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ygor parizel
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3,5
Publiée le 10 juillet 2012
La réalisation est plus sage qu'à l'accoutumée mais par contre les thèmes du cinéaste sont plus que jamais présents. De la chronique au drame en passant par le film noir (enfin en quelque sorte), Almodovar brouille bien les pistes. Les interprètes sont je trouve vraiment excellents tous autant qu'ils sont, mais Antonio Banderas démontre dans ce film qu'il est un tout bon.
Qui mieux qu'Almodovar eût pu nous conter avec une telle ambiguité cet amour homosexuel perturbé par l'arrivée d'un amant fou? Le génie du réalisateur réside dans le fait de nous prouver que l'amour, le désir et la folie n'ont ni sexe ni sexualité et donc que les couples homos équivalent pleinement aux couples hétéros. Novatrice, moderne et audacieuse, une oeuvre qui n'a absolument pas vieilli et qui met un trait définitif au cinéma ibère terne des années franquistes. Enfin, quel plaisir de revoir Antonio Banderas dans l'un des ses plus grands rôles, contrastant avec ses ultimes mauvais choix cinématographiques depuis qu'il s'est laissé acheter par Hollywood... En tout cas, Almodovar suscite en nous un incroyable désir de (re)découvrir l'un des ses plus grands chefs d'oeuvre...
Franchement ce film est épatant et Bonderas à contre emplois est excellent ! vraiment du grand cinéma, la réalisation impeccable, les acteurs justes, enfin bien que très dérangeant psychologiquement, ce film est génial
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3,0
Publiée le 20 mai 2012
Caramba! Pochade dèlirante (voir poignante dans certaines scènes) exècutèe en deux coups d'une camèra qu'aucune vulgaritè ne fait reculer, Pedro Almodovar signe entre "Matador" et "Femmes au bord de la crise de nerfs" un film presque noir dans un style hyper-rèaliste où les tourments du sexe, ou les homosexuels et les transexuels, sont abordès avec une cruautè provocatrice, mêlant passion, jalousie et dèviations! L'occasion de donner une fois de plus à Almodovar la rèputation d'un John Waters espagnol! On y aperçoit les acteurs fètiches du cinèaste qui deviendront grands comme Victoria Abril, l'inoubliable Carmen Maura (il faut la voir se faire arroser par un jet d’eau dans une scène qui suggère sensualitè (voire èrotisme) et l'excellent Antonio Banderas, amoureux jaloux d’un cinèaste qui a perdu la mèmoire! Attention les yeux, "La loi du dèsir" rèserve aussi de très belles sèquences avec une reprise dèroutante de "Ne me quitte pas" de Jacques Brel! Du bon Almodovar...
On ne sait jamais où Almodovar va nous embarquer. Ce film commence comme un drame sentimental sur fond d'homosexualité masculine et tourne en thriller sans que la narration en soit perturbée. Très coloré, très brillant, de très bons acteurs, de l'humour noir, de la passion et une scène inoubliable, celle ou Carmen Maura (qui avait 42 ans à l'époque) vêtue d'une robe orange super moulante se fait volontairement asperger par une lance à eau, la nuit en pleine rue, son corps mouillé dégage alors un érotisme tout à fait troublant..
Avec "La ley del deseo" sorti une décennie après la mort de Franco, c'est un véritable pavé dans la mare espagnole que jette Pedro Almodovar. Une histoire mettant en scène des gays, un trans, un prêtre pédophile, le tout assaisonné de cocaïne, ça ne passe pas inaperçu dans un pays de forte tradition catholique qui a été tenu d'une main de fer par un dictateur pendant près de 40 ans. La visée catharsique d'une telle œuvre est évidente quand on connaît l'homosexualité d'Almodovar. Maintenant, que vaut vraiment "La ley del deseo" ? Sur le plan de l'émotion et de la sensualité c'est une réussite. Le choix de la BOF (cocorico au passage), la tendresse qui se dégage des parties de jambes en l'air, ... c'est choupinou tout plein. En revanche, les moult rebondissements invraisemblables nuisent à l'intrigue. A force de vouloir remuer le spectateur, Almodovar finit par le perdre. L'homosexualité était, à mon sens, un thème assez vaste pour ne pas avoir à partir dans un délire transo-oedipo-anticléricaliste. D'autant que notre ami Pedro, loin de se satisfaire de ce joli foutoir, double son mélo d'un thriller boiteux. L'enquête est absolument risible, les indices apparaissant et disparaissant comme par enchantement. Et que dire de la dernière scène, qui pourrait faire croire qu'il s'agit d'un film de série Z ? Dans ce passage final, les acteurs semblent s'être concertés pour jouer le plus mal possible. "Talons aiguilles" est, dans ce domaine, un film largement supérieur.
