Ali abasi nous livre ici un biopic sous forme d'un roman d'apprentissage, celui de l'initiation d'un Donald Trump plus vrai que nature, alias Sebastian Stan, jeune ambitieux new-yorkais dont les faiblesses, d'abord comblées par un avocat sans scrupules Roy Cosn, magistralement campé ici par Jeremy Strong, laisseront rapidement la place à la toute puissance de l'hubris sans limite de l'homme politique que l'on connait.
Parfaite illustration de la naissance d'un mythe, The Apprentie articule la réalité du Marchand de Venise de W. Shakespeare. " qui tient ce monde pour ce qu’il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle" et la dénégation du réel en vertu de l'ego de notre héros, persuadé d'être l'élu de la Fortune.
Sa ligne de conduite ne saurait en effet être celle des gens ordinaires, Donald, en effet est un joueur chanceux respectant à la lettre le mantra des recommandations de son mentor : attaquer, attaquer, attaquer, dusse-t-il nier la réalité au nom de l'ego sur-dimensionné des gagnants. Pour notre héros en effet le monde se divise en deux catégories, les loosers et les winners.
Loin de toute philosophie morale dont ce n'est pas l'objet, The Apprentie, est une illustration de la puissance d'un mythe : celui du joueur. Pour Joan Huzinga, magistral auteur d'Homo Ludens, qu'est-ce qu'un jeu ? Rien, "sinon un ensemble d'actions et d'activités conscientes se déroulant dans des limites de temps et de lieu respectant impérativement des règles librement consenties (surtout quand on les invente au gré des circonstances) ; le tout pourvu d'une fin en soi ( gagner) qui procure tensions et joie, le sentiment d'être autrement dans un monde sorti de la réalité quotidienne. "
Pour un joueur addict, pour l'homme à la mèche, toute partie n'est que partie remise. Un Biopic éblouissant d'un Donald Trump en quête du retour au pouvoir à la présidence des Etats Unis.