Dolph Lundgren, c'est un début de carrière difficile. Avec la tête de bosch qu'il se tapait, ainsi que sa défaite dans un Rocky douteux où il défendait quand même l'URSS face à une Amérique capitaliste période Regan ( le type avait tous les facteurs contre lui, à ce niveau là ), il aurait fallu très peu pour l'enterrer profondément sous terre. Mais les ricains sont gentils; c'est ils aiment donner aux anciens méchants de leurs films la possibilité de devenir les gentils du cinoche de demain. Enfin, pas tout le temps, en témoigne Nicolas Cage, enfermé dans ses choix de carrière douteux. Cage, enfermé, je kiffe. Notre bon vieux Lundgren commence donc sa carrière dans le cinoche américain avec cette daube ci, aka Les Maîtres de L'Univers. T'imagines pas les corones qu'il faut avoir pour faire ça; même un éléphant les auraient pas aussi grosse. Là, tu dois te demander pourquoi je dis cela. Si t'as vu le film, tu te le demandes pas. Il est une certitude avec cette oeuvre ci, c'est qu'elle est objectivement mauvaise. Ouarf, c'est vraiment pas glorieux. Pas de quoi être fier. Parce que Les Maîtres de l'univers, c'est un peu la risée du cinéma de science-fiction, le film qu'il faut ne pas avoir vu. Mauvais de bout en bout, plagiant de tous les côtés, il est une qualité que je ne peux lui enlever : sa sincérité. Étrangement, et malgré que le film soit un pur produit mercantile, il demeure un étrange détail que je ne peux vraiment pas lui retirer : l'oeuvre a été faîte avec envie et persévérance. Tu le sens dans les décors, dans le jeu des acteurs, qui voudraient que le film soit bon, et qui, malheureusement, n'y peuvent rien du tout. Et c'est pas Lundgren qui va venir sauver le film; il joue encore moins bien qu'à l'accoutumée; ou même ce méchant, ce Skelettor en puissance, à fond dans le surjeu comme le grand n'importe quoi, parfait inverse d'un Musclor monolothique à souhait, et moins bon acteur qu'un certain Steven seagal. Heureusement qu'en VF, ce diablotin de héros possède la voix d'Harrison Ford dans Indiana Jones. Les acteurs environnants ne sont guère meilleurs, bien entendu. u niveau de la mise en scène, c'est un panard incroyable, le pied total; le type fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, et tu le sens qu'il s'est éclaté à filmer ces personnages hauts en couleurs et à pomper non seulement le scénar du premier Terminator, mais également et surtout Star Wars ( pour le casque de Dark Vador et les tirs au pisto-blaster, comme qui dirait ). Oui, Les Maîtres de l'Univers, c'est un peu ce qu'aurait été Star Wars en version z, si George Lucas avait été embauché chez la Cannon pour réaliser des films pourrave avec un budget minable. Sauf que le plaisir n'est jamais à bouder devant ce métrage-ci, tant il s'avère généreux avec son spectateur. Et elle est justement là, la sincérité que j'ai évoqué plus haut; dans son grand panel de scènes d'action toutes plus barges les unes que les autres, et qui te poussent à l'explosion simultanée des dernières neurones restantes dans ton pauvre petit cerveau, faiblarde entité assaillie par tout un tas de méchants pastiches de Dark Vador. Nanar magnifique, Les Maîtres de l'Univers fait partie intégrante de toutes ces daubes de la fin des années 80, généreuses à en pleurer ( de joie, je précise ). Disons juste que ça change des derniers films estampillés Transformers, pour ne citer qu'eux, saga ne possédant pas le dixième du charme de cette daube intersidérale. Ma note pourra surprendre, mais elle vient du coeur : un bon gros 14/20. Le panard total.