La sortie, mercredi 18 octobre, de "Killers of the Flower Moon"le nouveau film de Martin Scorcese , présenté Hors Compétition lors du dernier Festival de Cannes, va permettre à un grand nombre de spectateurs d’entendre parler, pour la première fois pour la plupart d’entre eux, de la tribu amérindienne des Osages. Il y a toutefois une ville de France qui entretient depuis des années des relations privilégiées avec ce peuple : il s’agit de Montauban, ville d’Occitanie, préfecture du Tarn-et-Garonne. Figurez vous qu’en 1827, 6 osages ont entrepris un voyage vers la France. Après avoir débarqué au Havre le 26 juillet 1827, ils ont été fêtés, ils ont été exhibés dans des théâtres, ils ont été reçus par le roi Charles X et, quelques semaines plus tard, l’intérêt pour eux s’étant émoussé, ils ont été abandonnés, sans ressource, sans avoir les moyens de revenir en Amérique. Après une longue période d’errance sur les routes de France et d’Europe, arrivés en Italie, ils se sont séparés en 2 groupes de 3. Un de ces groupes est arrivé à Montauban en novembre 1829, avec l’objectif de rencontrer Louis-Guillaume-Valentin Dubourg que les Osages connaissaient bien car, avant d’être nommé évêque de Montauban, il avait été évêque de Louisiane et des Deux Florides et avait beaucoup œuvré à la conversion des indiens des plaines. Arrivant d’Italie, via Avignon et Toulouse, Petit Chef, Grand Soldat et Femme Faucon ont traversé le Pont Vieux de Montauban pour arriver à l’évêché. Ils avaient frappé à la bonne porte : une quête organisée par l’évêque auprès de la population a alors permis de récolter les fonds permettant de financer leur retour. Depuis, la générosité des montalbanais n’a pas été oubliée de l’autre côté de l’Atlantique chez les descendants des Osages au point que le « Se Canta » occitan est chanté lors des pow-wows en Oklahoma, et, côté français, alors que, pendant longtemps, l’épisode relatif aux trois Osages ayant séjourné en 1829 dans la ville de Montauban avait été oublié, un montalbanais, Jean-Claude Drouilhet, l’a redécouvert dans un article, en juin 1987 et, avec son épouse Monique, a entrepris de tisser des liens avec les Osages : invitation d’Osages à Montauban, lancement le 8 septembre 1989 de l’association OK’OC (pour Oklahoma et Occitanie), jumelage de Montauban avec Pawhuska, siège du comté d’Osage dans l‘Oklahoma, etc. Un pont à traverser sur le Tarn à Montauban, dernière étape avant la rencontre décisive avec l’évêque de Montauban, un pont amical et culturel au dessus de l’Océan Atlantique, les liens sont forts entre les Osages et les Occitans, d’autant plus fort que de nombreux points les rapprochent, que ce soit du fait de leurs passés respectifs avec des populations soumises à de véritables génocides ou des efforts entrepris pour la défense de leurs langues. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-un-pont-au-dessus-de-locean/