Après les comédies Tout le monde debout et Rumba la vie, Franck Dubosc s'essaie au film noir avec Un ours dans le Jura. Un genre qui se rapproche plus de ses goûts de spectateur : "Même si j'aime les comédies, je suis plus naturellement attiré vers les films policiers." Il souligne aussi que ce film n'est pas un virage, mais plus une émancipation.
Si le film noir est un genre plutôt anglo-saxon, l'acteur et réalisateur tenait à préserver son identité française : "Dès le départ, j'ai précisé à mon équipe qu'on ne faisait pas un film « américain ». Même si j'aime ce cinéma-là, ça reste un film français avec des personnages très français, qui portent des anoraks français, emmènent leurs enfants à l'école, jusqu'aux gendarmes qui ressemblent à des gendarmes."
Si Un ours dans le Jura semble au premier abord éloigné des précédents films de Franck Dubosc, il possède pourtant un point commun avec eux : les rapports humains. L'acteur et réalisateur explique : "Ce n'est ni calculé, ni une volonté ; ça m'est juste indispensable. Si je faisais un film sans, il me manquerait quelque chose ; j'aurais l'impression de truquer les choses. Ce que je ne veux pas."
C'est la première fois que Franck Dubosc écrit l'un de ses films avec une autre personne, en l'occurrence Sarah Kaminsky, qui l'a beaucoup aidé sur la structure du film.
Le titre de travail d'Un ours dans le Jura était "L'argent ne fait pas le bonheur, mon cul !". Franck Dubosc voulait que le film soit le plus immoral possible, "qu'il n'aille pas vers ce que l'on attend de personnages d'une comédie. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ? Mais non ! Dans la réalité tout le monde n'est pas forcément beau ni gentil. Et justement, aborder la morale d’une manière aussi libre permet aussi d’explorer un humour différent, plus grinçant et souvent surprenant."
Qui dit film noir dit scènes de violence. Franck Dubosc s'est imposé certaines limites pour ne pas trop déconcerter le public, Mais il a aussi accepté d'en dépasser d'autres : "Je suis conscient que certaines scènes vont faire tiquer ; je les ai parfois un peu atténuées en y ajoutant par exemple des musiques qui les dédramatisent. Si c'était mon premier film, je serai probablement allé plus loin dans la violence et l'action, mais je suis conscient que même si j'ai voulu me faire plaisir, je connais mon public, et qu'une partie aura du mal à accepter ce que je lui montre."
Le réalisateur reconnaît que tourner les scènes du club d'échangisme étaient embarrassantes : "Je ne suis jamais allé dans un club échangiste, donc j'ai fait avec ce que j'en imaginais. Mais oui, j'ai été très gêné quand on a tourné ces scènes-là. Et plus encore quand on a tourné la scène d'amour dans la voiture. Et puis quand j'ai vu les rushes, je me suis dit que j'avais un peu grossi (rires)... Effectivement ma pudeur m'interdit de pleinement diriger ces scènes."