Variety : les secrets du tournage

Fascinée par le cinéma, la réalisatrice Bette Gordon a souhaité aborder la dualité entre voyeurisme et exhibitionnisme inhérente à cet art. Le film se positionne du côté du voyeur mais va à l’encontre des attentes en confiant le rôle à une femme, qui plus est une blonde, figure souvent réduite à un objet de fantasme par le regard masculin.

Quand elle est arrivée à New York dans les années 80, la réalisatrice a voulu explorer les bas-fonds de la ville. Fascinée par le film noir pour « ses personnages féminins à la sexualité intrigante, dangereuse », elle a voulu en bousculer les codes : « Avec Variety, je me suis demandée ce que cela serait de bouleverser les codes du film noir en proposant la femme comme enquêtrice et l’homme comme figure mystérieuse ». Elle précise : « la femme devient le sujet qui regarde. […] En devenant voyeuse, elle n’est plus une énigme à résoudre. »

Variety est un film qui s’interroge sur le regard. Le monde de la pornographie est une manière pour la réalisatrice d’explorer ce thème : « La pornographie substitue le regard au toucher et maintient le désir comme une promesse éternelle mais qui ne trouve jamais satisfaction. J’ai voulu aussi m’adresser à ma propre sexualité sans me censurer, user de l’imaginaire pour explorer le désir. L’héroïne du film exprime les peurs mais aussi les fantasmes d’une génération entière de femmes qui se réconcilie avec son propre plaisir. »