De la plus simple des façon, David Lean réalise un film à la fois intense et nostalgique. Avec "Brève rencontre", tout est parfait, tout d'abord dans la durée du film ... un film court pour une histoire éphémère, cela semble logique, mais encore plus au fil du long-métrage, cela montre le peu de temps de cette romance, que tout était précipité, sans calcul et sans avenir.
Un grand film, certainement, mais "Brève rencontre" c'est avant tout un couple incroyablement beau mis scène part un cinéaste talentueux. Trevor Howard est tout simplement génial, d'une simplicité et d'une justesse impeccable quand à Celia Johnson, elle éblouie le film, sa présence est incontournable, tantôt elle nous fait sourire, tantôt elle nous sensibilise au plus profond de nous, et signe une très belle performance d'actrice, tenant ici l'un des plus beau rôle que j'ai vu jusqu'à présent. Cet amour est simple, authentique, et c'est justement ça qui en fait de ce film, un film touchant. La naissance de cet idylle est magnifique, sa crève l'écran, sa transpire la gaieté, l'envie de tout oublié, tout mettre de côté pour vivre un grand amour, mais ce qui aurait semblé presque logique aujourd'hui, ou plutôt compréhensible dans les moeurs de l'était pas en 1946 ... période où l'adultère était très mal perçu, sans parlé de la Femme en général vis-à-vis des hommes.
Mais tout ne réside pas que dans une histoire d'amour, car "Brève rencontre" possède bien d'autre qualité, comme la photographie signé Robert Krasker avec de somptueux clair/obscur. L'ambiance de tous ces endroit, qui devienne aussi bien habituel pour le couple que pour le spectateur, le quai de gare bien sûre, mais également le bar ou encore le pont au dessus de la rivière, scène superbe d'ailleurs. Puis rien ne serais aussi beau sans la sublime musique de Rachmaninov, apportant encore plus d'émotion et de sentiment.
En somme, David Lean signe une oeuvre doté d'une grande intensité, enivré, puissante, montrant un amour beau et cruel. "Brève rencontre" rappelle aussi étrangement, "In the mood for love" de Wong Kar-Waï. Bref, le réalisateur britannique offre en 1945 un chef d'oeuvre au cinéma, une ode à l'amour, un poème superbe, défiant l'époque dans un univers s'adressant à la monotonie. Finalement, "Brève rencontre" est un conte amer. Magnifique.