Connu du grand public pour ses dernières réalisations et surtout grosses productions (" Dr Jivago", " Lawrence d'Arabie", " le pont de la rivière Kwaï"...), le cinéaste Anglais David Lean mis pourtant en scène, bien avant, des films formidables.
C'est le cas de ce " brève rencontre " sorti à la fin de la seconde guerre mondiale, qui est une réussite majeure du septième art .
Très voisin dans son propos de " la dame au petit chien" de Pouchkine, il s'agit de l'histoire d'un homme et d'une femme marié chacun de leur côté et qui tombent follement amoureux .
Ils vivent dans leur couple un bonheur terne sans doute sans avoir jamais connu la passion amoureuse lorsque celle-ci les rencontre sur son chemin.
Leur amour est impossible, ils le savent et la réalité reprend ses droits. Le film est exceptionnel et séduira au plus haut point le cinéaste américain Samuel Fuller qui fera le voyage en Angleterre pour essayer de monter un film semblable. Le projet ne verra pas le jour.
Le rôle de Noël Coward auteur de la pièce dont est tirée " brève rencontre" est de première importance dans le résultat final de ce film sublime et d'une totale réussite.
Attention, chef-d'œuvre ! - Au départ, une excellente pièce de théâtre - d'où sont tirés un excellent scénario, et des dialogues de qualité. Acteurs, photographie… aucun ingrédient ne manque. Cinq étoiles sans hésiter.
C'est une histoire banale d'amour sur des gens banales qui rentrent du travail pour se rendre à leur foyer. Et pourtant on est pris d'émotion par cette histoire tant les acteurs sont excellents et les dialogues extrêmements bien écrits. De plus le jeu de lumière et d'ombre rend certaines séquences d'une beauté plastique emouvante. Beau film d'amour.
Intéressant exercice tourné en pleine deuxième guerre mondiale par celui qui nous régalera une quinzaine d'années plus tard dans les sables du Moyen-Orient ou les steppes de la Russie. Peu de moyens, des trains à vapeur en arrière plan de cette adaptation d'une pièce de théâtre. Le noir et blanc sied parfaitement à cette rencontre imprévue au futur impossible. La mise en scène de qualité s'appuie sur la musique de Rachmaninov pour crédibiliser ce qui n'arrive qu'au cinéma… Quoique à bien y réfléchir… A la fin, on se dit que bientôt les voitures remplaceront les trains sur la route de Madison! TV vo - juillet 2021
On se plaît à suivre cette histoire d’adultère racontée, en flashback, par la pensée d’une femme à l’encontre son mari comme pour en minimiser l’acte, s’en déculpabiliser ou s’en justifier. C’est joliment mis en scène et prouve qu’avant les consécrations à venir, David Lean en avait déjà sous le pied, « Brève Rencontre » se retrouvant systématiquement bien classé dans des listes célébrant le cinéma britannique.
Adapté d’une pièce de théâtre, cette histoire d’amour platonique et impossible entre un homme et une femme mariés est un mélodrame filmé sous tension et devenu un classique. David Lean, que l’on connait par ses grands films épiques (« Lawrence d’Arabie » ou « Docteur Jivago » ou « Le pont de la rivière Kwaï »), réalise ici un petit bijou intimiste qui fera de lui un réalisateur en vue et qui lui permettra de remporter le Grand Prix lors du premier festival de Cannes. Le sujet du film est l’adultère, et en 1945, il fut interdit dans quelques pays car il battait en brèche les valeurs de l’époque et était perçu comme un encouragement à l’infidélité conjugale. Le possible adultère est représenté de manière très ordinaire et bien crédible ; et c’est en fait à porter au crédit de David Lean. Le film fonctionne avec des flashbacks sous forme de confession imaginaire de l’héroïne à son mari. Elle vient de se séparer de cet homme dont elle est tombée amoureuse et ses pensées les plus intimes nous seront dévoilées en voix off mais aussi lors des moments phares du couple. Dès le début du film on connait la fin de cette histoire impossible conduisant à leur séparation. Tout le film est construit sur ce qui a conduit à la séparation et mets bien en avant le poids de la moralité et des apparences qui ne laissent aucune issue au couple naissant. Tourné comme un film noir jusque dans les clairs obscurs, le couple est très attachant par la pureté discrète de leurs sentiments sincères. Sobriété, concision et interprétation sans faille sont les éléments qui en font une référence du genre et qui explique que près de 80 ans après sa sortie, cette histoire continue de nous émouvoir. Perle du cinéma à découvrir impérativement. tout-un-cinema.blogspot.com
David Lean est très connu pour ses superproductions ; avec ce film, il montre son talent pour l’intime (que l’on retrouvera il est vrai dans certains moments des superproductions précitées). « Brève rencontre » est l’adaptation d’une pièce de théâtre : les dialogues y sont prépondérants, et l’action se déroule dans un nombre limité de lieux clos (avec une importance particulière donnée à la gare, lieu symbolique de croisements devenant des rencontres et de départs pouvant être des séparations). Le réalisateur en fait un modèle de film, tant par sa construction (la même scène vue deux fois sous deux angles différents, en début et fin de film) que par sa mise en scène, délicate et pleine d’empathie. Ce beau mélodrame romantique, dont le thème sera plus tard celui du film d’Eastwood « Sur la route Madison », se conclut par une magnifique dernière scène pleine de retenue, au dialogue à double sens.
