3,0
Publiée le 19 mars 2025
Le cinéma du réalisateur suisse Lionel Baier ne laisse jamais indifférent, que cela soit pour le choix de ses sujets ou pour ses mises en scène, pas vraiment neutres. Avec La Cache, il s'attaque à un roman autobiographique, genre délicat, notamment vis-à-vis des lecteurs, rarement satisfaits de l'adaptation qui en est faite. Le film se déroule en mai 68, cette année erratique, dans un appartement qui constitue une sorte de refuge, et l'on comprendra seulement au fil du long métrage pourquoi il en est ainsi. Baier convoque la fantaisie et même l'absurde, avec un célèbre invité en sus, mais si La Cache exprime bien sa liberté narrative, en se focalisant sur le pittoresque de ses personnages plus que sur une intrigue peu exaltante, le film ne convainc qu'à moitié et ne touche pas autant qu'il le souhaiterait, sans doute. Œuvre de groupe, aucun acteur ne tire la couverture à soi et l'homogénéité de l'interprétation, à travers 4 générations, contribue à ne pas se sentir totalement exclu de cette famille à la fois resserrée sur elle-même et originale. Michel Blanc, pour son dernier tournage, joue avec tout son talent un rôle qui se fond dans un ensemble hétéroclite mais chaleureux. Il n'est pas interdit de trouver cet adieu touchant et plutôt à son image, d'homme bienveillant et altruiste.
3,0
Publiée le 23 mars 2025
Dans la famille Boltanski, réunie sous le même toit d'un grand appartement de la rue de Grenelle en mai-68, il y a l'arrière-grand-mère (Liliane Rovère), juive russe, chassée d'Odessa à la fin du dix-neuvième siècle, le grand-père (Michel Blanc), médecin humaniste, la grand-mère (Dominique Reymond), sociologue, les deux oncles, Christian (Aurélien Gabrielli), qui deviendra un célèbre artiste plasticien, et Jean-Elie (William Lebghil), un linguiste. Il y a enfin le petit Christophe, neuf ans, qui racontera près de cinquante ans plus tard cette famille soudée et loufoque, dans un roman autobiographique couronné par le prix Fémina 2015.

Lionel Baier en signe l'adaptation, avec une fidélité revendiquée dès le tout premier plan. Pourtant l'adaptation n'est pas si fidèle, qui se déroule en mai 1968, alors que le roman évoque à peine cette période.

Sa bande-annonce est trompeuse. "La Cache" est beaucoup plus complexe qu'on pouvait s'y attendre. Il est d'abord beaucoup plus drôle. Il décrit une famille loufoque façon Gaston Lagaffe ou "Le Redoutable", la comédie pop, injustement oubliée, de Michel Hazanavicius avec un Louis Garrel détonant dans le rôle de Jean-Luc Godard.

Il est surtout beaucoup plus tragique. Il raconte les blessures toujours pas cicatrisées de l'antisémitisme et de la Seconde Guerre mondiale des membres de cette famille qui ressentent le besoin compulsif de se serrer les coudes, de se lover les uns contre les autres dans la chaleur protectrice de cet appartement-cocon.

"La Cache" est le dernier film tourné par Michel Blanc brutalement décédé en octobre dernier (Le Routard sortira le mois prochain mais a été tourné avant La Cache). On ne peut s'empêcher de l'y regarder avec une pointe d'émotion. Le dernier plan est un bel hommage qui nous serre le cœur.
2,0
Publiée le 19 mars 2025
Un film qui se veut ambitieux mais dans lequel rien ne fonctionne : commençons par parler de la voix off qui s'avère très embarrassante ; continuons par la mise en scène, qui se veut brillante et qui n'est que chaotique ; terminons par ce qu'il faut bien appeler humour et qui est tout du long d'une grande maladresse. Alors oui, on cherche à se rattraper en voyant une des dernières prestations de Michel Blanc à l'écran, en appréciant le jeu de Dominique Raymond et celui de Liliane Rovère mais cela ne suffit pas pour faire de "La cache" un film digne du grand écran.
3,0
Publiée le 22 mars 2025
L’adaptation au cinéma d’un roman au style très littéraire (Prix Fémina, 2015) est toujours quelque chose de difficile avec le risque de troubler le spectateur lambda qui aura du mal à retrouver les mêmes sensations et la même compréhension profonde du sujet que s’il tournait les pages d’un livre. De fait, le style narratif repose ici sur une certaine psychanalyse, sociologie, allégorie… Le spectateur peu rompu à ce type d'exercice cherchera à en discerner le sens profond, ce qu’il réussira ou pas. Paradoxalement, cette quête de sens, du message quelque peu subliminal, lui permettra de retenir son attention.
2,5
Publiée le 23 mars 2025
J'étais très attiré par ce film car l'histoire me séduisait pas mal. Mai 68 vu par le regard d'un enfant qui découvre une cache dans l'appartement qui a servi à l'ancêtre du clan pendant la seconde guerre mondiale. Mon intérêt est retombée assez vite car je qualifierai " la cache" de film qui se la joue ou veut faire son intéressant avec une forme qui fatigue au bout d'un moment à lorgner vers Amélie Poulain et surtout un jeu parfois faux des acteurs car forcé ou cartoonisé...
2,5
Publiée le 20 mars 2025
«-Sommes-nous vivants, sommes-nous morts ? -Nous sommes ensemble.»

