Un tres bon film signé Federico Fellini, un peu dans la lignée de "La Strada", sorti quelques années avant, et mettant également en scène Giulietta Masina dans le rôle principal... Un film d'une grande profondeur et d'une grande noirceur, bercé par un coté poétique magnifique. Un film d'une grande beauté.
Chef d'oeuvre du néoréalisme italien d'après guerre qui dévoile déjà le talent et le génie plastique Fellinien au grand jour. Giuletta Masina est admirable dans un rôle de composition extraordinaire passant par toutes les émotions et livrant une interprétation magique. La fluidité de la narration et du montage donnent un travail final de grande qualité et un moment cinématographique inoubliable.
Peut-être légèrement inférieur à La Strada ou Les Vitelloni, Les Nuits de Cabiria n’en est pas moins un chef-d’oeuvre. Une prostituée au grand cœur est abusée jusqu’à manquer de perdre sa vie (par deux fois dans une répétition cruelle au début et à la fin du film). Giulietta Masina porte une fois de plus sur ses frêles épaules ce film qui expose les noirceurs de l’âme humaine sans complaisance mais qui garde, même au tréfonds du désespoir cette petite lumière de l’espérance et de la foi en l’humanité qui est la constante de l’œuvre de Fellini. La critique sociale est féroce, de même que la charge contre la religion. Les images du pèlerinage hystérique avec le miracle pitoyablement avorté sont particulièrement fortes et rejoignent en contrepoint celles de la scène du music hall (lieu cher à Fellini qui revient en boucle tout au long de ses films) où le prestidigitateur réussit lui aussi à faire croire au miracle à toute une assistance. C’est sans doute la leçon principale de ce film et de toute la première partie de l’œuvre de Fellini : plutôt qu’un foi aveugle et imbécile en des marchants d’illusion, gardez foi en l’être humain, même quand tout semble perdu. En ce sens, Fellini est un grand humaniste, au même titre que Chaplin à qui je l’ai déjà comparé. Et il a comme lui une qualité rare, celle de faire se terminer ses films sur des séquences inoubliables. Le sourire qui revient peu à peu illuminer le visage de Cabiria lorsqu’elle marche au milieu des jeunes gens insouciants, qui la replongent dans la vie alors même qu’elle vient de subir la pire des désillusions, est porteur de tout l’espoir du monde et fait honneur au cinéma.
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4,0
Publiée le 2 avril 2009
Pour relater les dèboires sentimentaux d'une prostituèe au grand coeur, Federico Fellini confie à son èpouse, Giulietta Masina, le rôle d'une prostituèe aussi naïve et dèbonnaire que le personnage qu'elle jouait dans "La strada"! Face à la comèdienne qui a obtenu Prix d'interprètation fèminine au festival de Cannes en 1957, François Pèrier campe un surprenant prètendant! Oscar du meilleur film ètranger, Fellini dèpeint avec cruautè les turpitudes dont l’homme peut être capable, mais aussi avec une certaine tendresse car il montre une certaine croyance en la nature humaine! Du très bon Fellini, entre misèrabilisme et croyance en la bontè de l'être humain, où La Via Veneto, l'un des symboles de Rome des années 50-60 avec une Cabiria qui s'aventure dans ce quartier légendaire et de ce que Fellini définit "La Dolce Vita", reste un joli moment de cinèma...
Horrible et magnifique à la fois. Giulietta Masina a là sans doute son meilleur rôle. Un de mes préférés du Fellini première époque. La fin est bouleversante. Du Grand Art.