Cuba son : les secrets du tournage

C'est en présentant 50 ans de maquis à la Cita de Biarritz, co-réalisé avec Pablo Alejandro, qu'Yves Billon a fait la rencontre des Jubilados venus en concert.

L'idée est venue de Xavier d'Arthuys, responsable du festival du Film Latino Américain de Biarritz. (...) Il m'a proposé de filmer Los Jubilados. J'ai compris que c'était un thème vraiment fort, mais qu'il faudrait aussi que je les suive à Cuba. S'est alors produit quelque chose d'extraordinaire pour ce film c'est que se présentait aussi à Biarritz Azuquita, qui a décidé de partir pour Cuba avec Los Jubilados. (interview sur www.caribefolk.com/cgi-bin/pg-newspro.cgi?id_news=28)

Spécialiste de musiques du monde et documentariste, Yves Billon s'était intéressé à la musique latine dans Paris Salsa (1998), un documentaire tourné dans les studios de Radio Latina et où il croisait déjà un certain Azuquita, petit roi des nuits parisiennes.

Grand voyageur, ce Panaméen installé à Paris dans les années 1970, est un des principaux représentants de la salsa en France. " Le petit sucre " de Panama a commencé sa carrière artistique à 15 ans, il a joué et chanté avec les plus grands au temps de la Fania All Stars.

Aujourd'hui décidé à se tourner vers ses racines, il est parti à Cuba avec Los Jubilados. (Il) mettait les pieds pour la première fois sur l'île pour y voir des membres de sa famille qu'il n'avait jamais vus et suivre un peu le parcours de son père qui l'a initié à la musique , explique Yves Billon (in www.caribefolk.com/cgi-bin/pg-newspro.cgi?id_news=28)

Los Jubilados (" Les retraités " en espagnol) est un groupe de son cubain, composé de septuagénaires. Grâce au " papy-boom " cubain consécutif au film Buena Vista Social Club, ils ont repris le chemin de la scène et ont tourné en Amérique latine, avant de croiser le chemin d'Azuquita.

Je n'ai aucun complexe vis à vis de Buena Vista Social Club, parce que je l'avais déjà fait avant. Il y a dix ans j'ai fait une série sur la salsa dont un épisode s'est tourné à Cuba, plus précisément à Santiago.(...) Alors je considère que j'ai fait Buena Vista Social Club avant Wim Wenders. Et je le refais après, mais contrairement à Wim Wenders et Ry Cooder ce n'est pas un musicien américain qui accompagne ce groupe de Son, c'est un panaméen, c'est-à-dire un frère.

Pour le réalisateur, le papy-boom cubain s'explique très bien. Il y a sans doute une espèce de véracité dans ces anciens qui plaît au public, ils sont touchants, alors peut-être faut-il que les jeunes soient devenus vieux pour avoir du succès.

Fruit de la fusion afro-hispanique, ce style musical, né il y a plus d'un siècle dans les campagnes cubaines, met en scène l'improvisation entre un soliste et un choeur qui reprend le refrain. Mêlant rythme africain et mélodies hispanisantes, le son (prononcer sonne) met en scène la vie de tous les jours. Ce type musical a donné naissance à la salsa