Quelques critiques relèvent à juste titre la sobriété de la mise en scène et j’ai pu lire que, pour certains, le traitement de Lean était un peu trop académique. Pas de révolution du point de vue de la mise en scène, c’est vrai. Mais cette simplicité apparente sert, je trouve, parfaitement le film – ainsi que le jeu délicat des acteurs. Sans effets ou artifices, la mise en scène laisse tout l’espace au spectateur pour se reconnaître dans cette histoire. Car ce qui touche ici, ce n’est peut-être pas tant la rencontre elle-même que l’idée qu’on se fait de celle-ci. Qui n’a pas désiré, n’a pas rêvé d’une telle rencontre, même brève ? David Lean met des images et des mots sur un film déjà réalisé mille fois dans notre esprit.
Jolie peinture d'une passion impossible qui se nourrit de moments volés, ce film de David Lean est un drame amoureux brillant, tout entier centré sur ses deux tourtereaux errant dans un monde qui les indiffère et qui ne soucie guère d'eux. Tout le film est comme une bulle hors du temps et de l'espace, faisant se succéder ces brefs moments de magie avec un talent certain, même si, les années passant, le style du film paraît en complet décalage avec notre triste époque.
Le film est franchement étonnant. Il est assez commun et consensuel dans sa forme. Mais apporte avec tellement d'intelligence son histoire qu'il y a une véritable émotion qui né dans la poésie de la nouvelle. Je dis nouvelle car tout est porté comme une nouvelle de Tchekhov, l'histoire dans l'histoire et des espèces de métaphore qui sans être perçue comme telle conserve une poésie juste. De ce qui est de l'ambiance elle est très juste avec beaucoup de détails qui apporte beaucoup de crédit à ce qui nous est présenté.
Rien de très originale dans cet histoire d'amour impossible entre une femme marié et un medecin célibataire. La réalisation est bonnne avec une très belle photo. Heuresement que le film dur seulement 1 H 30 car plus aurait été préjudiciable à la qualité du film. Loin d'etre le meilleurs DAVID LEAN...qui allait plus tard devenir un spécialiste des film a grand spectacle.
Une histoire d’amour d’une belle sensibilité où pour une fois les protagonistes ne se limitent pas à leurs seules pulsions animales. Mise en scène sans faille, narration et montage impeccables, choix et direction d’acteurs parfaitement maîtrisés… et quand en plus tout cela baigne dans le concerto pour piano n°2 de Rachmaninoff, que peut-on demander de plus ?
Nul besoin de dramaturgie appuyée (malgré quelques tentations) ni d'un scénario alambiqué pour illustrer avec délicatesse les effets du sentiment amoureux, mais l'habileté de la construction (a)chronologique, un couple banalement singulier (le choix d'acteurs non starisés offrant une identification plus profonde) soumis aux désordres d'un douloureux hasard et la voix off d'un récit d'aveu fantasmé pour aboutir à une fin magistrale. Poignant.