En Norvège, les choeurs font partie intégrante de la tradition. Le réalisateur Knut Erik Jensen rappelle qu"ils sont intimement liés à la période d'occupation par le Danemark, puis par la Suède. C'est à cette époque - le XIXème siècle - que beaucoup des chants patriotiques furent composés par les meilleurs des compositeurs et poètes norvégiens... Ils étaient destinés à des chorales d'hommes, et ils y puisaient le sentiment de cette liberté qui leur manquait alors.(...) Cool and crazy a redonné à ces chorales leur identité et depuis le succès du film, il y a de nouveaux jeunes qui chantent dans les chorales."
S'attaquer à la réalisation d'un documentaire sur un choeur norvégien était un défi pour le moins singulier. Le metteur en scène Knut Erik Jensen explique avoir été touché par ces chanteurs, par le "contraste entre la vie rude qu'ils mènent et cette sensibilité avec laquelle ils interprètent les chants. (...) Ils utilisent la chanson comme une façon d'aller à l'intérieur d'eux-mêmes, comme si, en chantant, ils pénétraient une autre dimension."
Cool and Crazy a séduit de nombreux programmateurs de festivals. En 2001, le documentaire a ainsi été présenté aux festivals de La Rochelle, de Toronto, de Montréal et de Pusan. En 2002, il était également présenté au Festival de Rouen.
Cool and Crazy cartonne au box-office norvégien. Mais le réalisateur Knut Erik Jensen a du faire face au scepticisme de la profession lorsqu'il a annoncé vouloir faire un film sur un choeur norvégien. "Lorsque j'ai entendu le choeur pour la première fois, je me suis dit qu'avec de tels personnages, je pourrais toucher un public plus large sans forcément sacrifier aux canons du documentaire traditionnel. Je voulais prouver à ces producteurs contre lesquels je me bats depuis trente ans qu'il n'est pas si difficile de faire ce qu'ils appellent des "films normaux". Je leur ai dit : "OK. Je vais faire un film sur ce choeur et je peux vous assurer qu'il y aura des gens pour le voir !" Personne ne m'a cru. Et aujourd'hui Cool and crazy est à la sixième place des meilleures entrées de l'histoire du cinéma norvégien."