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gemini-hell
26 abonnés
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1,5
Publiée le 21 mars 2011
Le point de départ du scénario est astucieux et surprenant. Mais très vite le propos s’enlise et apparaît bien démonstratif. Il me semble que le poids des ans ait considérablement amoindri la portée générale de ce film d’Elio Petri. Demeurent intacts la prestation enfiévrée de Gian Maria Volonte et l’inoxydable gimmick musical du souvent génial Ennio Morricone.
Bonne surprise cinématographique que cette "enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon". Venu d'Italie, réalisé par un certain Elio Petri...honnêtement les seules références qui m'ont poussé à voir ce film sont l'acteur Gian Maria Volonté et la musique d'Ennio Morricone . Le premier est sans doute connu pour les amateurs de western à travers les deux rôles de méchants qu'il a joués pour Sergio Leone: Pour une poignée de dollars et surtout " Et pour quelques dollars de plus " avec le rôle d'El Indio. Gian Maria Volonté, c'est aussi le film " Sacco et Vanzetti " pour lequel il joue le second, à savoir un vendeur de poissons incarcéré injustement pour ses idées anarchistes et condamné pour un braquage qu'il n'a pas commis. Ce film est tout simplement l'un des plus nécessaires réquisitoires contre la peine de mort ainsi que la xénophobie ( à voir absolument ) . Volonté, c'est également le biopic ( un peu ennuyeux il faut dire ) sur les derniers instant de Lucky Luciano et c'est aussi un film en dehors d'Italie avec Le cercle rouge de Melville pour lequel il partage l'affiche avec Alain Delon, Bourvil et Yves Montand ( rien que ça). Voila pour le peu de sa filmographie que je connaisse, au final Gian Maria Volonté est peut -être , à mon avis, l'un des meilleurs acteurs italien de sa génération. La seconde référence, c'est Ennio Morricone , pourquoi présenter l'un des meilleurs compositeurs du monde ? Alors avec ses deux références, c'est avec surprise et joie que je constate la qualité d'un superbe satire sur le pouvoir politique. Malgré ce que pourrait laisser supposer le synopsis, Enquête au dessus d'un citoyen de tout soupçon est loin d'être un film policier, plutôt une comédie grincante, féroce et noire sur la corruption et la discrimination d'un pouvoir politique italien dont la paranoïa cohabite avec le fascisme . Sorti en 1970 et tourné en 69, le film se situe temporellement et politiquement dans la vague de mai 68. la contestation en Italie bat son plein, et au milieu de tout cela, Gian Maria Volonté joue un personnage anonyme mais puissant, symbole de pouvoir et d'autorité. L'acteur livre sans doute son meilleur rôle, un rôle de composition poussé à outrance, ou verbalement et expressionnellement Volonté fait montre d'un talent inattendue, surtout pour un acteur qui a su interpréter des rôles avec une juste sobriété. La première raison pour voir ce film est donc la performance de Volonté ( il fait preuve de bonne volonté ah ah ah ...) , a ce titre, je voudrais citer des paroles du critique Fabio Ferzetti qui souligne qu'une performance d'acteur peut donner à une oeuvre un caractère moderne et éternel, il parle bien évidemment d' "Enquête..." et on ne peut que lui donner raison. Il faut aussi souligner le jeu de Florinda Bolkan, très belle actrice latino qui joue un rôle plutôt ambiguë avec une certaine dose de sado-masochisme . Le film en lui-même est ambiguë , c'est une satire qui prend des détours parfois cauchemardesques et cruels pour envenimer son enjeu. Le film a eu par ailleurs une réputation plutôt sulfureuse à sa sortie , des membres du staff ont notamment eu peur de certaines représailles politiques. Le contexte est déja assez fort. La mise en scène accentue cette pression en multipliant les très gros plans sur les visages et les gestes, la satire est donc accentué par un effet "loupe" de bon ton qui associé à une véritable force verbale donne une ambiance ambulante à l'oeuvre. Curieux, féroce, drôle et remarquablement joué, " Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon" est l'un de ces quelques exemples magistralement réussis de la satire au cinéma. A voir absolument !
