En montrant le sort des immigrés tunisiens qui cherchent à rejoindre l'Europe et celui des pécheurs du sud de l'Italie qui s'aventurent en dehors de leur zone de pêche dans Tornando a casa, Vincenzo Marra raconte le sort de deux mondes proches mais que tout sépare. " L'idée de parler de ce détroit de mer qui unit deux continents, deux mondes, était pour moi la possibilité de raconter ce conflit entre les pauvres, une situation qui me hante de plus en plus. C'est une mer qui, ces dernières années, a uni et séparé beaucoup plus que deux continents ".
Pour son premier film, Vincenzo Marra a fait tourner des acteurs non professionels rencontrés au gré du hasard. " J'ai voulu réaliser ce film, immergé dans cet univers [celui des pécheurs] et dans cette réalité. Après des longues recherches, j'y ai rencontré quatre pêcheurs merveilleux qui sont devenus les protagonistes de mon film ". Comme méthode de travail, le réalisateur a choisi de ne pas leur faire le scénario pour qu'ils soient "perméables aux événements et non à l'histoire".
" On m'a toujours dit que les trois choses à éviter au cinéma sont : les enfants, l'eau et les animaux. Mon premier court-métrage est interprété par des enfants gitans (Una rosa prego), mon premier long métrage est tourné en mer, on peut y ajouter les poissons... ", raconte Vincenzo Marra, le réalisateur. Pour compliquer les choses, il a décidé de tourner de nombreuses scènes de nuit, bien éloigné des lumières de la côte.