Koyaanisqatsi est le premier volet de la trilogie QATSI, la symphonie humaine de Godfrey Reggio. Les deux autres volets s'intitulent Powaqqatsi et Naqoyqatsi.
Koyaanisqatsi marque un tournant dans l’histoire du cinéma documentaire. Considéré comme l’un des premiers longs métrages à utiliser le time-lapse (effet d’ultra accéléré réalisé image par image sur des durées plus longues), le film est fait de collages de prises de vues réelles, d’images générées par ordinateurs et de films publicitaires.
Koyaanisqatsi est la contraction de deux mots en langue Hopis (une tribu amérindienne du nord-est de l’Arizona) : "Koyaanis" veut dire la folie, l’agitation, le déséquilibre, la désintégration et "qatsi" veut dire la vie, le mode de vie. Koyaanisqatsi signifie littéralement la folie de la vie.
À l'origine, Godfrey Reggio ne voulait pas donner de titre à son film parce que "le langage n’est plus capable de décrire le monde dans lequel nous vivons" mais cela n’était pas possible pour des raisons légales. Il choisit un titre sans bagage culturel, issu d’une culture orale, pour offrir une vision différente des choses et rendre hommage à une langue "plus puissante dans sa capacité à décrire son environnement".
Koyaanisqatsi a bénéficié de l'appui de Francis Ford Coppola qui a produit le film afin de lui offrir une large distribution. Le second volet de la trilogie Qatsi, Powaqqatsi, a reçu le soutien de George Lucas tandis que Steven Soderbergh a fait la promotion de l'ultime opus, Naqoyqatsi.
En 1975, Godfrey Reggio rencontre Ron Fricke, alors monteur, et lui offre sa chance. Il l'embauche comme directeur de la photographie, co-monteur et co-auteur sur Koyaanisqatsi. Fricke s'émancipe par la suite de Reggio et se lance seul dans la réalisation de films documentaires. En 1992, il signe Baraka qui évoque ses thèmes fétiches : l’interconnexion et la transcendance. Le long métrage est couronné de prix à travers le monde.
Koyaanisqatsi est la première musique de film composée par Philip Glass, considéré comme l’un des compositeurs les plus influents de la fin du XXe siècle et l’un des représentants les plus éminents de la musique minimaliste. Lorsque Godfrey Reggio lui proposa de faire la musique de son film, il refusa dans un premier temps en lui répondant que ce genre d’exercice ne l’intéressait pas. Face à l’insistance de Reggio, qui lui montra des images de son film, il se lança dans l’aventure. Il composa ultérieurement la musique de tous les autres films de Reggio.