Réputé pour être un Lino Ventura mineur (et son dernier « grand » rôle), « La Septième Cible » confirme son statut de film moyen, où l'on se demande un peu ce qui a vraiment pu séduire l'acteur, habituellement si exigeant, pour s'engager dans ce projet. Déjà, ce dernier en écrivain, qui plus est « intello », difficile d'y croire, apparaissant bien plus crédible lorsqu'il distribue des droites et bouscule tout le monde que lorsqu'il doit parler de son métier (ce qui est assez peu le cas, d'ailleurs). Surtout, sur un point de départ intrigant, à base de menaces sourdes et mystérieuses, n'ayant a priori pas vraiment lieu d'être et pouvant venir de partout, Claude Pinoteau offre un suspense assez moyen, pas très excitant, à l'image de la résolution de l'énigme et des motivations de l'antagoniste, banales. Après, il y a quand même un savoir-faire inhérent à ce type de cinéma solide, carré, se regardant sans déplaisir du début à la fin, prenant le temps de dessiner des personnages assez séduisants, notamment parmi les seconds rôles : Jean Poiret, Roger Planchon et surtout Jean-Pierre Bacri, déjà dans son registre de prédilection. Jolie musique de Vladimir Cosma, sans oublier un final berlinois de bonne facture, avec, à l'époque, un mur pas encore tombé... Plus pour sa culture personnelle que pour découvrir un grand Lino. Quoi qu'il en soit, salut l'artiste.