Devant les critiques, surtout celle de Libé, j'ai failli ne pas y aller, mais comme je devais accompagner une fan de Ray Charles, j'ai pris mon courage à deux mains. Et bien m'en pris.
Il faut se méfier des critiques virulentes, elles cachent souvent autre chose, parfois l'incompétence ou le parti-pris.
Dans le cas de Libé, l'auteur n'a tout simplement pas vu le même film, dans la scène de "Hit the road Jack", il est bien précisé que Ray vient de recevoir les textes, ce ne sont pas ses chansons ! Quant à se référer tout le temps à l'officielle autobiographie, qu'a t'elle de plus certain que d'autres regards ?
Bref, méfiez-vous d'une seule critique.
Le film est . hollywoodien, tout est plus beau que nature, même la vie dans le ghetto noir du Sud américain avec cet arbre à bouteilles colorées qui tintent au vent.
Même s'il est vrai que toutes les frasques du Genius sont passées en revue, c'est toujours avec une caméra énergique et des décors bien propres. Rien à voir avec "Bird" de Eastwood bien plus humain.
On voit aussi les critiques externes sur le style, les provocations et le jusqu'au boutiste du pianiste, ce n'est pas un hommage niais.
Mais, il ne faut pas délirer, c'est passionnant, la musique est correctement restituée avec toujours un semblant d'histoire annexe qui fait que l'on échappe au concert filmé.
Ce n'est sans doute pas très authentique, ni très personnel, mais on passe 3 heures agréables à écouter la carrière de Ray Charles.
Après "Collateral", on n'attendait pas un four de Foxx, c'est une bonne interprétation des mouvements désordonnés de Ray, même s'il manque un peu plus de chaleur.
Saluons les seconds rôles noirs, très différents de ce que l'on a l'habitude de voir dans les films US, et les inserts d'époques qui font se souvenir du vrai Ray.
Dommage que les perruques et autres implants de peau soient aussi visibles.