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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 22 février 2014
Le film d’Elio Petri occupe vraiment une place à part dans l’histoire du cinéma italien, sans doute due à l’osmose entre le scénario , la musique et le jeu proprement halluciné de Volonte. La musique si particulière de Morricone renforce l’aspect subversif du propos déjà intrinsèquement très appuyé mais qui se trouve décuplé par ce mélange entêtant de mandoline et de guimbarde. Le commissaire parvenu aux plus hautes fonctions de l’administration policière, homme de pouvoir par excellence, aime à se faire infantiliser par sa jeune maîtresse dans des jeux de rôles sadomasochistes où sa fonction et son institution sont systématiquement tournées en ridicule. Ce jeu qu’il à lui-même institué, a fini par créer chez lui une sorte de schizophrénie devenue insupportable tant la jeune femme s’y engouffre avec délice. C’est avec la plus grande décontraction qu’il pousse un jour le jeu de rôle à son terme laissant la belle, inanimée sur le sol. Méthodiquement, il laisse les traces visibles de son forfait. Pourquoi cette bravade suicidaire ? Sans doute pour mesurer son pouvoir ou le degré de corruption d'un grand corps d’Etat qui ne peut pas imaginer que sa tête soit malade . Effaré il avance dans l’enquête sans aucune précaution voyant que sa culpabilité, énorme comme le nez au milieu de la figure est invisible aux yeux de tous ses condisciples. Pour illustrer ce propos, Petri nous gratifie d’une scène incroyable où Volonte et un de ses agents déambulent parmi les empreintes géantes du commissaires étendues comme autant de preuves flagrantes. On est saisi du même vertige jubilatoire que Volonte ,dont le jeu fait souvent penser à celui de Michel Bouquet, qui peut donner l’impression de rouler a plus de cent à l’heure sur une route de montagne sans jamais tomber dans le précipice. C’est ce sentiment de ne plus faire partie du commun des mortels qui mine sans doute le commissaire et le pousse à cet aveu final dont on n’est même pas sûr qu’il sera entendu. Petri jugeant sans doute qu’il va se faire abattre par la censure choisit d’inscrire cette scène finale dans un rêve pour atténuer la charge contre les institutions de son pays. A plusieurs reprises les attitudes oratoires de Volonte rappellent les poses extatiques du Duce comme pour mieux confronter le spectateur au sentiment de puissance qui aveugle celui qui ne rencontre plus la contradiction. Un chef d’œuvre qui est sans doute daté dans son imagerie mais qui garde toute la puissance de la lucidité du réalisateur sur les rapports de l’homme face au pouvoir. A chaque décennie un remake devrait être fait pour observer le caractère intemporel du pamphlet de Petri. Un chef d’œuvre bien mis en relief dans un magnifique DVD de chez Carlotta qui rend hommage à ce metteur en scène méconnu qu’était Elio Petri.
Un très grand film, un chef d'oeuvre du cinema politique italien. La mise en scéne de Elio Petri, malgré une photographie et des effets de zoom typique du cinema italien de l'époque et qui ont vieillis, est tout de même grandiose avec des mouvement de camera complexe et génial qui n'écrase jamais l'action ou les personnages au contraire, l'hyper-formalisme sert le propos du film et la psychologie de son anti-héros. L'histoire le chef de la police criminel de Rome qui s'apprête a prendre la tête de la section politique, tue sa maitresse et s'ingénie a semer des preuves évidente de sa culpabilité avec le but avouer de prouver que du fait de sa position personne ne viendras a le soupçonner. Satire cinglante de la police et de la politique italienne de l'époque et sans aucune concessions, car contrairement a ce que l'on pourrait penser ce n'est pas un film gauchiste (même si l'on devine que les sympathies du réalisateur penche plutôt vers eux), et il s'en prenne que la police qui quand a elle est filmé comme une mafia (la scéne finale tout simplement hallucinante, ou l'on a presque l'impression de se retrouver dans le parain de Coppola). Les allusions au fascisme et a Mussolini sont nombreuses comme dans le discours de Gian Maria Volonte qui clame haut et fort "La répression est la civilisation", mais surtout dans les attitudes du personnages qui reprend les pause du "duce". Inutile que la prestation de Gian Maria Volonté est absolument extraordinaire et vaut a elle seul le déplacement.
