Je ne connais pas bien Delpy, je ne suis pas sûr d'avoir jamais vu un film d'elle ou avec elle, mais bon dans ce film je la trouve toute mignonne, elle est jolie, fraîche, et fait assez naturelle. Après Hawke, boarf, je ne l'aime pas spécialement, je trouve qu'il a une tête d'ahuri dans tous les films dans lesquels il joue, parfois ça a un sens, genre dans le dernier Lumet (RIP), mais bon ça m'énerve un peu quand même, enfin je ne l'aime pas spécialement.
Mais s'il y a une chose que j'aime dans ce film c'est le thème. Qu'est ce qu'il y a de plus universel que cette découverte brutale, soudaine, sans lendemain d'un amour véritable qui ne peut exister que durant un temps très court ? Pas grand chose.
En tous cas le thème me touche beaucoup, pas forcément pour l'amour, mais pour l'idée de : "ça ne sera jamais plus pareil entre nous" ou bien du "ça ne sera jamais plus entre nous". L'idée que l'instant passé est éphémère, et qu'il faut en profiter tout en ayant cette bête nostalgie du moment où il faudra se quitter, se regarder l'un l'autre, se dire au revoir, et surtout être seul après jusqu'à qu'on arrive à oublier l'autre personne, passer à autre chose.
Je veux dire avec un thème comme ça le réalisateur m'avait dans la poche, en plus Delpy je la trouve vraie et belle, comment ça peut merder ? Ben comme ça en fait.
Ce que je n'ai pas supporté c'est l'accumulation de clichés, pour moi le film est trop compliqué, il fallait faire bien plus simple, ça ne sert à rien de les faire discuter sur le couple, faire de la psychologie de comptoir sur les hommes et les femmes, faire s'arrêter Delpy où elle se met à analyser une affiche d'une expo qu'elle a déjà vu. Pourquoi faire aussi compliqué ?
Les 10 premières minutes de Au Hasard Balthazar c'est du silence, de l'amour enfantin, mais de l'amour quand même, et la séparation m'a vraiment émue, alors que les personnages je les connais depuis 10 minutes, là je les ai vu pendant presque une heure quarante et j'en peux plus d'eux.
J'attendais la séparation à la fin pour peut-être être touché, mais non, il n'y a pas vraiment cette amertume qui aurait pu me faire chialer comme un gosse.
L'idée de la séparation à l'aube, d'ailleurs ils le disent "on meurt à l'aube", c'est beau, mais pourquoi le surligner ?
Pour moi ce film est l'inverse de la subtilité, et le pire dans tout ça, c'est que cette histoire si tout le monde je pense aimerait vivre une passion aussi courte qu'intense et déchirante que dans ce film, c'est que ce n'est pas universel, pour moi c'est l'histoire de ces deux péquenots. Et je n'y crois même pas, entre la diseuse de bonne aventure, le mendiant poète, ça ne fait aucun écho chez moi, on sent que c'est du cinéma, que c'est faux.
Et puis les dialogues sonnent faux eux aussi, la mise en scène peine à sublimer ce couple de gens normaux qui se sont rencontrés par accident. J'aime cette idée, si le couple au début ne c'était pas disputé, jamais ils ne se seraient rencontrés, mais là je trouve ça juste complètement chiant.
Chez Rohmer, je pense à un conte d'été lorsque ce jeune homme parle avec sa Margot de ses relations avec les filles, c'est très bien écrit, et malgré le côté artificiel que peut avoir la conversation il y a du réel, et la fin n'en est que plus belle, plus triste, plus émouvante, plus déchirante, plus mélancolique, plus déprimante.
Pour moi ce film ce prend très au sérieux et sonne très faux. De plus étant un grand amateur de nuits blanches, je ne sais pas comment ils font pour faire autant de choses en une seule nuit.
Alors bien sûr il y a des idées qui sont bonnes, c'est ce qui sauve le film de la débâcle la plus totale, comme par exemple au levé du jour ce couple couché l'un sur l'autre près d'une fontaine, là on est dans quelque chose de plausible de réel, qui a un ancrage dans la réalité, et qui pourrait (si c'était bien traité, mais ça ne l'est malheureusement pas) émouvoir. Parce que j'en ai fais des nuits à marcher dans la ville, et le lendemain on est mort, crevé, là ils semblent frais et dispo. On ne sent pas cette usure qu'a la nuit sur leur moral, leur état d'esprit, ça reste trop superficiel pour réussir à toucher la beauté de ce que c'est que de se rencontrer pour se perdre immédiatement, cette promesse de se revoir que l'on sait très bien vaine, et si quand bien même ils se revoient ça ne sera jamais plus pareil.
Pour moi l'adieu est un thème génial, je pense à l'adieu à la maison des bois dans le film de Pialat, un traveling arrière absolument magnifique, j'en ai pleuré. Là la mise en scène est trop sobre, trop gentille, c'est un film atrocement plat et je le déplore.
Je voulais être ému, je voulais être bouleversé, que ça puisse me rappeler mes propres envies, mes propres souvenirs, me faire oublier que je suis un blasé des adieux, mais non, cette superficialité, et cette écriture à outrance, ces clichés gênent mon immersion.
(critique incomplète à cause de la limitation de caractères)