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Slimfast
3 abonnés
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3,5
Publiée le 15 octobre 2024
On parle beaucoup des cinéastes frères moins des pères et fils. Le film de Maurice Tourneur père de Jacques donc, lui même cinéaste d’exception, s’ouvre dans un hôtel sur un site alpin où quelques clients auraient suffi mais où les auteurs - scénariste Paul le Chanois - en ont mis beaucoup plus. Tourneur prend dès la première scène du film un tel plaisir à raconter cette histoire qu’il emporte l’adhésion du spectateur : porte d’entrée qui s’ouvre toute seule, panne d’électricité, angoisse du narrateur qui tient en haleine les convives ; l’apparence banale du petit homme en noir qui le ferait passer pour un huissier ; personnage du peintre halluciné interprété par Pierre Fresnay, esprit fort qui ne croit ni à dieu ni au diable mais qui est conduit par une succession de phénomènes inexplicables, à la cohérence et la logique douteuse, à reconnaître qu’il a été ensorcelé : « Personne ne peut plus rien pour moi », ce que confirme la voyante à qui il tend la paume etc… Le cinéma selon Maurice Tourneur devait faire appel à toutes les ressources de l’imagination. Il refusait la tyrannie de l’action d’où sa profession de foi : « Il y a autant de drame dans un regard que dans l’incendie d’une ville. Un conflit mental est supérieur à un conflit physique ». Tout à la fois plasticien, il l’apparait dans la séquence du banquet des sept masques : illuminés par en dessous, ils évoquent à tour de rôle leur pacte faustien dans un jeu d’ombres portées par un cyclorama.
Sur l'éternel thème de la possession diabolique, Maurice Tourneur met en scène un film de grande qualité, comme il en est sorti une certain nombre de l'Occupation et de la compagnie allemande Continental en particulier. La densité du scénario et les qualités expressionnistes de la réalisation garantissent à ce sujet fantastique une vraie dimension surnaturelle. Un artiste peintre inconnu et sans doute médiocre vend son âme contre le succès et une illusoire jouissance terrestre, et l'histoire raconte sa lutte inégale que le diable -petit bonhomme malicieux- lui impose selon les termes d'un contrat que Pierre Fresnay désespère de résilier. Le thème n'est pas nouveau, qui oppose la réussite sociale à la nécessité d'être soi-même; mais de l'atmosphère inquiétante et parfois ironique du film et des péripéties imaginées par le scénario, portées par le mythe diabolique, s'ébauche un récit intéressant et divertissant. Tourneur signe ici un de ses meilleurs films, et d'une certaine façon un exercice de style inhabituel pour le cinéma français, encore rehaussé par l'excellence de l'interprétation.
Nouvelle variation autour du mythe faustien, ce drame de l'avidité de réussite et d'amour démarre plaisamment avec cette narration en analepse auprès des clients d'un hôtel retiré auxquels les spectateurs sont invités à s'identifier. Dynamique, le récit bénéficie de la justesse de l'analyse psychologique, d'une représentation intelligente du diable et du mélange générique entre fantastique et cheminement intérieur. Cependant certains dialogues, certaines interprétations, certains effets de mise en scène marquent l'âge de cette réalisation tandis que le scénario classique opte pour un biais original voire déconcertant en sa dernière partie. Globalement agréable par son cynisme et sa fausse légèreté.
Ce film tourné sous l'occupation allemande a une grande valeur artistique et historique. Le film produit et tourné en France à la demande du régime nazi devait mettre en scène la médiocrité et la petitesse des français. C'était du moins l'objectif de Goebbels semble-t-il. Le film réussit un tour de force en passant un message sur la tentation de la collaboration sans jamais évoquer l'allemagne ou l'occupation. Ça été aussi le cas du film LE CORBEAU tourné a la meme époque. Aujourd'hui encore il paraît surprenant que les nazis aient laissé faire. 2 films conçus pour mépriser tout un peuole de vaincus mais qui délivraient le message opposé. Sinon artistiquement, le film accuse le poids des années, puisqu'il affiche 80 ans au compteur. Les décors sont expressionnistes. La mise en scène est fluide mais ampoulée par des effets qui se résument souvent à des ombres projetées. Le jeu des acteurs est horriblement daté et appuyé, même pour Pierre Frenais, immense star des années 40.