Après avoir visionné un tel film, on reste sans voix! Elio Petri nous livre un réquisitoire féroce contre les hommes puissants de la police. Gian Maria Volonte livre ici sa prestation la plus violente, la plus enragée, la plus cynique, la plus malhonnête, la plus charismatique de sa filmographie. Il faut avouer que le réalisateur lui offre un rôle en or, lui qui aime jouer le rebelle, il trouve ici une occasion de montrer le système scandaleux, immoral et corrompu du corps de la police en Italie. On apprend ainsi que chaque citoyen est fiché, peut être écouté à n'importe quel moment et peut servir de bouc émissaire à tout instant selon ses activités. Le film raconte l'histoire d'un homme puissant dans le monde de la police qui se permet toutes ses fantaisies, l'apogée étant pour lui de commettre un crime, de faire peser toutes les preuves contre lui-même afin de prouver que le système même s'il sait qu'il est un meurtrier fera tout pour étouffer l'affaire afin de le rendre toujours intouchable. Ce long-métrage est donc une façon d'illustrer à quel point le pouvoir peut rendre un homme fou et décadent, à quel point il peut en arriver à se payer la tête de tout le monde y compris des journalistes et de ses propres collègues. Gian Maria Volonte incarne un homme torturé dans le sens où son pouvoir ne lui a pas permis d'impressionner la femme qu'il aimait. Le mépris de cette femme envers lui, elle qui ne cesse de le provoquer, de le rabaisser, de le pousser dans ses retranchements là où personne n'aurait osé le défier l'a rendu au fil du temps complètement masochiste. Il fréquentait cette femme pour être humilié, pour être ridiculisé, pour qu'il se sente au niveau où il croit être. Sa fascination pour la résistance de cette femme lui vaut de devenir au fil des jours un homme qui perd sa confiance, qui perd sa virilité, qui perd ses vertus, qui s'abandonne au vice bref un homme qui sombre totalement dans une grave dépression. Le scénario est riche en profondeur, la psychologie du protagoniste est très bien analysée, la réalisation est flamboyante avec une musique très stridente d'Ennio Morricone. Au final, Elio Petri nous sert un film parfait dans tous les domaines porté par un acteur au sommet de son art. Un chef-d'oeuvre!
Gian Maria Volonté tue sa maitresse et laisse des preuves accablantes contre pour qu'il soit arrêté. Seulement personne ne veut croire en sa culpabilité et ses collègues font tout pour éviter de le tremper dans cette histoire de meutre. Mais pourquoi ne veulent-ils pas l'arrêter? Vous comprendrez très vite pourquoi... Un film réalisé en 1970, dans une Italie où le ton contestataire commencait sérieusement à se faire entendre
Elio Petri signe un réquisitoire des plus violents contre les hautes autorités: dans le cas présent contre les forces de police qui profitant de leur pouvoir usent des moyens les plus ignobles et radicaux pour obtenir ce qu'ils veulent. Il y a également une critique sur la mégalomanie de l'homme: Gian Maria Volonté est typiquement cet homme mégalomane, haut placé, puissant et qui se croit tout permis.
Ce même Gian Maria Volonté nous offre ici une prestation vraiment époustouflante. Le tout est réalisé sur une musique culte du grand Ennio Moriconne.
Un film didactique se doit d'avancer dans sa démonstration, sinon il fait du surplace, et c'est effectivement ce qui se passe. Alors on meuble avec des flashbacks répétitifs qui se trainent, des démonstrations bien lourdes (alors qu'on a déjà tout compris). Et plus ça avance plus ça s'enfonce dans le grotesque à l'instar de la dernière scène d'une absurdité sans borne. Un film sans finesse, manichéiste et filmé à l'esbroufe. Quant à Gian Maria Volonte, suivant son appréciation on dira soit qu'il en fait des tonnes, soit qu'il n'est pas bon, mais son personnage est lourd. Un film daté et surestimé
Un film majeur du cinéma italien politique des années 70. Sujet passionnant brillament mis en scène et remarquablement interprété. Gian maria Volonte, cynique à souhait, est inoubliable, tout comme la musique, obsédente comme le film.
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4,0
Publiée le 31 juillet 2011
Superbe rèflexion d'Elio Petri sur la police et les lois! On connait l'argument de "Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon": un policier, hautement placè, tue sa maîtresse, puis accumule les preuves contre lui, afin que l'enquête le dènonce et que ses chefs soient obligès de l'arrêter! Petri nous fait une dèmonstration d'une rigueur et d'une logique implacables, nous trace le portrait d'un homme (magistralement interprètè par Gian Maria Volonte, au jeu brechtien très "distanciè"), ainsi qu'un remarquable portrait de fasciste! Film politique par excellence, puisque le fascisme du personnage se traduit ici dans tous les domaines de son existence, professionnels aussi bien que privès, ce mèlange-choc de dènonciation politique et de dèlire pathologique reste une oeuvre phare du cinèma italien des annèes 70! Signalons ègalement la magnifique musique d'Ennio Morricone...
