Il y'a quelques mois de cela, je découvrais un film là encore d'une durée importante traitant de Bateau, de marine, du rôle tenu par cette dernière dans un conflit en passe d'être impliqué définitivement. Ce film, Das Boot de Wolfgang Peterson m'a vraiment percuté et saisit indélébilement, The Sand Pebbles de Robert Wise dont la sortie est antérieur au film allemand sera en définitive une marque semblable ou presque.
De son introduction, dans le temps, le récit s'imprègne des classes, s'imprime dans le décors et se dévoile sous l'auspice d'une vie de " Pacha ". L'arrivée de son nouvel arrivant ne révèle pas tout de suite le poil à gratter qu'il représente, mais on le met touetois à la page. De suite, les taches, l'organisation et l'ordre de la Canonnière se façonne, se raconte et instaure les éléments déterminants des évènements à venir. SI le film prend le temps de sa narration, il carbure néanmoins très vite et comprend les effets de rythme par une stimulation en définitive assez rudimentaire, voir classique mais d'une efficacité indéniable.
La question politique est soulevé dès ses débuts, dans une conversation éludé par un Jake peu porté sur la question dans un premier temps, du moins dans un épanchement autour d'une table mais qui de manière moins réflexive agit dans une direction d'ordre morale avec un code d'honneur que l'on remarque malgré ses réflexions disgracieuses. La servitude de la population colonisé est à touts les niveaux questionnés. Par le corp, de la femme que l'on représente par son seul physique, de l'homme que l'on asservit avec une autre complaisance. La rébellion est vue de loin, au début par sa marginalisation, en revanche sa servitude de l'esprit est au contraire démontré par les " Coolies " qui " profite " d'un rehaussement social de par ce biais. Ses chefs en particulier, qui sans loyauté se servent de leurs " pouvoirs " pour obtenir privilèges et monétisations, jusqu'à ce que la roue tourne.
La scène de torture de Po-Han tout comme le tir de Jake qui abat son ami pour mettre un terme aux sévices qu'il endure caractérise le fait des enjeux de la position maintenu sur une carte, de l'illogisme des conventions uniquement tenu par autoritarisme, de plus détourné à des fins perverses comme c'est le cas ici. Il s'agit du début de la fin, les tractations d'ordre insidieuse qui enterre l'action n'y ferons rien ...
L'intermission interviens et redéfinie l'avancée de la situation avec une nouvelle ampleur. L'échelle interne dévie vers une aggravation de son ensemble et se dirige vers une vue cette fois-ci internationale, la tension monte donc encore avec retentissement. La rixe du " Cabaret " et sa cavale dans la rue tourne à une violence accru en comparaison avec celle plus insidieuse des débuts. Le sort de tous en sera changés à jamais. Les cris sur le bateau des marins pour livré leur compagnon à base de " Hamong " est une tout autre épreuve bouleversante et horrible à bien des regards. La fierté, l'honneur et la cause porté, notamment par son Capitaine est annihilé par une colère et un agissement provenant d'une peur que l'on sent jusque les palpitations de nos veines de spectateurs et de témoins. Une lecture à la fois sombre de son humanité mais assez juste dans l'idée qu'elle défend et qui synthétise la portée vertigineuse de sa démarche qui ne prend qu'encore plus de poids avec l'avènement de son personnage titre qui lui ne gagne qu'en estime à force de dignité.
Il faut le dire, ses interprètes sont excellents. Richard Attenborough, Richard Crenna, Marayat Andriane, Mako, Larry Gates, Candice Bergen ainsi que touts les autres œuvrent lors de cet ouvrage. Steve McQueen est néanmoins à distingué significativement, il est magnifique ! Ses yeux, en particulier ont d'office d'entrer dans la légende. De sa vitalité, de sa gestuelle, de ses vues à la fois droites et capables d'impairs, sa vision de l'autre lui confère une sensibilité empreinte d'altruisme et de justice. Il est l'incarnation de cette notion !
The Sand Pebbles porte un idéal, tout du moins il s'en imprègne et tente à construire autour des variantes de points de vues qui à la fois s'opposent et se rejoignent sans jamais parvenir à ce compléter. J'aime aussi ce film pour sa fin qui en atteste en quelques sortes.
Des larmes de Jameson, à la suite du drame qui intervient ensuite, la rencontre des directions opposés s'achemine dans le sang et la mort. Cette scène ou Robert Wise, encore une fois avisé et somptueux, montre ses trois cadavres gisant termine d'ancré une tragédie ! Le bateau s'en va, nous avec, eux restes pour toujours enfermé dans une définitive expérience de la Nature Humaine ...
Un très grand film de Robert Wise qui dresse encore là un portrait d'ensemble de différentes communautés qui s'opposent pour une fin tragique, merveilleuse toutefois !