Un polar à la française typique de son époque. Pas spécialement mémorable, sauf peut-être pour sa superbe bande son. On ne peut que commencer par là en faisant la critique de ce film de Pinoteau, car la bande son est juste magnifique. Une des meilleures partitions de Vladimir Cosma, un plaisir à entendre, et qui, il faut le dire, apporte énormément au dénouement.
Pour le reste Pinoteau nous sert un petit film pas déplaisant, mais au rythme mollasson. Côté casting Lino Ventura est ici dans l’une de ses dernières prestations, convaincant mais assez monolithique, jouant tout sur son charisme car son jeu reste un peu terne. Dans les seconds rôles on remarquera un Jean Poiret à l’utilité toute discutable. Il aurait réellement mérité d’être plus présent et mieux utilisé. Reste des seconds rôles de qualité, avec une Elizabeth Bourgine charmante, un Bacri pas mauvais, mais globalement les personnages n’ont pas une grande épaisseur, et Ventura est le noyau dur de ce film qui se centre énormément sur lui. On pourra le regretter d’ailleurs.
Le scénario démarre fort, sans perte de temps, le souci c’est que la 7ème cible ne maintient pas tout du long un rythme vraiment égal. Il y a des coups de mou sérieux, et heureusement la fin rattrape un peu un scénario assez terne, qui ne devient réellement accrocheur que dans les vingt dernières minutes. Pas foncièrement très crédible, j’ai trouvé ce polar peu efficace pris dans sa globalité. La tension n’est pas là, le suspens peine à accrocher, il en résulte un métrage archaïsant par bien des aspects. Pour tout dire si le film avait eu sur sa longueur la qualité du final, sans doute ce film aurait-il pris un aspect fort différent, et ce ne sont pas les rares scènes d’action disséminées de ci de là qui vont changer mon ressenti sur ce métrage pâlichon.
Pinoteau orchestre heureusement assez bien les scènes d’action, mais il reste que ce n’est pas un génie de la mise en scène en général, et il peine à se démarquer véritablement. Il livre un film propret, mais à la photographie un peu grise et terne, à la réalisation placide (sauf lorsque l’action s’installe et qui est assez bien menée), qui vaut cependant pour quelques décors internationaux assez classes et qui sent bon le polar eighties à la française.
Perso, je ne me suis pas réellement ennuyé devant la 7e cible, mais ça reste un polar assez mineur, porté par un Ventura qui mise tout sur son charisme, par une bande son remarquable qui vient donner du relief à ce métrage, et par un Pinoteau qui garde la main sur l’action, malheureusement assez rare. C’est planplan mais pas foncièrement pénible. Un film moyen. 2.5