Afin de prouver l’impunité qu’offre la loi à des puissants comme lui et le degré de corruption de l’état, le chef de la brigade criminelle commet un meurtre gratuit en semant des indices qui l’accusent. Un film de cinéma politique saisissant et intéressant, brillamment interprété, porté par gimmick musicale entêtante de Morricone.
Avec ce film, Elio Petri dénonce avec force les hautes institutions italiennes, corrompues par le pouvoir qu'elles ont et obéissant à leur propre logique. "Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon" nous raconte l'histoire saisissante d'un commissaire de police qui tue sa maîtresse, fait exprès de laisser des preuves derrière lui et n'hésite pas à relancer l'enquête quand elle est au point mort. Bravade suicidaire certes quand on voit que sa culpabilité est évidente mais personne, et surtout pas ses collègues, ne semble s'en rendre compte malgré tous les efforts qu'il fait pour être déclaré coupable. Au-delà de cette histoire se cache un message qui en dit long sur l'Italie du début des années 70, rongée par le fascisme qui va jusqu'à occuper la vie privée du personnage. Dans le rôle principal, Gian Maria Volonte est fabuleux, vraiment habité par son rôle à la limite de la schizophrénie. Radical et sans concessions que ce soit dans sa forme ou dans son propos, le film est un jalon important dans l'histoire du cinéma italien. Partition superbe d'Ennio Morricone.
Un film qui démontre à quel point le cinéma italien a été une très grande chose. La fable d’inspiration kafkaïenne et décandentiste reste toujours d’une audace et d’une pertinence stupéfiantes, aussi bien au regard des violences et des manipulations politiques dans l’Italie de l’époque, que celles, mondiales, plus récentes. Gian Maria Volonte n’a sans doute jamais fait une prestation aussi extraordinaire, Ennio Morricone signe une de ses meilleures musiques. Classique indispensable.
Petri souffle le chaud et le froid sur cette formidable enquête policière dont le coupable s’affiche au grand jour , alors que dans les coulisses les hommes de l’ombre s’agitent et se voilent la face … A ne pas manquer ! Pour en savoir plus
Rome 1970, le chef de la brigade criminelle tue sa maitresse avec laquelle il entretenait une relation malsaine ; reconstituant ensemble pour leurs ébats amoureux des scènes de crime et de viol réels. Ce ponte de la police par ce meurtre veut démontrer que la société n’osera l’envisager comme un possible coupable malgré tous les indices qu’il sème volontairement sur son passage. Prouver que la loi offre une impunité aux puissants est le but qu’il poursuit. Le thème est aguicheur mais traité avec beaucoup trop de grotesque. Gian Maria Volonté, le policier, en fait des tonnes, l’intrigue finit par perdre de son sens et à virer complètement à l’absurde. On pourrait admettre, et çà marche un temps dans le film, que ce personnage outrancier et exubérant est un schizophrène, un policier à la personnalité infantile. Mais çà ne tient pas le choc des 1h50. Critique du pouvoir ostentatoire et didactique dont on sort peu convaincu… l’engagement politique était pourtant fort… Une déception comblée pour partie par le thème musicale lancinant d’Ennio Morricone.
Un film assez étrange. Le message est clair : mettre en évidence l'influence de la position sociale des suspects chez les policiers plus que les éléments matériels, et donc les erreurs judiciaires que cela induit. La référence au danger de la pieuvre policière qui contrôle tous les gestes de la population est présente tout au long du film et rappelle les préoccupations chères à Georges Orwell. Les personnages principaux sont bien interprétés, notamment celui de la maîtresse du policier, perverse à souhait. Mais le rythme est volontairement haché, la mise en scène parfois déroutante, et certaines scènes apparaissent maladroites, notamment celles où évoluent les collègues du chef de la police, pas très à l'aise à l'écran et donc pas crédibles. A noter la musique excellente du maestro Morricone. Au final, une oeuvre intéressante, mais qui m'a laissé sur ma faim.
Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon ou le film politique italien dans toute sa splendeur, une farce dénonciatrice mise en scène sous la forme d'un polar avec un Gian Maria Volonte époustouflant (un film à voir à tout prix en VO pour savourer davantage sa prestation). Il y a aussi une musique très belle de Morricone ; un excellent portrait de ce directeur de police à qui le pouvoir à corrompu l'esprit.