A l'origine, ce sont le scénariste Daive Cohen et le producteur Daniel Tordjman qui ont proposé le scénario de L'Heureuse élue à Frank Bellocq, qui confie : "Etant donné que je connaissais déjà bien Camille pour avoir tourné avec elle Happy Nous year avec Kev Adams pour Netflix, l’idée était de nous faire retravailler ensemble et que j’entre dans ce nouveau projet. Le scénario existait mais j’ai pu l’ajuster à ma guise avec Camille, Daive et Daniel."
"Nous avons fait des relectures de scénario, réécrit des séquences, tout ce qui entre dans le travail d’adaptation du scénariste et du réalisateur en définitive. Entre le moment où on a fait appel à moi et l’instant où on a tourné les premières séquences, il s’est passé 6 mois."
L’Heureuse élue a été tourné sous la chaleur du Maroc. Frank Bellocq se rappelle : "Ça a été intense mais tout le monde était heureux du travail accompli. Au départ, nous pensions trouver un hôtel de luxe où tourner du côté du Péloponnèse. Mais comme nous étions en pleine saison touristique, nous n’avons pas pu y avoir accès. Nous nous sommes « rabattus » avec joie sur le Maroc qui était alors en basse saison, et cela a donné au film une couleur mille et une nuits."
"Nous avons donc pu tous nous installer et tourner, équipes techniques et comédiens, au même endroit, sur le décor. Grosse ambiance."
Le producteur Daniel Tordjman et le scénariste Daive Cohen ayant pour objectif premier d'écrire un film dans lequel Camille Lellouche y incarne un rôle sur mesure, la comédienne a pu apporter sa touche pour s’approprier le texte et le personnage. Elle explique :
"C’était d’ailleurs très intéressant de « façonner » Fiona à mon image car j’ai grandi en banlieue et je voulais lui donner quelques traits de caractères identifiables et droits. Je ne voulais pas qu’on invente et qu’on abîme la banlieue avec des codes complètement faux ou surjoués."
Une fois que Frank Bellocq et son équipe se sont accordés sur le choix de Michèle Laroque et Gérard Darmon, ils ont pu construire le reste de leur famille autour de leurs trois enfants et faire des auditions. Le réalisateur confie : "Il y a une certaine filiation dans l’humour entre ces différentes générations d’acteurs. Il fallait que ce soit cohérent. Lionel Erdogan, cela faisait plusieurs fois que je le voyais en casting. Jusque-là, nous n’étions jamais parvenus à nous retrouver sur un projet commun."
"Et puis, à l’image, son allure et son 1m93 collent parfaitement avec le gabarit de Camille. Ça faisait la blague rien qu’en tentant de les capturer dans le même cadre de prise de vue. Cette différence de morphologie marchait très bien."
Amaury de Crayencour et Clémence Bretécher ont été choisis pour incarner le frère et la sœur de Benoît. Le metteur en scène Frank Bellocq se rappelle : "Amaury est le premier que j’ai vu au casting et il a convaincu tout le monde. Clémence, je la connaissais déjà et son profil a immédiatement matché avec celui de son personnage, Sidonie."
"Ce casting singulier a participé à donner cette ambiance de 'petit huis-clos' dans un hôtel de luxe où il fallait créer des saynètes par duo où chacun devait jouer sa partition et qu’on finisse par éprouver de l’empathie pour eux. Je trouve qu’on s’est plutôt pas mal débrouillés sur ce coup-là. On a réussi à créer une vraie famille, un vrai petit groupe."
La scène où Camille Lellouche est accrochée à la corde d’une montgolfière a été compliquée à tourner, car elle nécessitait de prendre en compte beaucoup de données techniques, notamment la température qui est montée jusqu’à 62 degrés ! "On a donc eu très très chaud et les montgolfières ne sont gonflées qu’entre 5h30 et 8h30 du matin, il a donc fallu tourner à ce moment-là assez rapidement pour le bien-être de tout le monde et du matériel."
"Nous avons aussi fait en sorte de mettre en boite les scènes avec les enfants très tôt, le premier jour de tournage de cette séquence, afin de pouvoir les libérer rapidement et leur éviter cette fournaise. La chaleur a été notre pire ennemie : on se gavait de poches de sels minéraux pour ne pas nous déshydrater. Malgré des salles réfrigérées pour le matériel et les équipes, il y a eu quelques malaises parmi les figurants", se remémore le cinéaste Frank Bellocq.