Film bien connu de Krawczyk, Wasabi est une de ces comédies françaises populaires, multi-rediffusées, dont on ne se lasse pas vraiment, si tant est bien sûr que l’on adhère au style caractéristique des productions Besson.
Wasabi n’est pas vraiment porté par son scénario, qui reste en effet assez faible. Si le métrage parvient à se rattraper en nous offrant de jolis moments, plus profonds que ce que l’on pouvait penser, et si le dosage humour-action est honnête, c’est vrai que l’histoire reste tout de même bien ténue. On ne comprend pas trop la place des yakuzas dans ce film, et la dernière partie sent quand même le truc prétexte pour bâtir une comédie d’action et permettre à Reno de taper sur des méchants. En clair, Wasabi reste divertissant, mais trop succint dans son propos. A la limite il aurait été tout aussi judicieux de ne jouer que la carte des sentiments, et d’éviter les yakuzas.
Le casting est bon en revanche. Jean Reno se montre à l’aise, et sans se transcender il livre une agréable prestation, réussissant spécialement dans le registre des sentiments, et formant un beau duo avec la jeune Ryoko Hirosue, qui reste la révélation du film. Passant du tout au tout en quelques secondes, elle parvient à éviter le cabotinage avec un personnage qui s’y prêtait pourtant beaucoup. Elle joue vraiment bien, et apporte beaucoup de profondeur à un film qui en avait besoin du fait de son histoire superficielle. Entre les deux héros, Michel Muller nous fait un numéro comique sympathique, trouvant son rôle le plus célèbre au cinéma, sans forcément faire des étincelles outre mesure.
Quant à la forme ce qui séduit c’est bien entendu le cadre japonais. Ambiance exotique à souhait, et on sent que le réalisateur s’est plu à faire dans l’exotisme, s’attachant à nous montrer le Japon sous diverses coutures. Wasabi est un film qui aborde sans doute la culture japonaise sous l’angle de la carte postale, mais c’est un métrage différent, original, avec une ambiance plaisante, et le réalisateur, cinéaste éprouvé, emballe son film sans génie mais avec un certain sens du spectacle. La bande son est singulière, et plutôt agréable elle aussi.
Je ne peux pas dire que Wasabi soit transcendant, en particulier à cause d’une intrigue vraiment plus que légère, mais grâce à l’abattage des acteurs, une ambiance réussie, et quelques beaux moments d’émotion, la sauce peut prendre, et le résultat est honorable à défaut d’être très marquant. 3