Une suite clairement au-dessus du premier épisode. Tant sur le fond que sur la forme, et en dépit d’acteurs pas toujours géniaux.
En effet, si l’on peut saluer la prestation de James Olson, qui campe pour ainsi dire le héros du film, et si Diane Franklin à une présente toute mignonne et se débrouille très honorablement en tant qu’actrice (occupant d’ailleurs une place supérieure aux autres membres « normaux » de la famille), pour le reste c’est discutable. Burt Young s’empare de son personnage de façon un peu trop caricatural, et il ne retient pas outre mesure l’attention. Jack Magner est plutôt fade, et n’est pas franchement crédible dans son rôle de possédé. Rutanya Alda reste néanmoins la plus mauvaise du lot, surjouant, étant beaucoup trop excessive dans son jeu, et pour le coup je ne renie pas le Razzie qu’elle a obtenu. Quelques bons seconds rôles sont à noter, notamment Moses Gunn.
Le scénario est bien meilleur que celui du premier film. S’emparant plus fidèlement des évènements d’Amityville, ce deuxième épisode est une histoire de possession qui peut paraitre classique mais qui est rondement menée. L’action est là, il y a du rythme, du suspens, de bons rebondissements, un certain sadisme et une perversité qui vient nettement pimenter le tout. Ce deuxième film est sérieux, sans concession, parfois très sombre, et la machine fonctionne sans difficulté particulière. On s’ennuie bien moins que dans le premier film.
Visuellement on monte en gamme aussi. Porté par une réalisation solide, Amityville 2 peut franchement compter sur un Damiani au poil ici. Pas forcément spécialiste du genre, il exploite très bien les décors (notamment ces fameuses vitres en quart de cercle), propose des scènes violentes très efficaces avec des idées bienvenus (vue subjective notamment), et il offre l’une des meilleures scènes érotiques que j’ai pu voir sans montrer rien du tout en fait ! A croire que Damiani a adoré faire ce film car sa mise en scène est un gros atout. L’ambiance est bonne, mais le début laissait espérer peut-être quelque chose de plus gothique, de plus typé, même si c’est très honorable. Les effets horrifiques sont réussis dans l’ensemble, et je relève aussi une bande son soignée, bien qu’à l’instar du premier film une présence plus marquée n’aurait pas été de refus.
En tous les cas ce deuxième film avec la maison hantée est une réussite, et me donne envie d’en voir plus après un premier épisode qui ne m’avait guère enthousiasmé. Porté par un travail formel sans grand défaut, et par la mise en scène aux petits oignons de Damiani, porté par une histoire qui roule bien mieux que celle du premier film, je regrette cependant la présence d’acteurs pas toujours bons, et parfois même pas bons du tout. 4.