Une chronique familiale à l'esprit théâtral, se déroulant rue de Grenelle en mai 68.

Doté d'une touche de fantaisie décalée et d'un casting plutôt attachant (dont le regretté Michel Blanc dans son avant-dernier rôle), un film qui a eu du mal à m'embarquer, la faute à une narration pas très passionnante et au rythme un peu redondant, ne laissant finalement que très peu s’infiltrer l'émotion en son sein. 5,5/10.
2,5
Publiée le 25 mars 2025
Adaptation du Roman de Christophe Boltanski par Lionel Baier qui reprend des pans de la propre histoire de sa famille. Nous replaçant dans l' univers de mai 1968, nous sommes à la fois agréablement plongés dans des décors d' époque ( autos, ameublement, musique, magazines ) nombreux y compris ce porche Parisien qui évoque une partie de ma propre jeunesse ( lointaine ) mais aussi un peu perdus il faut le dire, sur la mise en scène, très particulière, à la fois simplifiée, caricaturale et enfantine. Compliquée à suivre, donc, et ce n'est pas l'apparition là aussi un peu grotesque du Général de Gaulle dans cette rue de Grenelle, pour nous retenir de quitter la salle.... Heureusement, on retrouve dans ce casting, quelques figures pittoresques illustrant le trait des conditions difficiles relatées, avec les accents culturels juifs typiques, avec Dominique Reymond, ou Liliane Rovère, parfaites, et surtout le dernier film tourné avec Michel Blanc. Notamment les dernières scènes où il marche main dans la main, avec le petit Ethan Chimienti, très émouvantes...C'est l'image que je garderai, plutôt que la comédie confuse et absconse.....!!**
4,0
Publiée le 10 mars 2025
La Cache se distingue par son audace, mêlant histoire intime et grande Histoire avec une approche visuelle innovante. Lionel Baier explore un récit familial intrigant sur fond de Mai 68, interrogeant mémoire et identité. Son esthétique dynamique et colorée crée un contraste fort avec la gravité des thèmes abordés. Cette œuvre s’impose comme une expérience marquante sur l’histoire dans la grande Histoire : D​es personnages singuliers et attachants, des répliques déjà cultes.
2,5
Publiée le 20 mars 2025
Adaptation au cinéma du roman autobiographique de Christophe Boltanski, « La Cache » est une sorte de comédie douce-amère, très déroutante parfois sur le fond comme dans sa forme. Le réalisateur, Lionel Baier, a quelques bonnes idées de réalisation ludique, presque façon « Michel Gondry » par moment. Quand les personnages sont en voiture, le fond du paysage défile sous l’apparence de diapositives par exemple, ou bien il joue le trompe l’œil entre la voiture familiale et la petite voiture de Christophe. Parfois c’est réussi, parfois c’est juste gratuitement bizarre, à la limite du surréalisme. Mais pourquoi pas, après tout le film se déroule en mai 68, c’est l’époque où jamais pour être surréaliste ! La musique est agréable, un peu jazzy, avec au milieu du film une séquence de comédie musicale en hommage à Jean Yanne, c’est drôle, c’est encore une fois très décalé. Le long métrage dure 90 minutes, ce qui est court selon les standards du moment. Et s’il parait durer longtemps, ce n’est pas à cause du rythme ou de la forme d’une façon générale, c’est plutôt à cause d’un scénario décousu. Le film est adapté d’un roman que je n’ai pas lu, et il ne me donne malheureusement pas envie de le lire. Le film (comme le roman aussi, j’imagine) s’éparpille façon puzzle, en voulant s’attacher à raconter plein de petites histoires il ne fait qu’effleurer la vraie dramaturgie, celle du personnage d’Etienne Boltanski, le grand père. La grand-mère est handicapée spoiler: (elle ne l’était pas en 1942, un court flash back nous le prouvera), que lui est-il arrivé ? On ne le saura pas.
