Peter Watkins est un petit malin qui fait très bien ce qu'il dénonce : la manipulation. "Punishment Park" est sorti en 1971 dans des circonstances assez spéciales Outre-Atlantique, c'est-à-dire dans une seule salle et durant quatre jours seulement. La raison ? Ce violent pamphlet soixante-huitard est une jolie compilation de tous les discours anti-Américains observables aux quatre coins du globe et encore très visibles actuellement, tout simplement. Amusant de la part de l'un de ses propres citoyens et plutôt alléchant non ? Pas tellement en fait. Dès le début, le réalisateur pose les bases d'une situation complètement absurde, se complaisant dans une prétention ahurissante, croyant adopter une position visionnaire mais en réalité complètement erronée. La preuve, même les épisodes de Guantanamo et autres Abou Grahib n'ont pas atteint ces sommets de ridicule. Le problème, c'est que lorsque l'on est un tant soi peu contestataire, il faut garder un minimum les pieds sur terre, la tête froide, auquel cas on peut très vite s'emporter dans des excès de mégalomanie et faire preuve d'un sectarisme tout à fait détestable. Vous ne me croyez pas ? Vous en avez ici un exemple criant. A vouloir sans cesse jouer la contre-information, le réalisateur se perd dans la désinformation, la caricature et le non-sens. Lui qui argue du début à la fin que ses compatriotes ont un voile devant les yeux et qu'ils ne pensent pas, ne lui serait-il jamais venu à l'esprit que d'adopter des positions aussi bornées dans l'autre sens n'est pas synonyme de progrès, simplement de contestation floue car vide. En gros, c'est un peu du "on sait pas ce qu'on veut, mais on sait ce qu'on veut pas". Ouais, c'est ça, t'as raison et ton flower power t'en fais quoi ? Le monde c'est pas les Teletubbies non plus ! Retourne faire tes manifs sans savoir ce que tu contestes et reviens-nous voir quand t'auras un peu grandi. Pas totalement infondé mais développé de façon tellement débile... Pour rebelles boutonneux .