Le Flic de Beverly Hills est une petite série B efficace qui a rencontré un succès détonnant à sa sortie, au point de donner lieu à une saga dont le dernier épisode est sorti cette année ! Episode assez moyen d’ailleurs, mais pas désagréable en soi. Faut être franc, si le film a été un succès au box-office et est devenu culte, on est pas non plus dans un film chef-d’oeuvresque. Le métrage a un scénario franchement simple et pas très original. Je dirai même que certaines facilités président à son déroulé. Néanmoins, il faut reconnaître que le rythme est là, la durée du film est bien dosée, les rebondissements s’enchainent efficacement entre scènes d’action solides, infiltrations, touches d’humour et numéros gouailleurs de l’acteur principal. C’est du bon ouvrage, prompt à divertir, et il n’y a pas grand-chose à reprocher à la mécanique générale, à l’inverse justement du dernier film qui péchait par ses longueurs.
Côté casting, Eddie Murphy campe son personnage fétiche, celui qui l’a révélé. Il est très à l’aise, convaincant, il s’amuse franchement et nous également. Ses numéros sont un peu cabotins, mais jamais à l’excès, contrairement à ce qu’il sortira parfois dans ses films plus tardifs. Très à l’aise, il fait face à un casting un peu effacé par rapport à lui, mais les acteurs sont globalement bons. Je dis globalement, car Lisa Eilbacher est fadasse en premier rôle féminin. C’est sans doute le raté du casting (ou de l’écriture) avec le méchant qui s’avère un peu quelconque en définitive. Paradoxalement, hormis la prestation exubérante de Murphy, tout autour c’est un peu trop lisse, même si la complicité Reinhold-Ashton fonctionne bien, et d’ailleurs, ce n’est pas un hasard si on les retrouvera aussi par la suite, dans la saga.
Formellement, c’est bien mis en scène, c’est dynamique dans les scènes d’action, la séquence finale est notamment très efficace ainsi que la scène d’ouverture qui met le diapason. On plonge avec plaisir dans l’ambiance Beverly Hills qui est bien retranscrite, et sur la forme comme sur le fond, il se dégage d’une métrage une « coolitude » qui a probablement joué pour beaucoup dans le succès du métrage. Ce dernier est aussi porté par son excellente bande son qui lui apporte rythme, fraicheur et qui sied aussi très bien aux scènes d’infiltration, nombreuses, du film.
Pour ma part, Le Flic de Beverly Hills est du bon ouvrage, mais on ne va pas vraiment au-delà d’un sympathique divertissement bien mené. L’histoire, quand on y réfléchit un peu, casse pas trois pattes à un canard, on ne retient pas beaucoup de numéros d’acteurs hormis celui de Murphy, et la mécanique du film, aussi huilée qu’elle soit, est assez redondante et repose essentiellement sur l’abattage de Murphy et quelques passages explosifs. Maintenant, si vous voulez passer un bon moment pas prise de tête, on a pas tellement fait mieux depuis ! 3.5