Avec Almodovar il y a une foule de détails explicites qui éclairent tous ses films. La musique évidemment, la pièce de Cocteau et la chanson de Brel. Le désir ne se contrôle pas et le héros ne contrôle pas ses sentiments. Même s'il n'a pas la puissance formelle de ses films des années 2000, l'histoire de ces désirs est une belle histoire d'amour tragique
Pedro Almodovar se lance ici dans un film assez révolutionnaire pour l'époque, en effet il montre volontairement à l'écran les corps de deux hommes qui s'entrelacent et s'embrassent. Pour 2022, rien de choquant c'est assez classique mais pour 1988 c'est pour le moins assez osé de la part du cinéaste espagnol. Ce manifeste pour l'homosexualité se transformera en sorte de thriller sur la fin du film, ce qui a, pour ma part, réussit à me remettre dans le film car l'ensemble commençait à réellement tourner en rond. Carmen Maura et Antonio Banderas sont encore les acteurs principaux et on ne s'en lasse pas. Une demi réussite dans le fond mais j'ai quand même bien ri à de nombreuses reprises. Pour finir, une scène m'a beaucoup marqué lorsque Carmen Maura se met sous un jet d'eau dans la rue car elle crève de chaud. Cette scène laisse transparaître une sensualité érotique très intense du plus bel effet.
En Espagne, l'homosexualité n'est plus considéré comme un délit depuis 1986 soit peu de temps avant le tournage de "La loi du désir". Pedro Almodovar profite de cette abrogation et du souffle libertaire provoqué par la transition démocratique succédant au régime répressif franquiste pour raconter une douloureuse romance triangulaire homosexuelle. Son cinéma y est décomplexé, subversif et provocateur. Pour une fois, les femmes ne sont pas au centre de l'oeuvre du cinéaste espagnol. Même sa muse, Carmen Maura, jour en réalité un transexuel, frère (à la naissance) du personnage principal. Pourtant, on ne peut se tromper sur l'identité du réalisateur. "La loi du désir" regroupe les ingrédients qui ont fait le succès d'Almodovar et qui permettent de le reconnaître. En effet, l'intrigue joue toujours sur des romances compliqués, ponctuées par des drames, et le visuel reste toujours aussi coloré. Du côté du casting, on revoit ses fidèles avec une préférence pour Antonio Banderas, effrayant dans ce rôle d'amant possessif. Un bon cru d'Almodovar même s'il a fait mieux par la suite.
Probablement le plus beau film des premières années d'Almodovar : une histoire riche, des personnages fouillés, une folie contenue. La loi du désir nous parle d'amour et de passion, rien que ça.
Antonio Banderas est surprenant et assez flippant en psychopathe amoureux. Pour l’époque c’est très nouveau de montrer l’homosexualité aussi naturellement, sans tabou. Les plans des corps entrelacés sont d’ailleurs magnifiques. L’histoire connaît pas mal de rebondissements et on reste assez captivé, malgré un petit coup de mou en milieu de film, juste avant les coups de téléphone à Juan puis à Antonio, qui font re-décoller l’intrigue.
"La loi du désir"(1987)était déja le 7ème long-métrage de Pedro Almodovar,alors peu connu hors de ses frontières espagnoles.Il représentait un pavé dans la mare dérangeant pour cette Espagne ultra-catholique,à peine sorti du marasme des années Franco.Replacé dans le contexte,c'est forcément un mélodrame subversif doublé d'un thriller obsessionnel(rappelant par moments "Liaison Fatale").Almodovar semble être parti sur 2 axes.D'abord,la difficulté d'assumer sa nature profonde.Un cinéaste homosexuel à la sexualité complusive,et sa soeur,transexuelle,violée par un prêtre dans son enfance.Ce sont des figures marginales,mais c'est justement ce qui attire Almodovar,qui double de plus sa démonstration sur la solitude des artistes.D'un autre côté,il détaille les ravages d'une passion amoureuse destructrice.Antonio Banderas(surprenant de le retrouver si inquiétant et charmeur à la fois),ne supportant pas d'être délaissé,va provoquer plusieurs drames.Par contre,pour le style visuel hyper-coloré et l'ambiance de télé-novela,on aime ou on aime pas.On dirait un Madrid de carton-pâte.Tout cela est trop rocambolesque pour ne pas finir par lâcher prise,même si l'image de Carmen Maura aspergée d'eau par une bouche d'égout vaut le détour.