Bonjour les franchouillards aigris!
J'ai lu de nombreuses critiques négatives sur ce film. Moi, je l'ai trouvé très bon, mais il faut croire que la distance culturelle USA-France est trop grande pour qu'il soit compris ! Et puis le film n'a jamais prétendu être classé art et essai, vous le saviez avant d'y aller.
Incohérences de scénario? Il n'y a que deux rebondissements, contre sept en moyenne dans un épisode de sitcom... Qui est fatigué?
Dialogues creux? Non, là encore, c'est l'habitude américaine de l'allusion. Celui qui a relevé toutes les blagues sur la filmographie de Sean Connery a déjà une bonne culture cinématographique, sans parler des allusions aux romans.
Les personnages sont des héros de romans anglo-saxons (à part le capitaine Némo) et cela permet de s'exprimer dans un champ culturel commun à beaucoup de gens (anglo-saxons). Chez nous, on aurait eu les héros de Germinal, Notre-Dame de Paris, l'Espoir, la Vie sexuelle de Catherine M., etc. Les romans ne sont pas trahis, les personnages sont simplement revisités, pour qu'ils puissent s'offrir une existence nouvelle. Cela se fait aussi beaucoup en littérature de genre anglo-saxonne.
Anachronismes? Non, uchronie! (c'est un vieux courant de la SF anglo-saxonne, et cela permet de réunir les personnages et les techniques d'époques différentes).
Le symbolisme lourdingue? Pas tant que ça si l'on veut s'adresser à des adolescents qui ne savent pas ce que c'est. Les effets spéciaux faciles s'expliquent par la même raison, mais l'argument est ici commercial, je vous l'accorde.
Quand à la morale, s'affronter soi-même, devenir qui on est et non rester réduit à ce qu'on fait (c'est le sens des échantillons...), c'est tout à fait actuel. Le capitaine Némo n'a pas de double, puisqu'il est le catalyseur de la croissance psychologique de tout ce petit monde de super-héros, et pourtant il vénère la mort : la mort-à-soi, pour les amateurs de psychanalyse de café du commerce.
Voilà, j'espère ne pas avoir froissé trop de monde, tout cela est dit sans méchanceté (débattons!). Et puis, aussi étonnant que cela puisse paraître, les américains ont une culture, eux aussi!
Cheers!