Le fils n°2 et le fils n°3 vivent encore chez leurs parents : artiste maudit, universitaires verbeux et déconnecté de la réalité, leur personnage ne sera pas plus développé que cela. Tout ce petit monde vit dans le grand appartement (et dors dans la même pièce) et a visiblement érigé l’étrange en mode de vie : l’un mange au petit déjeuner des sardines à la chantilly, l’autre fait du thé dans sa voiture en branchant la bouilloire à l’allume cigare, tout est étrange. Toutes ces bizarreries masquent le vrai intérêt du scénario : la Cache. Elle donne son nom au film mais elle n’est pas réellement exploitée par le scénario. spoiler: Etienne est médecin et il a une peur panique du sang, on se doute qu’elle n’est pas innée (sinon comment faire des études de médecine ?) alors elle prend surement racine sous l’Occupation. Il se cache sous la table quand il voit de la violence, il est pétrifié quand il entend détonations ou coups de feu, tout ça n’arrive pas pour rien. Quand arrive le flash back de 1942 on se dit qu’enfin, le film va prendre corps, et ce qui se noue autour de cet escalier va se dénouer, que le film va prendre de l’épaisseur ! Sauf que non, le soufflet retombe immédiatement. L’arrivée dans la famille Boltanski d’un personnage improbable, leur demandant de l’aide pour échapper aux émeutes, là pour moi, c’est trop ! Trop bizarre, trop surréaliste, trop improbable, trop quoi…
En fait le scénario n’a pas de colonne vertébrale, il raconte quoi, au juste ? On a bien du mal à le dire clairement. Sans être toutefois un mauvais film, « La Cache » est un film qui n’aura pas fonctionné sur moi, tout simplement. C’est un peu dommage car le casting est irréprochable : Dominique Reymond, William Lebghil ou encore le jeune Ethan Chimienti incarne leur personnage avec conviction mais c’est évidemment de Michel Blanc que je veux parler. C’est l’un des derniers films qu’il a tourné, et son personnage est sans doute le plus profond, le plus prometteur du film. Quel dommage de ne pas avoir plus capitalisé sur lui, quel dommage de ne pas avoir vraiment raconté son histoire à lui. Les quelques passages où on devine son traumatisme spoiler: (dans le restaurant notamment)
sont les plus touchantes. Pas juste parce que c’est Michel Blanc et qu’il va nous manquer, mais parce que pour incarner la fragilité et l’intériorisation des sentiments, il était l’un des meilleurs. « La Cache » est une expérience de cinéma un peu foutraque qui n’a pas eu sur moi l’effet escompté. Peut-être suis-je un peu trop « terre à terre » pour ce cinéma de rêveur et de poète ?
2,0
Publiée le 20 mars 2025
Un peu déçu par ce film que j'ai été voir principalement pour Michel Blanc mais qui paraissait bien fatigué, je le préfèrais dans ses rôles drôles, scénario compliqué et histoire confuse
3,5
Publiée le 19 mars 2025
Adaptée d un Roman Autobiographique , à succès , de Christophe Boltanski c'est là une réalisation intéressante de Lionel Baier pleine de fantaisie et de tendresse qui possède je trouve à charme fou !
Rapport au Roman le film se concentre là sur les évènements de Mai 68 et l'on apercevra le Général Charles De Gaulle comme jamais on ne la encore vu !
A noter que c'est là le film posthume du regretté Michel Blanc dans le rôle d'un médecin lui qui était hypocondriaque autoproclamé .
3,5
Publiée le 8 mars 2025
Surprenant dans son ton et son sujet, BAIER s'embourbe un peu dans une forme qui manque de finesse et de subtilité, mais qui lui ressemble et qui donne lieu à un métrage assez juste et fun a suivre
1,5
Publiée le 20 mars 2025
Inspiré d'un livre autobiographique, la Cache réussi le paradoxal-mais pas si étrange- exploit d'être aussi riche et foisonnant sur la forme qu'il est franchement peu emballant et engageant sur le fond. Et en celà il ne détonne finalement pas tant que ça dans le paysage cinématographique français actuel.