Intéressant de découvrir une œuvre de la Continental, au graphisme fantastique qui rappelle les grandes heures de la création berlinoise des années 20. Issu d'un texte de G. de Nerval, ce conte nous plonge dans une ambiance étrange quoiqu'un peu surannée. Vaut le coup pour Pierre Fresnay et quelques scènes très sculptées au niveau éclairage quasi théâtral. La mayonnaise tarde cependant à monter, pour donner de la hauteur et de l'ampleur à une histoire de tentation banale, incarné par une réincarnation du diable en 43! Si une deuxième lecture était voulue par Tourneur, elle restât bien pale, pour ne pas subir les foudres de la censure. TV - mars 22
Ce film tient en haleine ! Bien joué, j'ai beaucoup aimé ! La fin en revanche est trop bâclée, précipitée. Dommage. J'aurais aussi aimé voir plus la ville, l'époque du tournage, la bohème. Tout est très centré sur le malheureux ayant fait un pacte pour devenir un prestigieux peintre. Bien filmé, ça reste charmant ! 3,8/5
Maurice Tourneur revisite Faust et pousse Pierre Fresnay à faire pacte avec le diable. Le film intrigue vraiment au début, se maintient durant le long flashback mais fini par vaciller à l’approche de sa conclusion. J’ai en effet trouvé les 15 dernières minutes mal torchées malgré d’intéressants effets de mise en scène rappelant l’impressionnisme allemand.
Produit sous l'Occupation, Jacques Tourneur revisite le mythe de Faust avec ce conte fantastique à l'atmosphère oppressante, servi par une mise en scène sublime (avec notamment les jeux d’ombres et lumières), et une interprétation impeccable .
De quoi être dubitatif ! Ce film à quoi pour lui ? Une incontestable maîtrise du cadrage et de la photographie, un Pierre Frenay qui crève l'écran, une Josseline Gaël bien agréable… Mais le scénario ? On a comme une impression de brouillon où les bons moments voisinent avec le bâclé. Le récit est débité sur l'air de "J'en veux, j'en veux pas, j'en veux, j'en veux plus… avec un diable agaçant et aussi inquiétant qu'un courant d'air, il trouve vite ses limites et finit par sombrer dans le grand n'importe quoi avec un dernier quart d'heure complètement raté. A noter la très courte apparition de Noël Roquevert (très mauvais en cuisto italien) et celle complètement incongrue de Pierre Larque
Pour se plonger complètement dans ce film, il va vous falloir une bonne foi chrétienne, ou une grande ouverture d'esprit quant à la mythologie chrétienne. Je n'ai ni l'un ni l'autre. Je n'ai donc pas pu m'imprégner complètement. Il en ressort donc une vision un peu mitigée entre une réalisation soignée, des acteurs très biens, un montage avec de tout petits effets spéciaux parfait MAIS un scénario qui demande cette foi chrétienne. A voir par les amateurs de thriller fantastico religieux et de vieux films
Si il fait fort impression dans sa séquences d'ouverture, avec un jeu de mise en scène qui use du hors-champs et de l'espace pour faire naitre une tension au sein du collectif, "La Main du diable" déçoit dès lors que le récit du héros (Pierre Fresnay exceptionnel) commence.
Le long-métrage ne parvient pas à créer d'enjeu tangible, car il vend une partie de son mystère de par son dispositif narratif, et ne semble jamais réellement quitter le stade de l'exposition. S'en suit une série de révélations didactiques et inconséquentes qui mènent à un final expédié.
Mais, au delà de la structure au demeurant problématique, les recherches formelles de Maurice Tourneur proposent des trouvailles visuelles hétéroclites mais néanmoins stimulantes, qui, si elles peinent à être pleinement exploitées – la faute à une mise en scène parfois paresseuse -, rendent efficacement compte des angoisses de Roland Brissot.
"La Main du diable" se suit sans déplaisir, mais ne parvient jamais à mettre en relation des axes individuellement passionnant, la faute à une construction désavantageuse et à des intentions formelles réjouissantes mais trop peu maitrisées.
Un peintre sans grand talent passe un pacte avec le diable pour devenir un peintre de renom riche. Il doit acheter sa main qu’il doit conserver dans un coffret, au bout d’un an, il doit la vendre ou son âme sera damnée.
Tous les ingrédients du fantastique sont là pour avoir un chef d’œuvre mais Maurice Tourneur ne creuse pas en profondeur son œuvre et signe un film pas très convaincant qui manque de suspens et de suggestion.
Une histoire intéressante mais qui malheureusement ne tient pas la route. Le souffle retombe assez vite, et on fini par trouver le temps long. Paradoxal pour un film d'1h20.
Le fils est plus célèbre que le père et pourtant qu’il est bon ce film du papa de Jacques Tourneur (parmi ses derniers) ! L’histoire, c’est celle d’une malédiction qui se transmet de main en main. Un gars criblé de dettes achète une antiquité qui lui promet fortune et réussite. Mais il ne doit absolument pas mourir en étant propriétaire de cet objet ou il est promis à l’enfer. Le hic, c’est que c’est pas lui qui fixe le prix de vente. Excellente surprise que ce petit thriller fantastique. L’interprétation est parfaite et le scénario est proprement diabolique ! Comme dans cette fabuleuse scène d’ouverture, on se laisse happer par le rythme haletant du film et par les enjeux qui se découvrent peu à peu. Cerises sur le gâteau, la photo est sublime et le film emprunte tout plein de techniques différentes allant jusqu’aux ombres chinoises. Un must !