Malgré des problèmes de rythme, un aspect visuel peu remarquable, et un jeu survolté assez épuisant à la longue, 'Enquête' s'avère être une intéressante évocation des dérives totalitaires de la police. Habilement, Pietri réfute néanmoins un part pris manichéen et une explication purement politique aux agissements de son personnage. Le film prend même parfois des accents hitchcockiens en dépeignant la relation qui lie Augusta au commissaire.
Sublimé par la musique d'Ennio Morricone, un ovni cinématographique où son personnage principal tangue entre la provocation, l'assurance, l'impunité, puis la naïveté, la bêtise et la folie. Curieux à souhait.
Plus qu’une démonstration par l’absurde de la justice à deux vitesses du système politico-juridique italien, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon est un pamphlet d’un cynisme glaçant sur les abus du pouvoir en place. L’inoubliable prestation de Gian Maria Volonte, qui réussit à faire transparaitre à la fois une froideur implacable et une culpabilité dévorante, donne à ce fleuron du cinéma politique italien des années 70 une puissance évocatrice du rapport entre la nature humaine et la tendance qu’a tout système politique établi à tendre vers une forme quelconque forme de tyrannie. Car c’est bien cette déviance fasciste que dénonce Elio Petri en montrant les dessous de cette police politique qui, sous prétexte de défendre la démocratie, refuse d’admettre la culpabilité de son responsable mais invente des prétextes pour réprimander des innocents. La bande originale signée par Ennio Morricone participe également à rendre mémorable ce chef d’œuvre de cruauté morale.
C'est vraiment un film intéressant. Il prend des partis pris pour un film policier qui sont assez sympas et qui font, finaement, d'Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, un film davantage politique que policier. Le scénario se suit avec plaisir et intérêt, la mise en scène est élégante et accompagne de façon intelligente le sujet, en sachant notamment proposer des moments incongrus, soulignés par la musique d'Ennio Morricone. Bref, là dedans tout est solide : scénario, mise en scène et interprétation. Un bon film.
Se reposant sur une mécanique implacable à se ronger les ongles, Elio Petri dresse le portrait fascinant d'un salopard de grande envergure, calculateur, imbu de sa personne et avide de pouvoir, prêt à tout pour prouver qu'il a raison et qu'il est définitivement intouchable, mais offre surtout une critique virulente envers une cité décadente encore plus monstrueuse que son anti-héros, ainsi que de ses institutions toute puissantes. Un très grand film à (re)découvrir d'urgence, hanté par la prestation magistrale de Gian Maria Volonte et par la musique inoubliable d'Ennio Morricone.
Une fable absolument amorale! Une relecture intéressante du Procès de Kafka! On est saisi par l'immersion et le réalisme de ce scénario toujours aussi intelligent même 40 ans après! Gian Maria Volonte semble habité par son personnage torturé et torturant. Et même si le style vieillissant des années 60-70 est omniprésent dans l'architecture et les costumes, la mise en scène et la musique sont intemporelles!
Un gros bonnet de la police, à qui tout a réussi, décide de tester son impunité en observant ses confrères enquêter sur son propre crime. Costard impeccable, le verbe haut, il se ballade parmi les rangs admiratifs, s’amuse de leur cécité tandis que là-haut, la gouvernance s’organise. Quand il s’agit de tuer dans l’œuf une affaire compromettante, les obstacles s’évanouissent comme par enchantement. Gian Maria Volonte est fantastique en haut ponte mussolinien, hautain avec ses subordonnés et soumis à sa maitresse, capable aussi bien de briller en société que de perdre brutalement tout contrôle. Le film annonce les années de plomb dans l’Italie des 70’s, la sévère répression subie par les étudiants anarcommunistes, le climat pesant de violences et de paranoïa. Et au milieu, ce citoyen au-dessus de tout soupçon, obnubilé par l’autorité, inquiet de ce militantisme désordonné et des libertés naissantes, et qui reste intouchable malgré tous ses efforts. Une tragicomédie étrange, sardonique, où résonne le pizzicato doux-amer d’Ennio Morricone, identifiable dès la première note. A découvrir.
