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    Un pont au-dessus de l'océan
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Un pont au-dessus de l'océan" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Francis Fourcou a connu très tôt cette histoire incroyable d’amitié entre les Osages et les Occitans. Le metteur en scène se rappelle : "Réveillée par Monique et Jean-Claude Drouilhet à l’origine de la création d’Oklahoma-Occitania, qui voulait faire renaître ces très anciennes relations. J’y ai vu tout de suite un film qui mettrait en parallèle les deux cultures. En 2002, je fais donc un premier voyage, avec pour projet d’écrire le script d’un film sur ce voyage des Osages en France en 1827."

    "La télévision refuse le projet, mais j’en profite pour faire un court film de 40 minutes avec au cœur l’entretien avec deux personnalités de la Nation : Lucile Robedeaux, l’une des trois dernières locutrices naturelles de la langue Osage qui témoigne de son pessimisme concernant l’avenir de la langue osage, et le chef Jim Gray, chef élu pendant 8 ans et qui avait une vision large de l’histoire des natifs américains."

    Suite des événements

    Jim Gray avait vu dans l’échange avec les occitans l’occasion d’élargir le combat culturel osage. Il prit des mesures fortes pour la langue et, en 2014 lors d’un deuxième voyage, Francis Fourcou a vu que la langue retrouvait des locuteurs : "Mongrain Lookout un universitaire osage et ses collègues linguistes avaient alors créé un alphabet osage. Une leçon de renouveau pour une langue jusque-là orale. J’ai cette sensibilité proche des cultures autochtones qui agite fortement le monde de la culture en Amérique."

    "La visite récente du Pape au Canada venu demander pardon aux Amérindiens pour les crimes commis dans les pensionnats amérindiens n’a pas encore complètement atteint les USA mais elle est au cœur de la politique canadienne aujourd’hui. En parallèle, une autre question, les occitans sont-ils des autochtones ? Une question qui mérite d’être posée en rectifiant l’usage de ce mot considéré comme péjoratif dans la culture française. Il est évident que la question de la langue y est étroitement liée", précise le cinéaste.

    Il termine : "C’est un combat à venir que de réveiller ce mot et le considérer avec respect. Ma sensibilité à la culture occitane millénaire et mon puissant intérêt du phénomène des migrations, de l’histoire en général a fait le reste."

    Une rencontre

    Le film est arrivé très peu de temps après la possibilité de voyager aux USA, après la pandémie. Mais Francis Fourcou avait les grandes lignes de sa réflexion, les personnages qu'il avait connus et revus lors de son deuxième voyage. Il se rappelle :

    "Puis est venu la rencontre avec Mongrain Lookout, Christopher Côte et Cameron Pratt, tous enseignants de langue osage qui ont concrétisé mon projet autour de la langue. Mais je ne voulais pas pour autant laisser de côté ma vision de l’histoire tragique de la Destinée manifeste de cette Amérique blanche qui veut ignorer la grande scène de crime que sont les USA. Ceci sans ignorer les questions de l’énergie, de l’économie, de la citoyenneté."

    Chelsea

    Francis Fourcou a rencontré Chelsea grâce à Patrick Martin, le directeur de l’école Osage de Pawhuska. Elle y anime des ateliers avec les enfants dans la tradition amérindienne de peinture sur les chevaux. Le réalisateur confie : "Elle a écrit le premier livre de poèmes et de nouvelles en partie en langue osage. C’est cela qui devient important : une langue se réveille, créée son alphabet, et une écrivaine émerge. C’est l’avenir qui se dessine. Un peuple avec sa langue va reconquérir sa culture, et désormais une écriture, une mémoire, une nouvelle histoire. Le Voyage de Chelsea en Occitanie, celui d’Isabelle en Oklahoma inverse le point de vue habituel."

    "Le regard d’une amérindienne sur notre culture et celle d’une occitane sur la culture osage donne un échange en toute égalité comme la « convivéncia » occitane. Ce regard, je ne crois pas que les occitans comme les Natifs américains, les corses, les bretons ou d’autres en aient beaucoup l’habitude."

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