La scène où Jenny Agutter nage nue dans le lac a été très dure à tourner pour la jeune femme. Afin de la mettre le plus à l'aise possible, le réalisateur demanda à la majorité de l'équipe de s'en aller. Lorsqu'ils revinrent, ils se déshabillèrent tous et allèrent se baigner pour décomplexer l'actrice !
La scène où le jeune aborigène met de la graisse de sanglier sur le dos de Luc Roeg ne devait pas être dans le film. L'acteur avait en fait un coup de soleil et se faisait soigner par le jeune homme. Trouvant que la situation ferait une bonne scène, Nicolas Roeg prit sa caméra et les filma !
A l'origine, La Randonnée avait été classé "R" par la commission de la Motion Picture Association of America, rendant le film interdit aux mineurs de moins de 17 ans à moins qu'ils soient accompagnés d'un adulte. Après que le réalisateur ait fait appel, le film fut classé "PG" (accord parental souhaitable).
Le scénario final ne faisait que 14 pages. Les répliques des acteurs furent majoritairement improvisées.
David Gulpilil ne parlait pas un mot d'anglais au moment du tournage. Il apprit la langue progressivement au contact des acteurs.
Ce film marque le baptême du cinéma pour David Gulpilil. On le retrouvera des années plus tard dans un rôle similaire dans le film Australia de Baz Lhurmann.
Le réalisateur Nicolas Roeg est connu pour posséder un style bien particulier, souvent marqué par une atmosphère étrange et mystérieuse. Il s'est consacré au cinéma après la Seconde Guerre mondiale, et s'illustre tout particulièrement dans les années 1970, avec des films comme Ne vous retournez pas ou encore L'homme qui venait d'ailleurs, drame de science-fiction interprété par David Bowie. Il explique par rapport à l'écriture de ses films : "Il existe des gens très chanceux, qui ont déjà tout le scénario prêt dans leur tête. Ça n’a jamais été mon cas. J’aime le concept du hasard. Dieu rit de ceux qui prévoient tout."
Dans son film, Nicolas Roeg oppose deux extrêmes. Il commence par porter à l'écran notre société moderne, effervescente, où personne ne communique réellement avec l'autre ou la nature. Puis, il plonge un frère et une sœur dans le bush australien hostile et brut. On assiste à un profond choc des cultures, pour finalement arriver à une libération physique et mentale complète de l'héroïne incarnée par la jeune Jenny Agutter. Une manière unique de démontrer, malgré un esthétisme superbe, les travers et paradoxes de notre société contemporaine.