Les films sur la guerre du Vietnam ne se comptent plus, par contre, rares sont ceux qui font l'impasse sur le genre de guerre pour se concentrer sur les effets néfastes sur la psychologie humaine des anciens soldats. Le film commence par le souvenir du point de départ du traumatisme par le héros, avant de continuer avec son quotidien, et l'arrivée de ses cauchemars, perdant sa compagne et ses anciens amis de guerre, peureux de la réaction de l'armée qu'ils veulent accuser. Cette croissance se joint avec celle du souvenir de guerre, où l'on ne sait pas encore l'issue du héros. N'ayant plus de solution, il se retrouve dans son ancienne maison, où son fils, personnage qui lui apporta le plus de joie dans la vie, l'emmène en haut, c'est à dire au ciel, et menant à un pauvre final qui dit que tout ceci n'était qu'illusion, un rêve. Par contre le réalisateur Lyne a beaucoup apporté de soin au montage et aux plans, donnant une force dans l'angoisse et la bizarrerie des images hallucinées tout droit inspirées des oeuvres de Francis Bacon. Les moments les plus marquants sont ceux de "l'évanouissement" de Jacob pendant la fête, l'opération dans l'asile et les figures épileptiques terrifiantes, tout en montrant peu les visions horrifiques, Lyne sait que le spectateur connaît l'imprévisibilité de ces hallucinations, et délivre donc un suspens efficace, dans un film certes à l'épilogue décevant voire ridicule mais au fond très intéressant, aux sens et aux lectures multiples.