En plein dans l'air du temps un film plein de vérités, et révélant une puissante equipe de politiciens d'un pays en pleine croisade morale être en fait des sombres beaufs essentiellement mûs par l'argent, et par une intrigue policière à ne pas dévoiler pour ceux qui ne l'ont pas vu. Duplicité, complaisance et désinformation quand tout va "presque bien"...
Après le générique, le plaisir envahit le spectateur avec la musique très connue d’Ennio Morricone, reconnaissable à sa guitare acoustique et sa guimbarde. Le chef de la brigade criminelle (Gian Maria VOLONTE) égorge sa maitresse d’une lame de rasoir et disperse des indices (empreintes, traces de semelles, etc.) dans tout l’appartement. spoiler: Menant l’enquête, il jette les soupçons sur le voisin de sa maitresse, jeune activiste, sur son mari avant de les innocenter, poussant à l’extrême le fonctionnement de la police qui, malgré les preuves, l’écarte de la liste des suspects par un raisonnement par l’absurde. Gian Maria Volonte est prodigieux dans ce rôle de commissaire fou et schizophrène, imbu de son pouvoir mais ne supportant pas que l’ordre établi soit bafoué. Sévère réquisitoire sur la société italienne des années 1970’, sa police mais aussi ses contestataires. .
Un thriller trés original et surprenant servi magistrallement par Gian Maria Volonte. Ca change vraiment de ce qu'on à l'habtude de voir! Dommage qu'il est quelques longueurs.
Ce qui est intéressant c'est que le Docteur pousse les enquêteurs dans le bon sens, alors qu'il semble impossible pour les subalternes d'imaginer que leur patron est le coupable. Cependant, les flash-backs alourdissent un peu le propos, pour ne pas dire un peu superflus. Mais surtout Gian Maria Volonte en fait des tonnes, surjouant à outrance quasiment chaque scène faisant le show littéralement ce qui retire toute crédibilité à l'enjeu. La démonstration sur l'impunité des puissants est justement très démonstratif, l'intrigue et sa ligne directrice est prenante et judicieuse, dommage que l'absurde arase le propos. Le compositeur du film est Ennio Morricone, fidèle de Leone, et signe une partition cultissime qui n'est pas pour rien dans la postérité du film. Site : Selenie
Son credo à lui, plutôt que de choisir un camp idéologique, c'est, avec ce film, de montrer la corruption du pouvoir, son emprise sur un homme, et encore plus un homme qui commet un crime pour démontrer sa supériorité. Superbement incarné par Gian Maria Volonte, ce commissaire de police, qui restera anonyme, tue sa maîtresse, laisse des indices l'inculpant, avant de nier face aux preuves et de faire accuser d'autres personnes, tout en vivant des tourments en raison d'une schizophrénie morale qui le ronge. Parfois trop hystérique, comme souvent avec les films italiens, le film est parfois pénible à suivre, mais sa conclusion, terrible, achève la démonstration : le pouvoir corrompt et toute la chaîne est pourrie, et le commissaire est finalement bien petit face à ses supérieurs. Désarmant, et pourtant tellement significatif. Mise en scène acérée, soutenue par la superbe musique d'Ennio Morricone, avec une ritournelle dont lui seul a le secret, et sur laquelle il opère d'infimes variations, épousant la chute mentale de ce anti-héros. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Charge virulente contre la corruption et l'incompétence policières, ce drame nous fait suivre entre délectation et indignation l'impunité d'un homme de pouvoir ayant assassiné sa maitresse avec laquelle la relation malsaine, toxique, se dessine au fil d'analepses distillées habilement. Campé par un bluffant Gian Maria Volonté, le héros offre une personnalité fort complexe, à l'instar des raisons qui le poussent à jouer avec les autorités ou à leur donner suffisamment d'indices pour l'inculper. Infusé du climat anxiogène de cette époque italienne, le récit allège son propos revendicateur par un humour tantôt noir tantôt théâtral que souligne l'irrésistible musique de Morricone. Une rageuse et cynique allégorie de la déception démocratique...