Avec Le Temps du loup, Michael Haneke a réalisé un huis-clos qui ne se rattache ni à une époque, ni à un lieu précis, et qui, dans une atmosphère de fin du monde, a pour volonté de poser quelques questions fondamentales. "Quelle est l'épaisseur de notre vernis de civilisation ? Jusqu'où nos " valeurs éternelles " tiendraient-elles le coup ? Comment nous comporterions-nous les uns avec les autres en pareil cas ?... Voilà ce que j'ai essayé d'aborder dans le film, explique le réalisateur, je voulais faire un film débarrassé des aspects spectaculaires du genre "film catastrophe"".
Pour Le Temps du loup, Isabelle Huppert a retrouvé le réalisateur Michael Haneke avec qui elle avait tourné en 2000 La Pianiste, film pour lequel la comédienne avait d'ailleurs remporté le Prix d'Interprétation féminine au Festival de Cannes. Pour Isabelle Huppert, le cinéaste "porte un regard à la fois pessimiste et ouvert". L'actrice a précisé qu'ils avaient tourné dans "un endroit assez particulier, un no man's land", qu'elle a comparé à un "bunker" où, chaque jour, les figurants slovaques arrivaient en bus de Bratislava.
Pour donner au Temps du loup son atmosphère de "fin du monde", Michael Haneke a travaillé avec son chef opérateur Jürgen Jürges sur des éclairages très précis, plongeant les comédiens et le spectateur dans une quasi-obscurité pendant une grande partie du film. Ce qui devait être un film de science-fiction futuriste "est devenu plus actuel après les attentats du 11 septembre", souligne Michael Haneke.
Le titre du Temps du loup est tiré du Codex Regius, le plus ancien poème germanique, et plus précisément du "Chant de la Voyante", qui décrit le temps précédant "Ragnarök", la fin du monde.
Le Temps du loup a été présenté hors-compétition au 56e Festival International du Film de Cannes. Patrice Chéreau qui joue pour l'occasion sous la direction de Michael Haneke était président de cette édition 2003.