Avec Amityville 2 : Le Possédé, Damiano Damiani réalise un excellent film d'épouvante sans conteste supérieur à son ainé dont il fait office de préquelle. L'histoire nous fait suivre Anthony Montelli, un homme fier d'avoir acheté une grande et somptueuse maison de style colonial à Amityville, dans le Long Island, pas très loin de New York. Emménageant avec sa femme et leurs quatre enfants, ils vont très vite faire face à d'étranges événements. Mais tout ceci n'est que le début d'une terrible descente aux enfers car bientôt la maison maléfique semble avoir une emprise sur Johnny, l'ainé, qui paraît possédé par le mal en personne. Ce scénario nous plonge pendant environ une heure et quarante-cinq minutes dans une intrigue aussi terrifiante que prenante. Et cela démarre dès les premières secondes qui parviennent immédiatement à nous immerger dans une ambiance menaçante et imprévisible qui va s'accentuer au fil du temps. Cette rencontre avec le mal va en effet donner lieu à des scènes ou les événements surnaturels et flippants vont s'enchaîner avec de plus en plus de fracas, faisant peu à peu perdre leurs nerfs aux membres de cette famille dysfonctionnelle. Certains passages sont saisissants tant la violence intrafamiliale est montrée sans concessions de façon sordide. L'ensemble est porté par des personnages bien interprétés par une distribution comportant Burt Young en père de famille violent, Rutanya Alda en mère protectrice, James Olson en prêtre afin d'exorciser le démon, et Jack Magner en jeune homme fortement inquiétant. Diane Franklin, Erika Katz ainsi que Brent Katz complètent la tribu. Tous ces individus entretiennent des rapports conflictuels et compliqués sous fond d'incompréhension face à ces étranges changements de comportement. Des échanges procurant beaucoup de crainte et de peur, soutenus par des dialogues de bonne facture. Sur la forme, la réalisation de Damiano Damiani s'avère particulièrement qualitative. On sent un véritable sens de la mise en scène chez le cinéaste italien qui nous offre des plans marquants, voir carrément traumatisants. Surtout, elle évolue dans une maison ayant un rôle central et primordial. Une bâtisse bénéficiant d'une véritable identité au point d'être vivante. Un effet accentué par les admirables effets spéciaux permettant de crédibiliser le tout. Ce visuel anxiogène est en plus accompagné par une b.o. signée Lalo Schifrin, déjà à l'œuvre sur le premier volet, dont les compositions sont en totale symbiose avec l'ambiance et l'action et renforcent encore plus l'inquiétude. Cette emprise maléfique s'achève sur une fin à la hauteur du reste du récit, venant ainsi mettre un terme à Amityville 2 : Le Possédé, qui, en conclusion, est un très grand film dans son genre cinématographique, faisant de lui un long-métrage à visionner sans hésiter.