Ah ! si j'étais riche : les secrets du tournage

Ah ! Si j'étais riche tend à montrer que ceux qui gagnent au Loto ne sont pas forcément les plus heureux au monde. Si Gérard Bitton affirme que "le Loto a remplacé la lutte des classes" et qu'il s'apparente à "un fantasme collectif", Michel Munz est plus nuancé et déclare que "c'est très dangereux d'être un gagnant. Je ne crois pas que les gens sachent tout de suite quoi faire de beaucoup d'argent. Le problème est souvent celui de la culpabilité : il y a des gens qui dépriment quand ils gagnent."

Le producteur français Charles Gassot a immédiatement été séduit par le scénario de Ah ! Si j'étais riche. Il avoue ainsi avoir plus particulièrement apprécié "la fragilité et la nuance, contrepoids essentiels de la comédie. Ah! Si j'étais riche est une histoire bien ficelée mais avec de la tendresse et du sentiment."

Une partie de Ah ! Si j'étais riche a été tournée dans le petit salon de La Française des Jeux, endroit dans lequel sont accueillis les gagnants du Loto. "Le salon est équipé d'un téléphone pour prévenir le Samu en cas de malaise", se souvient le réalisateur Michel Munz. "La Française prévoit un soutien psychologique pour les gagnants, mais également pour les employés, car il n'est pas facile de remettre des millions toutes les semaines quand on gagne deux mille euros par mois. D'autant qu'ils doivent se transformer en soutiens, confidents, nounous, garde fous."

Outre le fait d'avoir co-réalisé Ah ! Si j'étais riche en compagnie de Gérard Bitton, Michel Munz a également signé la musique du film, qu'il a voulu proche de celle des comédies italiennes. "C'est mon premier métier, je suis musicien au départ.(...) La musique est venue très tôt. Nous voulions renouer avec la comédie italienne et c'est dans ce sens que j'ai travaillé. Nous adorons ce cinéma-là, mélange d'humour et de pathétique."

Le producteur Charles Gassot se montre admiratif sur la manière dont Michel Munz et Gérard Bitton ont su s'accomoder des risques d'une mise en scène à deux. L'un tournait pendant que l'autre regardait sur le combo et inversement", se souvient-il. "Le soir, ils discutaient de ce qu'ils avaient fait. Je n'avais jamais vu ça... Bien sûr, en tant que producteur, on peut se poser des questions : "Vont-ils péter les plombs, s'engueuler ?". Eh bien non, jamais. Tous les deux se sont bien trouvés : ils sont très pudiques, très respectueux des autres. C'était la première fois de ma vie que je voyais deux metteurs en scène serrer la main des figurants dans un restaurant. Ils sont attentifs aux moindres détails. Et s'ils ont vraiment pris leur place dans cet univers du cinéma où le public devient de plus en plus exigeant, c'est parce que justement, ils le respectent."