Après le très mauvais Boogeyman, voici le très mauvais Bloody Mallory. Bon, je m’en doutais un peu car j’avais vu ce film il y a assez longtemps et je l’avais trouvé ridicule, et le revisionnage n’a pas arrangé les choses. Plus les années passent, et plus ce métrage sombre dans la ringardise.
A la base, je suis quasi-certain que le réalisateur voulait faire une comédie, mais au final, même sur le plan comique c’est tellement cheap, tellement kitsch et tellement foiré niveau gag que l’on est en plein dans la définition même du nanar.
Formellement, il faut vous imaginer un épisode de Buffy contre les vampires avec des couleurs criardes à la place de l’ambiance sombre, des corbillards rose bonbon, et une équipe dont le principal bras droit est une drag queen à talons mitrailleurs. D’une grande laideur visuelle, ce métrage cumule les handicaps. Des ciels numériques affreux, des éclairages violets indignent d’un clip techno des années 90, des scènes d’action qui font de Xéna la guerrière une pointure dans le domaine, Bloody Mallory est d’une laideur rare. Je crois que je n’avais pas vu pire dans le genre depuis Spawn, qui est déjà une grosse pointure. Ça se veut baroque et rock, mais c’est surtout très piquant pour les yeux, et la mise en scène inexistante (mais aux allures pseudo-modernes, comme Uwe Boll mais en pire) ne sauve pas grand-chose, ni la bande son, misérable.
On ne se rattrape pas avec le casting. Olivia Bonamy a beau porté le cuir avec saveur, elle surjoue à mort son personnage badass, entouré d’une galerie de personnage incroyablement débiles. Tous les acteurs (dont très peu ont réussi à s’en sortir) sont en roue libre, avec un bonus pour Laurent Spielvogel qui campe le pape. Une sorte d’André Dussollier du pauvre qui cabotine comme un beau diable. Une seule surprise à peu près correcte. Julien Boisselier, pas mauvais dans la peau d’un démon dans un second rôle. Rôle d’ailleurs le plus intéressant par rapport au reste.
Le scénario est affligeant. Histoire débilitante, rebondissements invraisemblables, rythme aléatoire, narration chaotique, Bloody Mallory passe étrangement vite, mais il est aussi étrangement creux ! Je crois que c’est parce qu’il est très drôle au trente-sixième degré qu’il passe finalement assez bien, mais que de vent ! Personnages même pas esquissés, émotions et sentiments transparents, action faiblarde, il n’y a rien pour donner un minimum de consistance à ce sous-produit.
Pour ma part, tout ce que j’ai retenu de ce film c’est que c’est un énorme nanar, et un vrai de vrai. Indéniablement, à voir en groupe avec des amateurs du genre. Il y a quelques répliques amusantes, mais la comédie est ici bien plus involontaire que volontaire, et surtout, à côté de cela c’est du vent ! 0.5