Commençons donc par cette forme, qui passe par une reconstitution vraiment réussie du Paris de 1968, grâce aux décors et aux costumes bien-sûr, mais aussi à toute un ensemble de petits détails réalistes (les disques vinyles, le magazine Spirou, la télé en noir et blanc, etc) qui nous font replonger dans l'époque. Mais cette réussite passe aussi par des personnages singuliers et assez hauts en couleur, incarnés avec beaucoup de talent par les comédiens, sans oublier des dialogues intelligents et plutôt bien écrits.

Mais le souci, c'est que tout ce minutieux travail esthétique et stylistique est mis au service d'une sorte de fantaisie assez gentillette et pas trés emballante. Ce que réalise Lionel Baier c'est simplement une sorte de chronique familiale retro, mi-burlesque, mi-philosophique et à mi chemin entre le drame et la comédie. La Cache fait un peu penser aux films de Wes Anderson -en plus fade- avec ses nombreux personnages et son côté un peu trivial. Tout celà fini même par nous sembler incroyablement léger et anecdotique en réalité, alors même que les événements qu'il relate en toile de fond (La poussée politique de mai 68), ne le sont absolument pas.

Sauf que le film lui n'est pas construit dramatiquement, ne résonne pas avec le monde extérieur (ni celui d'aujourd'hui ni celui de l'époque) et ne dégage finalement aucune émotion particulière. On a, une fois de plus, l'impression de quelque-chose d'assez fermé et nombriliste, voire d'un film qui a été fait pour faire plaisir à soi même ou à ses potes, davantage que pour le grand public. Reste le plaisir de voir l'immense Michel Blanc dans son dernier rôle.
4,5
Publiée le 25 mars 2025
Un pur moment de grâce

J’avais déjà vu deux films du suisse - eh oui ! -, Lionel Baier, Les Grandes ondes (à l’ouest) et La dérive des continents (au sud). Il avait alors prouvé qu’il ne filme pas les histoires de tout le monde. L’originalité reste de mise dans cette comédie dramatique de 90 minutes qui marque le dernier grand rôle à l’écran de Michel Blanc. Christophe, 9 ans, vit les événements de mai 68, planqué chez ses grands-parents, dans l’appartement familial à Paris, entouré de ses oncles et de son arrière-grand-mère. Tous bivouaquent autour d’une mystérieuse cache, qui révèlera peu à peu ses secrets… De l’arrière grand-mère au petit fils, tout ce beau monde vit dans une sorte de folie douce et dysfonctionnelle. Comme ses personnages, le film est déjanté, politiquement incorrect et d’une drôlerie teintée de mélancolie. A découvrir absolument.
Adaptation très libre du roman éponyme de Christophe Boltanski, - Prix Fémina 2015 -, dans lequel l'auteur raconte l’histoire de sa famille sur plus d’un siècle. Le film, lui, choisit de s'attarder sur les événements de Mai 68, alors que dans le livre, cette période ne fait l’objet que d’un demi-paragraphe… C’est vous dire qu’en terme « d’adaptation libre », c’est un must ! Ça nous parle joyeusement de sujets graves comme le rapport aux origines, le besoin de fiction dans la construction de son identité, l’antisémitisme, le non-dit… Lionel Baier a voulu représenter différemment la Shoah au cinéma. Il souligne qu'il ne s'agit pas d'un événement historique figé dans le temps, mais d’un processus qui a commencé en 1933 et qui continue aujourd’hui, que nous le voulions ou non. Il y a du Frank Capra – Vous ne l’emporterez pas avec vous -, dans cette heure et demie passée avec cette famille de doux-dingues, 90 minutes dont on aimerait qu’elles ne s’arrêtent pas. Laissez-vous entraîner dans le tourbillon des Boltanski.
Tout le monde sait et peut vérifier une dernière fois à quel point Michel Blanc était un grand acteur. La dernière image du film, qui est aussi la dernière de son incroyable filmographie, le résume tellement bien : il sifflote du Brahms sur une grande route à côté d’un enfant, lui qui voulait être pianiste classique et qui a été réalisateur et acteur comme Chaplin. Splendide hommage posthume ! A ses côtés, on découvre la formidable Dominique Reymond, une grande actrice de théâtre jusque là cantonnée à des petits rôles au cinéma. Le reste du casting est au diapason du couple central : William Lebghil, Aurélien Gabrielli, Liliane Rovère, Ethan Chimienti… Une fantaisie profonde bourrée de trouvailles visuelles qui a un charme fou.
2,0
Publiée le 21 mars 2025
Le dernier film de Michel Blanc. Hormis Le Routard qui sort le 2 avril où il a un second rôle, une comédie grasse et vulgaire vu la bande-annonce. Dommage, La Cache a failli être un bon film, mais le ton est sentencieux, la voix off est omniprésente et égocentrique (on commence par le livre qui a inspiré le scénario, «c’est pourquoi j’ai fait ce film», au secours), les personnages, notamment la mère de famille, sont insupportables, le film refuse toute empathie avec le spectateur et établit une distance froide et âpre. Quelle erreur ! Se situant durant les événements de mai 68, un ton style «OSS 117» en plus intello aurait donné un film parfait, un écrin idéal pour le talent de Michel Blanc qui joue ici un rôle dramatique. spoiler: La scène du Général De Gaulle qui débarque dans l’appartement avant de s’enfuir à Baden-Baden est géniale, mais elle est gâchée par une mise en scène distante et froide,
Qu’elle occasion manquée ! Michel Blanc est vraiment parti trop tôt.
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