Ce film est le premier long métrage d' Augustin Burger. Ayant vécu toute son enfance et son adolescence entre l'Algérie, Ajaccio et Marseille, on comprend pourquoi il le consacre à la lutte du FLN (dans les années cinquantes, cette organisation terroriste s'était donné pour mission de débarrasser le sol algérien de la présence coloniale française).
Le film est adapté d'une histoire vraie que Jeanne, le personnage principal, aurait raconté au réalisateur en personne. Mais il y a longtemps... Il a donc fallut broder au niveau des détails mais sans trahir Jeanne. Le réalisateur s'est donc servit de cette histoire comme d'une trame originelle sur laquelle il aurait brodé le romanesque. "J'ai envie de faire un film où l'Histoire, la Politique, ne serait plus seulement une toile de fond, mais un élément actif du récit, une nourriture pour la fiction, un carburant propre à mettre en mouvement les personnages... Un film "romanesque" aussi, qui donne libre cous au plaisir de conter, libre jubilation du coeur et des sens."
"J'ai délibérément opté pour le récit romanesque, aux accents parfois mélodramatiques, en m'inspirant à la fois des films de Douglas Sirk et de Kenji Mizoguchi , explique Augustin Burger. Jeanne, ainsi, doit beaucoup aux héroïne de Mizoguchi, ces femmes meurtries mais dont la ténacité amoureuse heurte sans cesse le monde grossier et cruel que les hommes ont inventé afin de les avilir. Sirk, enfin, dont Fassbinder écrivait, à propos d'un de ses plus beaux films, Le Temps d'aimer et le temps de mourir, (...)là où se trouve la mort, les bombes, le froid et les larmes, là peut se développer l'amour(...)."