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Top of the World
67 abonnés
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3,5
Publiée le 20 février 2015
En pleine guerre du Vietnam, Robert Wise réalisait ce film sur la canonnière américaine du titre et de ses marins dont la vie allait bientôt être bouleversée par la guerre civile chinoise opposant communistes et nationalistes. On est pourtant loin ici d'une oeuvre de propagande: le récit est au contraire désenchanté et cruel, apaisé et tragique. Ce n'est pas un hasard si le héros, Jake Holman (Steve McQueen, évidemment parfait), n'est pas politisé. Lucide et honnête, insoumis sans être violent, ce modeste mécanicien n'aspire qu'à exercer son métier. Le message du film semble lui donner raison: les États-Unis n'avaient d'autre choix que de quitter la Chine et renoncer à la gouverner. Voilà donc un film de réflexion plus que d'action (sans renoncer complètement au plaisir du divertissement), un faux film d'aventures en quelque sorte, solidement mis en scène, mais qui souffre toutefois d'une durée excessive (la narration est un peu laborieuse, surtout dans la première heure). À découvrir malgré tout !
Les films sur la période coloniale de la Chine par les Occidentaux sont assez rares pour être soulignés, surtout lorsqu'un réalisateur expérimenté comme Robert Wise s'empare du sujet, tiré du livre de Richard McKenna. Les faits se déroule en 1926, soit dix ans plus tôt que les faits réels qui ont inspiré l'auteur et qui les a réellement vécu. Le sujet est sensible à l'époque du tournage (1966) puisque les Américains sont en pleine guerre au Vietnam. Le nationalisme est une notion particulièrement forte chez les Chinois et la présence des occidentaux est très mal ressentie dans les années vingt. D'ailleurs, ces derniers n'ont guère de considération pour les Chinois. La mission de la canonnière américaine se déroule dans cette ambiance très pesante, au cœur d'une Chine en cours de révolte. Steve McQueen incarne un chef-mécanicien courageux et humain avec un talent extraordinaire. C'est sa meilleure composition au grand écran. La lenteur de certaines scènes sur la rivière Keelung permet d'admirer de splendides images de Taïwan, lieu du tournage. Ce film est un pur chef- d'œuvre.
Le plaisir de revoir un film comme on savait les faire dans les années 60. Une facture classique qui permet une grande lisibilité, des plans larges, une musique qui fait partie du film (Jerry Goldsmith). Une image d'ouverture qui laisse le temps de s'installer, une durée longue pour mieux en profiter, une mise en scène généreuse et un rythme qui pose la narration, une photo de qualité, des décors, des figurants, des paysages, de l'action et un entracte pour aller chercher des glaces dans le frigo. Un film long qui nous renseigne sur la grande histoire, (les débuts de la guerre civile chinoise). Un film long qui s'embarrasse malheureusement de deux histoires d'amour qui, sans être indispensables, ne feront pas fuir le spectateur car tout est filmé avec talent et servi par des acteurs à la hauteur (Steeve McQueen, Richard Attenborough, Richard Crenna). Un film de guerre qui a en plus le mérite de ne pas être manichéen, le sujet est traité avec finesse, le film n'est pas à la gloire de l'impérialisme américain, il n'est pas non plus à la gloire des anticolonialistes, il s'agit juste d'êtres humains dépassés par l'histoire, d'un équipage perdu dans un pays qui ne veut plus d'eux.
Capable de faire des films que tout oppose ("Star Trek", "West Side Story" ou encore "Hélène de Troie"), Robert Wise nous livre en 1966, une longue fresque d'aventure (et de guerre) autour de la guerre Chinoise civile du milieu des années 1920, d'un point de vue Américains. Plus précisément, celui de Jack Holeman, un matelot mécanicien solitaire qui vient d'être affecté sur le "San Pablo", une vieille canonnière Américaine qui remonte le Yang-Tsé-Kiang. Mais peu à peu, la révolution éclate, et l'objectif du bateau sera de secourir des missionnaires assiégés par les révolutionnaires. Force est de constaté, qu'en plus de maitriser la science-fiction ("Le jour où la terre s'arrêta") ou la comédie musicale ("West Side Story"), Robert Wise maitrise aussi la fresque d'aventure. On ne s'ennuie pas une seconde durant les trois heures (environ) de films. L'écriture est de qualité, que ce soit le scénario (adapté du livre de Richard McKenna) qui propose un déroulement convaincant et souvent bien pensé ou la galerie de personnages, rendu intéréssante et captivante, notamment à travers le personnage de Jack Holeman. Robert Wise aborde différents thèmes et notamment celui de différence et du choc des cultures entre occident et Chinois, ces derniers cherchant notamment à se libérer des puissances occidentales présentes sur leur territoire. La réalisation de Wise est impeccable, sachant parfaitement bien capter les moments forts et important. La reconstitution est superbe, on s'y croirait que ce soit au niveau des décors ou costumes, donnant notamment de superbes scènes et notamment maritime. On retiendra aussi cette mémorable fin. Les interprétations sont excellentes, que ce soit Steve McQueen (sa seule nomination aux oscars, récompense qu'il ne gagnera finalement jamais) dan le rôle de Jack Holeman, ou encore Lord Richard Attenborough, Richard Crenna et la belle Candice Bergen. Un beau et grand film d'aventure, intelligent, captivant de bout en bout et passionnant. Une belle réussite.
