Jean Gabin incarne pour la première fois Maigret en 1957, dans Maigret tend un piège, réalisé par Jean Delannoy, sur des dialogues de Michel Audiard. Le film remporte un vif succès et en 1959, le même trio, Delannoy, Audiard, Gabin récidive avec Maigret et l'affaire Saint-Fiacre, qui est une adaptation d'un des premiers roman à succès de Georges Simenon (1932).Jean Gabin incarne une troisième fois le célèbre commissaire dans Maigret voit rouge (1963), réalisé par Gilles Grangier avec des dialogues de Jacques Robert, d'après " Maigret, Lognon et les gangsters ". Avec Albert Préjean (le Maigret des années 40), il est le seul à avoir incarné Maigret trois fois à l'écran, mais le succès s'épuisant il n'y a pas de quatrième expérience pour Gabin.
A côté des enquêtes du commissaire Maigret, l'oeuvre de Georges Simenon compte toute une série de romans, pratiquement deux fois plus nombreux, dans lesquels on peut y voir ses plus grandes réussites littéraires. C'est dans cette masse d'histoires, que les cinéastes n'ont pratiquement jamais cessé de puiser. Pourtant, si le premier Maigret est adapté en 1932, les autres romans ne commencèrent à l'être que pendant la seconde guerre. On peut prendre l'exemple de Jean Gabin qui tourne dans sept autres films adaptés de l'oeuvre de Simenon, parmis ceux-ci La Vérité sur Bébé Donge (1952), En cas de Malheur (1958), Le Président (1961), et Le Chat (1971).
Georges Simenon semble penser qu'effectivement Jean Gabin est le meilleur Maigret, il déclare : " Gabin a fait un travail hallucinant. Ça me gêne du reste un peu, parce que je ne vais plus pouvoir voir Maigret que sous les traits de Gabin ". Est ce vrai ? N'a t-il pas essayé de ménager Gabin ? A l'écran, ce qui apparaît cependant chez ces deux mythes que sont Maigret et Gabin, c'est bien qu'ils ne font plus qu'un, laissant place dixit Jacques Siclier, " à un personnage de pure composition ".
Georges Simenon est l'un des écrivains français les plus adapté au cinéma, pourtant il semble ignorer les adaptations cinématographiques de ses livres, et surtout les "Maigret", au nombre de quatorze. La seule adaptation qui semble compter pour lui est La Nuit du carrefour de Jean Renoir, où son propre frère Pierre Renoir incarne le commissaire Maigret.
Jean Gabin est le huitième comédien à incarner le commissaire Maigret depuis 1932, mais paradoxalement le dernier acteur français à interpréter ce rôle au cinéma.
Maigret fait ses débuts à l'écran en 1932, c'est à dire la même année où l'on reconnaît le statut de "grand écrivain" à Georges Simenon, grâce aux articles de René Lalou, Robert Brasillach et Jean Cassou.
Malgré le fait qu'il est déjà douze films à son actif, Lino Ventura, révélé dans Touchez pas au grisbi de Jacques Becker incarne dans ce film un inspecteur de police plutôt discret.
La même année Gérard Séty, présent dans Maigret tend un piège est la vedette du film de Henri-Georges Clouzot, Les Espions .
A sa sortie en salle en février 1958, Maigret tend un piège est un succès, avec 3 076 005 entrées.
Jean Gabin et Jean Desailly tournent ensemble par la suite dans Les Grandes Familles (1958), puis dans Le Baron de l'ecluse (1960)
Annie Girardot tourne dans deux autres films adaptatés de l'oeuvre de Georges Simenon, Le Bateau d'Emile (1962), et Trois chambres à Manhattan (1965).
Annie Girardot et Jean Gabin tourne la même année Le Rouge est mis de Gilles Grangier.
Jean Delannoy a dirigé à six reprises Jean Gabin : successivement dans La Minute de vérité (1952), Chiens perdus sans collier (1955), Maigret tend un piège (1957), Maigret et l'affaire Saint-Fiacre (1959), Le Baron de l'écluse (1960) et Le Soleil des voyous (1967).
Annie Girardot et Jean Desailly se retrouvent ensemble dans trois films, La Française et l'amour (1960), Les Amours celebres (1961), enfin dans Le Cavaleur (1978).