Jean Renoir et toute l'équipe du film étaient sûrs du succès de Toni. Jean Renoir écrit notamment à son producteur Pierre Gault dans une lettre du 10 janvier 1935 : "Marcel Pagnol est extrêmement enthousiaste il croit au succès du film (...) J'ai une foi absolue dans la destinée de notre enfant". A quoi Pierre Gault lui répond le 17 janvier : "Je crois que nous pouvons attendre l'épreuve des spectateurs avec confiance". Mais les spectateurs ne suivront pas, malgré une bonne presse. "Les résultats sont navrants" écrit Pierre Gault, "pour les six premiers mois nous arrivons au total de 133 685 spectateurs".
D'abord Fernandel puis Georges Flamant avaient été pressentis pour le rôle de Toni. La personnalité "parisienne" de ce dernier avait même fait envisager à Jean Renoir d'en faire non plus un Italien mais un parisien descendu travailler dans le midi. Mais c'est finalement Charles Blavette qui fut engagé. Dans une lettre à sa mère, le producteur Pierre Gault écrit :"Blavette sera très bien, très profondément émouvant parce qu'il est conduit par Renoir, mais c'est un débutant et Renoir a beaucoup de mal avec lui, mais il en sera d'autant mieux dans le film". En octobre 1934, Jean Renoir déclarait : "Je préfère tourner avec des acteurs intelligents et sensibles mais n'ayant pas encore une très longue carrière dans le cinéma. Ils peuvent éviter la répétition de ces quelques effets éprouvés que des artistes trop classés sont enclins à replacer automatiquement (...) Ils peuvent sans risque pour leur carrière être plus spontanés, moins artificiels, plus près de la vie".
Charles Blavette et Jean Renoir tourneront deux autres films ensemble : La Vie est à nous (1936) et Le Déjeuner sur l'herbe (1959).
"Le sujet du film est tiré d'un fait divers qui s'est récemment passé dans un coin du midi de la France (...) cette région est habitée principalement par des immigrants d'origine latine mi-ouvriers mi-paysans. Chez ces déracinés les passions sont vives et les hommes qui me servirent de modèles pour Toni m'ont semblé traîner derrière eux cette atmosphère lourde, signe du destin fatal des héros de tragédie, voire de chanson populaire."