그만하면 충분 해
Autrement dit : geumanhamyeon chungbun hae ! Ah pardon, vous ne parlez sans doute pas coréen ! Alors dans la langue de Voltaire et Franck Ribéry, ça signifie « trop, c’est trop ». Je sais bien que le cinéma venu du Pays du matin frais a le vent en poupe depuis pas mal d’années avec Old boy, Parasite, Dernier train pour Busan ou encore Mademoiselle. Hélas ces 100 minutes de thriller sauce coréenne signées par Sol-hui Lee ne sont pas du tout à la hauteur de ces illustres prédécesseurs. A vouloir trop en faire, le film finit par être ridicule… Aide-soignante à domicile, Moon-Jung s’occupe avec bienveillance d'un vieil homme aveugle et de sa femme. Mais quand un accident brutal les sépare, tout accuse Moon-Jung. Elle se retrouve à devoir prendre une décision intenable. Et encore, ce pitch est très en dessous de ce que nous réserve le scénario. Germinal à côté, c’est La la Land.
Alors donc, essayons de ne rien oublier. Le personnage central – difficile d’écrire l’héroïne -, est une malade mentale, qui fait dans l’automutilation et, qui, pour se soigner, participe à des ateliers des Déglingués anonymes. Elle élève seule un grand fils, qui pour l’instant est en prison. Pour gagner sa vie, elle s’occupe donc d’un couple formé d’un brave bougre aveugle et de sa femme, ville folle, méchante, mutique et totalement dépendante. Déjà, c’est du lourd, mais comme ça ne suffisait pas à la charge mentale de cette pauvre femme, elle prend soin de sa vieille mère hospitalisée dans un mouroir… Quand tous ses fils, déjà passablement tordus, vont se rejoindre, ça donne une sorte de thriller pesant et dont l’intérêt m’a passablement échappé. Certes l’image est belle avec ses cadrages soignés, sa photographie glacée, qui s’attarde sur des visages inexpressifs à souhait. On s’ennuie ferme d’autant que le film est d’une lenteur, certes calculée, mais à la limite du supportable et l’« héroïne » tout sauf sympathique. Il y a évidemment la volonté de nous parler des oubliés de la société coréenne, mais où donc est la Corée dans tout ce drame plombant… et le mot est faible. Pour son 1er film, cette cinéaste de 30 ans est bien loin des Lee Chang-dong, Bong Joon-ho, Park Chan-wook et Cie.
Coincés dans un film à la charnière du drame, du thriller psychologique et du film d’horreur les Seo-Hyeong Kim, Jae-sung Yang, So-Yo Ahn, se débattent mollement dans cette histoire aux limites extrêmes du crédible – mais hélas parfois aussi du ridicule -. A vouloir trop charger la mule, on risque fort de l’empêcher d’avancer. On patauge dans le mélo misérabiliste à la noirceur forcée et sans l’once d’une émotion. Je le répète, « trop, c’est trop ». Et comme le dit le vieux proverbe français : Trop tendue, la corde casse.