A travers l'aventure d'un navire américain endurant les troubles chinois de 1926, "The Sand Pebbles" parvient à aborder à la fois la politique de l'époque, le colonialisme, et par transposition l'engagement américain au Vietnam. Par ailleurs, c'est avec maîtrise que Robert Wise alterne un récit orienté vers le grand spectacle et des séquences beaucoup plus intimistes, servies par de très bon interprètes (Steve McQueen, Richar Crenna, Richard Attenborough). En somme, un très bon drame de guerre, intelligent et prenant.
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4,0
Publiée le 15 septembre 2019
Un grand classique de Robert Wise, souvent aimè de ses sujets, dans lequel les luttes, la brutalitè et les conflits politiques sont au premier plan! L'histoire, c'est celle d'une canonnière amèricaine patrouillant sur le Yang-Tsè pendant les troubles de 1926! L'intervention et les problèmes y sont très reprèsentatifs spoiler: (ainsi que la mort du hèros solitaire et fataliste, Steve McQueen). Certains passages sont encore aujourd'hui très durs à voir (le lynchage de Mako) et sont plus efficaces que milles images! Bien que portant sur une èpoque postèrieure, "The Sand Pebbles" est une excellente production de la Twentieth Century-Fox et reflet très symbolique de l'intervention amèricaine au Vietnam! McQueen trouve dans cette superproduction de près de 3h l'un de ses meilleurs rôles en plaçant l'honneur, la loyautè et le sacrifice au-dessus de tout! Richard Crenna n'est pas mal non plus, un personnage plus complexe qui n'y paraît...
Un film à voir, à revoir et à avoir. Une intrigue extrêmement intéressante, originale et réaliste, portées par des images chargées d'émotions et de poésie, cette critique anticolonialiste fait partie des plus beaux films au monde.
Témoin de la seule nomination à l'Oscar du meilleur acteur de Steve McQueen,"La Canonnière du Yang-Tsé"(1966)raconte les déboires d'un marin enrôlé sur un bâteau de guerre,patrouillant en territoire chinois à la veille de la révolution communiste(l'action se passe en 1926).Ecartelés entre les nationalistes,et les rebelles communistes,pas facile pour les Américains de conserver leurs nerfs et leur neutralité.La saga guerrière et sentimentale de Robert Wise parle donc de la décolonisation,du choc des cultures entre impéralistes et natifs.En prenant pour cadre la Chine pré-révolutionnaire,elle esquive son discours critique sur l'Amérique répulbicaine des années 60.Le film dure 3 heures,c'est bien long lorsqu'il n'y a pas de fil narratif fort,et que Wise le faiseur ne parvient pas à composer des images marquantes.Mais il y a aussi un Steve McQueen loyal,charismatique,solitaire et condamné;et une touchante histoire d'amour impossible entre une Chinoise vendue au plus offrant et le très généreux Burgoyne(le mesuré Richard Attenborough).Et tout ce que reconte le film n'est pas idiot,et retranscrit bien les conditions de vie sur un navire en attente d'ordres précis.
Robert Wise s'efforce ici d'être le plus objectif possible sur cet épisode historique en représentant bien l'esprit conflictuel à laquelle étaient confrontés les hommes de l'époque pour advenir à un accord tacite. Il illustre à la fois l'espoir d'une fraternité possible entre deux peuples qui semblent presque prédestinés à se haïr. Les scènes de paix et d'amour alternent brusquement avec des moments de haine et de guerre avec beaucoup de percussion. Un ascenseur émotif créant un enchaînement de désillusions nous permettant de nous réimprégner du contexte et de sa complexité alors que nous vivons dans une période où ces fantômes du passé nous sembleraient avec l'expérience moins compliqués à dissiper. Steve McQueen est comme toujours irréprochable. Cela dit mis à part une ou deux scènes le film manque tout de même un peu d'émotion et la bande son est trop discrète, mais ce sont bien les seuls reproches qu'on puisse lui faire.