paraît bien désuet et pour du neo-realisme bien faux...
Un magnifique portrait en quelques tableaux d’une humble et simple prostituée, personnage inoubliable magistralement interprété par Giulietta Masina, aux multiples accents chaplinesques. Tout en relevant de la veine du néoréalisme Italien, le film est imprégné de la marque personnelle du maestro Fellini. Ce conte cruel, pathétique et émouvant n’est pas tendre avec la gent masculine, ni avec la religion catholique, dont un pèlerinage est montré comme une fabrique d’illusions et de faux espoirs, comparable au spectacle d’illusionniste auquel participe Cabiria peu après. On peut d’ailleurs s’étonner que le film ait été primé par l’Office Catholique du cinéma, même si sur le fond, son esprit est proche des valeurs fondamentales du Christianisme. Quand la boucle est bouclée, entre les deux immenses déceptions de l’héroïne, l’inoubliable dernière scène nous la montre touchée par la grâce, non divine, mais éminemment humaine, et, dans le plus total dénuement, par la résurgence de l’amour de la vie et de l’espoir.
D’où vient cette impression que Le notti di Cabiria s’écoule divinement sans que les coupes, pourtant brutales, agençant les séquences ne viennent interrompre le spectacle d’une renaissance à la vie teintée de noirceur et de mélancolie ? Federico Fellini compose un conte moderne en partant du plus vieux métier du monde, qu’il saisit dans son langage si particulier – aidé en cela par Pier Paolo Pasolini – dont le franc-parler dénude la crudité de la réalité autant qu’il rejoue les clichés inhérents à l’amour, à la réussite et à la rédemption qui définissent la société italienne. Aussi le personnage de Cabiria est-il tiraillé entre sa gouaille démystificatrice et sa foi en une romance placée sous le signe du rachat des fautes, trouvant ainsi une densité et une authenticité remarquables. Ce que capte Fellini, ce sont des tranches de vie qui partent de la réalité triviale pour peu à peu s’affranchir de leur ancrage terrestre et s’élever vers la rêverie pure ; en témoigne la séquence-pivot au cours de laquelle notre personnage principal est envoûté par un magicien de foire jusqu’à rencontrer, par fantasmes interposés, son ravisseur. La sublime photographie, que signent Otello Martelli – grand habitué du cinéma de Fellini – et Aldo Tonti, contribue à convertir l’entrelacs du rêve et de la réalité éprouvé par Cabiria en expérience onirique pour un spectateur sous le charme d’un geste artistique et d’une actrice magnifique, Giulietta Masina. La noirceur tonale qu’adopte à terme le long métrage n’est pas sans évoquer les constructions diaboliques des polars de Fritz Lang, ici heureusement rehaussée par un défilé final revigorant qui finit de nous toucher au cœur. Un chef-d’œuvre bouleversant dont la temporalité, encadrée par deux potentielles noyades, semble suspendue et offerte à la poésie.
Premier film de Fellini que j'ai l'occasion de découvrir et bonne première expérience. J'ai trouvé l'actrice très bonne, très touchante. Le scénario est plutôt bon malgré quelque lenteur. Il y à des scènes memorable comme chez l'hypnotiseur ainsi que la scène de fin, tout deux vraiment belle et poétique. En conclusion un bon film, pas transcendant mais j'ai passé un bon moment.
Les Nuits de Cabiria est un film dont les pérépéties ont beaucoup vieilli, mais ou la sensibilité de Fréderico Fellini est intacte. Difficile de ne pas tiquer devant la candeur de Cabiria, qui ne fait pourtant pas un métier des plus simple...En fait, le film est plus perspicace quand il dresse le portrait des hommes que Cabiria rencontre, indécis, toujours à l'endroit ou ils ne voudraient pas être, bonimenteurs. La mise en scène de Fellini est superbe et la photographie l'est tout autant, s'attardant sur les visages d'une vie difficile, mais ou la beauté peut percer à l'image des yeux de Giuletta Maseni, ouverts et pétillants, les même que ceux qu'elle avait dans la Strada, et que son mari de cinéaste avait si bien filmé. Beau plan final, ou malgré les injustices, les coups bas, les espoirs envolés, le spectacle continue.
Portrait d'une prostituée pleine de vie mais candide. Une œuvre tendre et touchante portée par la mise en scène brillante de Fellini, l'interprétation de sa femme, l'attachante et géniale Giulietta Massina et la sublime BO de Nino Rota. Oscar du meilleur film étranger.
Un des défis du jeu d’acteur est d’être capable reproduire le processus de vérité qui nous anime dans la vie. Lorsque l’on assiste à une performance comme celle que nous offre Giuletta Masina, on est ébloui : Incarnée jusque dans le bout des ongles, l’émotion juste, nuancée, touchante et drôle… tout simplement renversante! Et puis quel personnage! Une fille de caractère, que dis-je, un bulldozer avec une âme qui peut devenir à fleur de peau. Un petit bout de femme débrouillarde et fière qui se retrouve toutefois en position de vulnérabilité en s’adonnant à la prostitution. À deux reprises, des hommes ayant réussi à faire battre son cœur, l’abandonnent après lui avoir subtiliser son sac à main contenant le fruit de son labeur. À chaque fois elle se relève de l’humiliation avec la force de continuer et l’espoir que les choses vont changer. Une leçon de résilience… à la sauce fellinienne. Une succession de tableaux où s’entremêlent jupons et soutanes. Bien que Les nuits de Cabiria ne soient pas aussi épicées que celles de La Dolce vita, elles évoquent tout de même les méandres dans lesquelles peuvent nous mener la débauche et toute la supercherie associée au clergé. L’œuvre à l’écran de Fellini s’apparente à celle d’un grand peintre. On observe à l’image et dans le propos une cohérence à travers l’ensemble de sa filmographie. Le grotesque, la dérision, l’outrance, la perversité sont en quelque sorte les couleurs qui définissent sa palette de réalisateur. On les retrouve en demi-teinte à travers Les nuits de Cabiria. Avec un immense bonheur!
Avec le recul, il apparaît clairement que Les nuits de Cabiria est un film de transition dans la filmographie de Fellini. Le film s'inscrit certes dans la veine du néoréalisme, mais il s'échappe du cadre à de multiples reprises: la courte procession, les fidèles à l'Eglise, l'extraordinaire scène dans l'appartement de l'acteur (tournée comme dans un giallo). Les premiers spectateurs des Nuits de Cabiria se sont certainement rendu compte qu'il se passait quelque chose d'important dans le cinéma de Fellini, et en fait dans le cinéma tout court: l'éclosion d'un génie. Et l'exceptionnel La dolce vita allait suivre. Mais il ne faut surtout pas mésestimer Les nuits de Cabiria que l'on peut considérer comme une oeuvre préparatoire, une sorte d'esquisse achevée. Amarcord est déjà dans Les nuits de Cabiria, et maintes scènes (en particulier celles citées plus haut) doivent être considérées comme fondatrices de l'oeuvre fellinienne. Il faut voir et revoir ce film poignant, qui clôt sans doute le courant néoréaliste. (André Bazin: Cabiria voyage au bout du néoréalisme).
Je suis encore néophyte chez Fellini, donc si cela ne vaut pas grand chose de mettre Cabiria sur mon top 1 temporaire, le film confirme que je suis un nouvel adepte de son génie.
Ses réussites techniques n’avaient pas encore réussi à m’embarquer totalement ; c’est maintenant chose faite avec une énième apparition de Giulietta Masina dans le rôle-titre où elle donne une performance absolument hors-normes. Cela l’aidait sûrement que son mari fût aux manettes, mais c’est elle qui sait garder sa force de caractère tout en incarnant une prostituée bien conforme au puritanisme pas seulement cinématographique d’époque ; elle gère seule le compromis entre la crasse franche & la délicatesse de la suggestion.
Même aujourd’hui, cette censure conventionnelle n’entame en rien la richesse des humeurs de l’actrice & son milliard d’expressions à tout moment mises en valeur par un éclairage parfait. Fellini avait de moins en moins besoin de se rassurer : son génie était en train de s’asseoir & De Laurentiis était déjà là. François Périer, l’acteur français qui assure un financement en coproduction, aurait pu figurer seulement pour la forme s’il n’apportait pas grandement au défilé de tableaux continus qui font avancer l’histoire autour de ses protagonistes.
C’est la métaphore que, comme à chaque fois, Fellini m’inspire pour son film entier : l’impression qu’il a écrit l’ambiance comme une transposition du principe originel du cinéma, la simulation du mouvement image par image. Chez lui, les images sont des sensations – juste un peu froides par moments – défilant si vite qu’on oublie de faire attention aux dialogues & aux émotions changeantes.
Il y a des sentiments dans Les nuits de Cabiria, mais ni qualités ni défauts chez qui il préfigure : seulement des vies qui se croisent, peut-être de façon trop ordonnée (les tableaux s’imbriquent avec une joliesse de trop), mais avec tellement de mouvement & d’évolutions simultanées que le film devient naturellement immense.
Une heure cinquante ? J’ai eu l’impression qu’il faisait une demi-heure de plus, qu’il s’agissait de deux heures & demi de hauts & de bas aux encorbellements loquaces se jetant dans une fin très fellinique (on la sent venir de loin & monter longtemps) d’une magie difficilement égalable. Sauf s’il a fait encore mieux après, ce que j’attends de voir avec impatience.